Envie de soigner le corps, l’esprit et le lien social ? La culinothérapie stimule les sens, la mémoire et le plaisir de cuisiner, avec simplicité et douceur.

Non, on ne parle pas ici de câliner vos ingrédients ou de leur susurrer des mots doux façon « câlinothérapie ». Un nom qui sonne un peu pareil, mais qui n’a rien à voir. La culinothérapie, c’est autre chose, et c’est même très sérieux. Elle se base sur le fait que cuisiner, ce n’est pas seulement un art ou un passe-temps, c’est aussi un outil thérapeutique puissant. Cette façon de cuisiner est de plus en plus reconnue en France et partout dans le monde, notamment pour accompagner les patients atteints de la maladie d’Alzheimer et de maladies apparentées. C’est une approche innovante qui mêle plaisir, recettes simples et stimulation cognitive pour raviver des souvenirs et maintenir un lien avec la vie quotidienne. Envie d’en découvrir davantage ?
Qu’est-ce que la culinothérapie ?
La culinothérapie, parfois appelée cuisine thérapie, est une méthode qui utilise la cuisine comme outil thérapeutique. Loin des cours de gastronomie traditionnels, elle privilégie une approche bienveillante centrée sur le plaisir de cuisiner, la stimulation des sens et le retour à l’autonomie.
Un processus basé sur le plaisir de cuisiner
Au fil des ateliers, cours ou formations, les participants sont invités à manipuler les ingrédients, suivre des recettes simples, sentir, goûter, toucher… autant d’actions qui les aident à se reconnecter à eux-mêmes et à leur environnement.
L’important, c’est de cuisiner avec les sens… et avec le cœur.
Pensée pour s’adapter à chacun, la cuisine thérapeutique repose sur la simplicité et l’accessibilité. Plus qu’un moment culinaire, chaque atelier devient une expérience sensorielle et émotionnelle, où l’on cuisine autant avec le cœur qu’avec les mains.
La culinothérapie en France : un nouveau souffle pour les patients
Cette méthode de culinothérapie est particulièrement recommandée pour les patients atteints de maladie Alzheimer ou de maladies apparentées, car elle stimule plusieurs zones du cerveau souvent affectées par la dégénérescence cognitive.
En France, certaines associations, comme France Alzheimer, organisent régulièrement des ateliers de culinothérapie dans différents établissements de soins, maisons de retraite, ou centres spécialisés. Ces ateliers cuisine sont souvent animés par des chefs formés spécifiquement à la culinothérapie, ou par des ergothérapeutes spécialisés.
La méthode séduit aussi les acteurs incontournables de la cuisine grand public. En 2024, Marmiton, connu pour ses recettes faciles et accessibles à tous, a publié un ouvrage entièrement dédié à la culinothérapie, en collaboration avec l’association France Alzheimer. Intitulé La méthode Culinothérapie, ce guide propose des conseils pratiques, des recettes adaptées et des pistes d’ateliers pour accompagner au mieux les personnes atteintes de troubles cognitifs tout en gardant le plaisir de cuisiner au cœur de l’expérience.

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Quels sont les bienfaits de la culinothérapie ?
- Stimulation cognitive : suivre une recette, mesurer les ingrédients, reconnaître les odeurs, active plusieurs fonctions du cerveau.
- Maintien de la motricité : manipuler des ustensiles et réaliser des gestes simples favorise la coordination.
- Lien social : cuisiner ensemble lors d’un atelier cuisine recrée une dynamique de groupe, souvent absente chez les patients atteints de maladie Alzheimer.
- Valorisation personnelle : réussir un plat, même simple, renforce l’estime de soi.
Et pour les non-malades : une cuisine accessible à tous
Si la culinothérapie a fait ses preuves auprès des patients atteints de la maladie d’Alzheimer, elle ne leur est pas réservée, bien au contraire. Cette approche est aussi idéale pour les aidants, les familles, ou toute personne désireuse de ralentir, de se reconnecter à ses émotions, ou tout simplement de partager un moment de qualité.
Cuisiner avec un enfant, par exemple, en suivant une recette simple et sensorielle, devient un véritable atelier de reconnexion. On pétrit ensemble la pâte, on sent l’odeur du citron râpé, on goûte les ingrédients crus et cuits… Ces moments créent des souvenirs, éveillent les sens, apaisent les tensions. C’est aussi une manière douce d’accompagner les enfants en situation de stress ou d’anxiété.

