Un millier de veuves noires a été saisi par les autorités, mettant en relief un important trafic d’animaux protégés.
Selon la fondation 30 millions d’amis, « environ 100 000 animaux de compagnie entreraient illégalement sur le territoire français chaque année ». Un chiffre qui inclut les animaux de compagnie, mais qui n’inclut donc pas les animaux sauvages et protégés.
En France, le trafic d’animaux s’intensifie
Malheureusement, avec l’essor de l’attrait pour les NAC (nouveaux animaux de compagnie) et notamment l’augmentation des passionnés de terrariophilie, le trafic d’animaux s’oriente de plus en plus vers le trafic de reptiles.
En terrariophilie, donc le fait d’élever des espèces animales en terrarium, il n’est pas possible d’avoir une mygale chez soi ou encore une veuve noire. Ces animaux font partie des espèces qui ne peuvent pas être maintenues sans ce certificat.
Par exemple, l’araignée sauteuse phidippus regius peut être maintenue en terrarium sans certificat, de même que pour le serpent des blés ou encore le gecko léopard.
Mais, certaines espèces ne sont destinées qu’aux capacitaires. La seule manière de pouvoir maintenir ce genre d’animaux, c’est donc d’avoir un certificat de capacité. Un certificat de capacité est assez long à avoir. Cette formation est également payante et peut rebuter certains adeptes.
Néanmoins, c’est obligatoire, non seulement pour maintenir ces espèces protégées ou dangereuses, mais aussi pour les vendre, les transporter, etc. Autrement dit, sans certificat, transporter, garder ou même vendre ces animaux est illégal.
Des veuves noires, mygales, scorpions, boas, pythons retrouvés lors de perquisitions en France
Et, après l’histoire de cet homme retrouvé avec 21 reptiles dans ses chaussettes à la gare à Paris, un important trafic d’animaux a été démantelé, également sur le sol français. Effectivement, quatre personnes ont été interpellées par les autorités en Alsace. Ces quatre personnes sont suspectées d’être des trafiquantes d’animaux protégés.
Selon le parquet de Strasbourg, les personnes interceptées sont suspectées de revendre les animaux entre l’Alsace et la Guyane. D’autres pays pourraient être concernés par ces ventes illégales. Finalement, 14 perquisitions ont été menées dans cette affaire. Et selon les autorités, certains animaux étaient maintenus dans des lieux où vivent des enfants.
Finalement, un millier de veuves noires ont été saisies. Pour rappel, la veuve noire est une araignée venimeuse qui peut être très dangereuse pour l’homme, voire mortelle selon l’espèce. 1000 veuves noires, mais pas que. Il y avait aussi 97 mygales, selon les autorités.
Des serpents ont aussi été saisis : 5 boas et 4 pythons ont aussi été retrouvés, aux côtés de 22 scorpions, de tortues et de 2 grenouilles à flèche empoisonnée.
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Du commerce illégal de reptiles, d’oiseaux, de fauves
Notez que ce n’est pas la première fois qu’un trafic de grande ampleur est démantelé en France. Sur le sol français, le trafic d’animaux semble presque devenu courant, malheureusement. Par exemple, le trafic d’animaux ne concerne pas que les reptiles, mais aussi les félins.
« On nous appelle quasiment toutes les semaines, c’est énorme »
Notamment, il arrive parfois de retrouver des fauves chez des particuliers sans certificat de capacité. Dernièrement, un caracal et un serval ont été retrouvés chez des habitants non capacitaires.
« Il faut voir la taille que ça fait, ce n’est pas un chat : un animal comme ça qui s’échappe pourrait faire beaucoup de dégâts. On nous appelle quasiment toutes les semaines, c’est énorme », expliquait Patrick Violas, fondateur du zoo-refuge La Tanière, auprès de TF1.
Et il en va de même pour les oiseaux. Les personnes qui attrapent et capturent des oiseaux sauvages et protégés pour les revendre sont très nombreuses. Alexandre Bertheau, de l’Office français de la biodiversité (OFB), explique à TF1 que certains oiseaux se vendent très cher. C’est pour cela que certains se mettent à en faire le trafic. « En fonction de sa beauté et de son chant, un chardonneret peut atteindre entre 80 et 300 euros pièce, ce qui en fait un trafic très lucratif », lit-on.
Depuis 2016, la structure travaille de concert avec la gendarmerie pour faire cesser les trafics d’oiseaux. Notamment en ce qui concerne la capture illégale et la vente de rossignols ou de chardonnerets.
21 milliards d’euros chaque année
Et pour revenir aux reptiles et aux NAC, la France en verrait une grande population sur le marché noir. Selon l’ONG Traffic, environ 3000 espèces d’oiseaux, de reptiles ou d’amphibiens ont été saisis chaque année depuis 2018.
Entre 2008 et 2017, l’aéroport Charles de Gaulle aurait vu la saisie d’environ 2 millions de spécimens. Un chiffre énorme émis par la WWF dans son rapport de 2021. Et selon La Dépêche, « à l’échelle mondiale, le commerce illégal d’espèces sauvages représente près de 21 milliards d’euros chaque année ».
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