Le président, un film réalisé par Henri Verneuil en 1961, a été rediffusé sur la chaîne France 3 ce dimanche 9 mai. Ce long-métrage, apparemment inspiré d’une histoire vraie, a entraîné une polémique.
Le thriller politique a été tiré du roman de Georges Simenon, publié en 1958. Le scénariste-dialoguiste, Michel Audiard, a collaboré avec le réalisateur afin de se réapproprier l’œuvre du romancier. Il a utilisé les personnages et les intrigues du livre. Néanmoins, il a inventé ses propres répliques pour avancer ses idées sur la politique, notamment sur les affaires politiques de la France au cours de la troisième et la quatrième république.
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Le film raconte une histoire politique d’Emile Beaufort
Emile Beaufort que Jean Gabin a incarné était un ancien président du conseil. C’est le rôle principal du film. Après avoir été écarté des affaires politiques, il a consacré son temps à rédiger ses mémoires avec l’aide de sa secrétaire, qui était aussi sa dame de compagnie.
Alors que le pays traversait une énorme crise ministérielle, Émile Beaufort a appris que Philippe Chalamont (interprété par Bernard Blier), son ancien directeur de cabinet, serait probablement élu à la tête du gouvernement. C’était un grand choc pour lui, car auparavant, cet homme avait causé un scandale financier qui a coûté des milliards à la France et au président. Face à cette situation, il a décidé de licencier Chalamont, mais avant cela, il lui a fait écrire une lettre qui avouait sa trahison.
Comme l’ancien président du conseil détenait encore cette lettre, il a cherché un moyen de l’utiliser pour compromettre la réputation de son ancien employé. C’est là qu’ont commencé divers scénarios qui développaient la vie politique de Beaufort.
D’où proviennent les inspirations d’Henri Verneuil ?
Même si la plupart des scènes étaient imaginaires, le réalisateur du film a avoué s’être inspiré des instabilités politiques de la troisième et la quatrième république de la France. En effet, le film évoque la naissance de l’Union européenne, un projet soutenu par Émile Beaufort, mais rejeté par Philippe Chalamont.
Pour plus de détails, George Clemenceau était le président du conseil de la 3e république et Aristide de la 4e. Dans le long-métrage, Émile Beaufort renvoie à Georges Clemenceau pour son enthousiasme et sa volubilité, et à Aristide Briand pour ses jugements pacifistes et son opinion sociale.
Léon Zitrone et Claude Darget, les célèbres journalistes de cette époque, ont égalementjoué leur propre rôle dans une scène de journal télévisé dans le film.
Notons que Le président fait partie des rares films thriller politiques français, d’une œuvre véhiculant une morale et une éthique politique. Si d’emblée, le contexte historique du long-métrage semble difficile à situer, une analyse de l’intrigue permet de trouver des éléments qui déterminent son moment. Ainsi, même si les dialogues montrent les grandes figures de la troisième république, il est évident que la scène se passe juste après la Seconde Guerre mondiale.
Enfin, il est nécessaire de rappeler que Le président est tiré du roman de Georges Simenon. Mais afin de se démarquer, Henri Verneuil a élaboré la fin du film de façon à la différencier de celle de l’œuvre de Georges Simenon.
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