Avant d’être vendu dans les magasins, le Coca était vendu en pharmacie parce que c’était… un médicament à la cocaïne.

Aujourd’hui, Coca Cola est un symbole mondial de la culture de consommation, une boisson omniprésente des supermarchés aux distributeurs automatiques. C’est une réalité. Pourtant, peu se souviennent que ses origines, celui des officines pharmaceutiques américaines du XIXe siècle. Ce soda désormais commercialisé à des milliards d’exemplaires par an était à l’origine vendu… comme un médicament.
Dans cet article :
1. Les pharmacies du XIXe siècle : un lieu social ET médical
À la fin du XIXe siècle, les pharmacies aux États-Unis n’avaient rien à voir avec les établissements que nous connaissons aujourd’hui.
Elles ressemblaient davantage à des bars ou des salons de thé. Les comptoirs de soda (soda fountains) y étaient monnaie courante, et les pharmaciens proposaient toutes sortes de toniques, de sirops et d’élixirs censés soigner maux de tête, troubles digestifs, etc.
La vente de boissons toniques, souvent enrichies en extraits de plantes, d’alcool ou d’autres substances psychoactives, participait à cette tendance. C’est dans ce contexte que le Coca voit le jour.
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2. John Pemberton : le pharmacien à l’origine du Coca-Cola
John Stith Pemberton, pharmacien d’Atlanta et vétéran de la guerre de Sécession, souffrait de douleurs chroniques liées à ses blessures. Il développa dans les années 1880 un breuvage à base de vin et d’extraits de coca, qu’il baptisa French Wine Coca.
Ce vin médicinal s’inspirait de la recette populaire du Vin Mariani, un élixir français à base de vin de Bordeaux infusé de feuilles de coca, vanté pour ses vertus énergisantes.
Lorsque l’État de Géorgie adopta des lois de tempérance interdisant l’alcool, Pemberton fut contraint de reformuler son produit. Il remplaça le vin par un sirop sucré gazéifié, et conserva les extraits de coca ainsi qu’un autre ingrédient phare : la noix de kola, riche en caféine. C’est ainsi qu’en 1886 naquit officiellement le Coca-Cola, nom qui fait référence à ces deux composants clés.
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3. Oui, le Coca-Cola contenait bien de la cocaïne
« Dans le passé, les pharmacies vendaient l’héroïne et la cocaïne comme des médicaments », explique Ouest France. Et donc, contrairement à une croyance populaire qui relègue cela à une légende urbaine, il est avéré que les premières versions de Coca Cola contenaient bien de la cocaïne.
Ou plus précisément, des extraits de feuilles de coca contenant de faibles quantités de l’alcaloïde. À cette époque, la cocaïne n’était pas encore interdite et était même promue comme stimulant ou anesthésique par des figures de renom comme Sigmund Freud ou Thomas Edison.
Le Coca originel en contenait donc à dose modérée, et était présenté comme une boisson médicinale, apte à revigorer l’esprit et le corps.
En 1903, face à la montée des critiques sur les effets de la cocaïne et aux premières régulations fédérales, l’entreprise supprima l’alcaloïde actif tout en continuant d’utiliser des feuilles de coca décocaïnisées.
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4. Le soda devient un produit grand public
C’est un comptable du nom de Frank Robinson, associé de Pemberton, qui aurait trouvé le nom Coca-Cola et dessiné son logo emblématique. Pemberton mourut en 1888, sans avoir vu l’essor phénoménal de sa création.
La marque fut reprise par Asa Griggs Candler, un homme d’affaires qui racheta progressivement les droits de la formule et transforma la boisson en produit commercial de masse.
En 1892, la Coca-Cola Company était officiellement créée, et la boisson commença à être commercialisée en bouteilles dès 1899.
La promesse de revitalisation, d’énergie et de plaisir s’adressait à un public de plus en plus large. L’aspect pharmaceutique de la boisson fut progressivement effacé de la communication, au profit d’une image de fraîcheur et de convivialité.
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5. Des soda fountains aux frigos modernes : un changement de statut
Jusqu’au début du XXe siècle, consommer un Coca Cola se faisait encore le plus souvent dans les pharmacies. Les comptoirs de soda, souvent intégrés dans les drugstores, constituaient de véritables lieux de rencontre pour les habitants des villes et villages américains.
Adolescents, familles, travailleurs s’y retrouvaient pour discuter, lire le journal ou simplement profiter d’une boisson rafraîchissante. Cette ambiance de café-pharmacie a peu à peu disparu avec l’essor des supermarchés, de la vente en bouteilles individuelles et de la production industrielle.
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