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Quelles sont les règles en culinothérapie ?
Vous l’aurez compris, en culinothérapie, on ne cuisine pas comme dans un atelier de cuisine classique. Le but est bien thérapeutique, pas juste récréatif. Donc, il existe des recettes typiques utilisées en culinothérapie et elles obéissent à certaines règles bien précises.
- Une adaptation à chaque personne : par exemple, en cas de troubles cognitifs, on ne donne qu’une consigne à la fois.
- Des gestes simples : couper une banane, pétrir, verser, touiller… On évite les manipulations complexes.
- Pas de jugement : le but n’est pas la réussite parfaite, mais le processus.
- Une cuisine multisensorielle : on encourage les participants à sentir, toucher, regarder, goûter.
- Des recettes classiques et connues : rien de trop exotique, pour ne pas créer de stress ou de confusion.
Un exemple concret de recette utilisée en culinothérapie
Les sablés au beurre
Pourquoi ce choix ? C’est sensoriel, accessible et valorisant.
Ingrédients :
- 200 g de farine
- 100 g de beurre
- 70 g de sucre
- 1 jaune d’œuf
- 1 sachet de sucre vanillé (facultatif)
Les atouts de cette recette
- Le contact manuel (pétrir la pâte avec les mains) stimule la motricité fine et les sensations tactiles.
- Le beurre à température ambiante fond sous les doigts, ce qui favorise l’ancrage sensoriel.
- Le parfum vanillé évoque souvent des souvenirs d’enfance : stimulation de la mémoire émotionnelle.
- Le fait de voir le biscuit dorer au four, puis de le déguster : gratification immédiate.
Bien sûr, la culinothérapie ne se limite pas aux recettes sucrées : on prépare aussi des plats salés, comme des tartes aux légumes, des soupes de saison, ou même de simples pâtes aux herbes.

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Atelier cupcake VS atelier de culinothérapie : quelles différences ?
Les ateliers de cuisine ont le vent en poupe, qu’il s’agisse de découvrir les bases de la pâtisserie, de s’initier aux spécialités du monde ou de passer un moment convivial en famille. Dans les thèmes populaires, on retrouve souvent le cupcake, notamment dans les ateliers parents-enfants, pour son côté ludique, coloré et facile à décorer.
Mais alors, quelle différence entre un atelier cupcake classique et un atelier de culinothérapie ? À première vue, on cuisine dans les deux cas et c’est plutôt une recette accessible. Pourtant, l’intention, les gestes, et même le rythme n’ont rien à voir.
| Atelier cupcake classique | Atelier de culinothérapie |
|---|---|
| Objectif : esthétique, plaisir, apprentissage culinaire | Objectif : stimulation cognitive, bien-être émotionnel |
| Importance du rendu final (beaux décors) | Importance du ressenti et du moment vécu |
| Techniques parfois complexes (douille, glaçage) | Gestes simples, répétés, rassurants |
| Ambiance ludique, parfois compétitive | Ambiance calme, bienveillante, valorisante |
| Pensé pour un public généraliste | Adapté aux capacités de chacun (enfants, seniors, malades) |
Comment se former à la culinothérapie ?
Face à l’engouement, de nombreuses structures proposent désormais une formation en culinothérapie. Que vous soyez soignant, animateur ou simple passionné de cuisine, ces formations vous permettent de comprendre comment la culinothérapie peut devenir un outil de soin complémentaire, en particulier pour les patients atteints de maladies dégénératives. Et pour ceux qui ne souhaitent pas suivre une formation complète, il existe aussi de plus en plus d’ateliers et de cours ponctuels pour s’initier à cette pratique en douceur.
La culinothérapie est bien plus qu’une simple activité récréative : c’est une véritable thérapie qui redonne du sens, du plaisir et de l’autonomie aux patients. À travers la cuisine, l’art de cuisiner, et le partage autour des recettes, ces personnes retrouvent une part précieuse de leur vie quotidienne.
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