Dans son livre intitulé Snow Crash publié en 1992, Neal Stephenson a évoqué pour la première fois le mot « métavers ». Avec son livre, il a apporté une nouvelle vision de l’avenir de la société. Un avenir assez sombre puisque l’écrivain y dépeignait un monde assez déprimant.
Au fait, l’économie mondiale s’est écroulée dans l’univers de Snow Crash. Les gouvernements ont vu l’essentiel de leur pouvoir se faire accaparer par une minorité de mégaentreprises. Ainsi, le métavers est une manière pour la population d’échapper à cette triste réalité. Aujourd’hui, les entreprises qui travaillent dans le développement du métavers ont une vision plus joyeuse de ce monde virtuel. Pour elles, il s’agirait plutôt d’un monde dans lequel les proches peuvent se rencontrer à tout moment. Ce serait une sorte de réseau social, mais en plus réaliste et plus intense. Concrètement, ce dernier comportera des similarités, voire des liens avec Internet. Mis à part les innovations, les événements passés laissent penser que ce nouvel univers serait aussi plus dangereux que ce dernier.
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La cybersécurité est un problème récurrent sur internet et dans le métavers ?
Les cybercriminels ont fait leur apparition bien avant l’émergence d’Internet dans les années 1990. À noter que les premiers cas de cybercriminalité concernaient le vol de données vers la fin des années 80. De ce fait, le problème n’a pas encore été résolu même après plus de trois décennies. Certes, les experts ne cessent de chercher une manière de rendre cette technologie plus sûre pour chaque utilisateur. Mais la cybersécurité reste un problème intrinsèque à ce lieu virtuel. Alors, est-ce qu’il en sera de même pour le métavers ?
Martin Lee, responsable EMEA chez Cisco Talos, s’est exprimé à ce sujet. D’après lui, le métavers signifie qu’il y aura une innovation dans la façon dont le monde exploitera Internet. Il est même allé jusqu’à qualifier ce nouveau monde de « Far West ». Il veut dire par là que le métavers sera tout aussi excitant que dangereux. En outre, M. Lee a affirmé que les développeurs de logiciels mettaient souvent la sécurité au second plan. Donc, ils ne réagissaient qu’après l’apparition de problèmes. Pourtant, à chaque fois que la manière de communiquer a évolué, le « côté obscur de la nature humaine » refaisait surface selon lui.
« Les escrocs et les fraudeurs de ce monde ont maintes fois démontré leur capacité d’innovation. Ils ont toujours été désireux d’adopter de nouvelles plateformes, qui offrent un nouveau forum pour les modèles commerciaux criminels, et il n’y a aucune raison de croire que le métaverse sera différent. »
Martin Lee
Le métavers, un endroit encore plus toxique qu’Internet
LL’arrivée d’Internet dans la société a favorisé plusieurs mauvaises habitudes chez les internautes, en particulier les jeunes. Ces derniers sont fréquemment critiqués à cause de l’influence négative de cette technologie. Par exemple, elle diminue la patience et rend les utilisateurs friands d’une récompense immédiate. Si le concept même d’internet favorise ce caractère, les contenus pornographiques en sont un facteur important. Sans oublier la perte de concentration lors du travail ou des études à cause de la distraction qu’engendre l’utilisation d’Internet, notamment celle des réseaux sociaux.
Par ailleurs, les personnes mal intentionnées sont nombreuses sur Internet, car elles semblent avoir plus de liberté. Autrement dit, elles ont l’impression d’avoir plus de pouvoir et d’être intouchables lorsqu’elles se trouvent en ligne. C’est pour cela que de tel milieu virtuel promeut le développement de comportements toxiques comme le cyberharcèlement. Pourtant, tous ces mauvais côtés seront probablement présents dans le métavers. Celui-ci pourrait les amplifier si les développeurs ne prennent pas des mesures strictes.
Des expériences plus réelles et plus traumatisantes
D’après l’annonce des entreprises technologiques, dont celle de Mark Zuckerberg, le métavers offrira plus de possibilités aux internautes. Les utilisateurs pourront essentiellement avoir des interactions virtuelles plus réalistes et plus intenses. D’ailleurs, les entreprises qui développent le métavers souhaitent offrir des sensations intenses aux internautes. Au Japon, un prototype d’écran peut même reproduire les goûts et les transmettre aux personnes qui lèchent l’appareil.
Si la perspective d’un monde virtuel quasi réel semble réjouissante, la médaille a aussi son revers. Pour cause, les effets négatifs seraient amplifiés et pourraient entre autres engendrer des problèmes d’addiction plus grave. À l’instar du film Avatar, le personnage principal finit par préférer vivre dans le corps d’un autre au détriment du sien. En outre, le harcèlement est également un problème majeur. Parmy Olson, la chroniqueuse de Bloomberg, a notamment vécu dans le métavers cette expérience, qu’elle a qualifiée d’effrayante.
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