De très nombreux Français ne mangent pas au petit-déjeuner, mais est-ce si grave que cela ? On vous explique pourquoi ça ne l’est pas.

Le petit-déjeuner est un peu un sacro-saint repas matinal qu’on nous vend comme le plus important de la journée. Sauter le petit-déj, ce serait ouvrir la porte à la fatigue, aux crises d’hypoglycémie, voire à un destin tragique d’évanouissement sur le bitume. Mais est-ce vraiment grave de ne pas manger le matin ? En réalité, pas tant que cela et on vous explique pour quelles raisons.
Dans cet article :
1. Le mythe du petit-déjeuner : une invention moderne
Remontons un peu dans le temps. Avant l’industrialisation, le petit-déjeuner tel qu’on le connaît n’existait pas. Nos ancêtres paysans mangeaient un bout de pain avec du fromage ou un reste de soupe, s’ils avaient faim. Et encore plus loin, les chasseurs-cueilleurs ne se réveillaient pas avec des Chocapic et un jus d’orange en pack.
Ils mangeaient quand ils trouvaient à manger.
Et encore, ils mangeaient au réveil pour une raison simple : ils travaillaient beaucoup plus dur qu’à notre époque. Le travail au champ toute la journée, faire 13 heures en usine ou chasser, c’est quand même plus physique que notre travail actuel (sauf dans certaines catégories de métiers où la difficulté est toujours bien présente).
D’ailleurs, avant que les horaires de travail ne deviennent une norme (car c’est pas génial de se pointer à l’usine quand on le veut quand le travail est à la chaîne), on mangeait juste quand on avait faim, pas à des horaires fixes.
Alors pourquoi aujourd’hui nous bassine-t-on avec cette idée de manger au saut du lit ? Merci au lobby du sucre et des céréales, mais aussi à l’industrialisation globale. On vous explique.
Le saviez-vous ? 31 % des Français ne mangent pas le matin ou se contente du traditionnel café, thé ou chocolat chaud ! Et pour la moitié d’entre eux, le petit-déjeuner se matérialise par le fameux café/clope français…
2. Comment le petit-déj est devenu une industrie
Dans les années 1800, aux États-Unis, un certain John Harvey Kellogg (oui, celui des Corn Flakes) était un médecin adventiste un peu obsédé par la pureté du corps et de l’esprit.
Il voulait un petit-déjeuner végétarien pour calmer les pulsions de ses patients. Il invente les flocons de maïs et son frère William Kellogg y voit une opportunité d’or : ajouter du sucre et vendre ça à grande échelle.
Le marketing fait le reste : dans les années 1950-60, les céréales sucrées deviennent le repas du matin idéal grâce à des pubs bien ficelées. Ajoutez à ça les industriels du jus d’orange et ceux du lait, et vous obtenez un empire colossal basé sur une idée simple : vous convaincre que votre corps a besoin de sucre dès le réveil.
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3. Mais, c’est dangereux de sauter le petit-déjeuner ?
Pas vraiment. Contrairement aux idées reçues, vous n’aurez pas de crise d’hypoglycémie si votre métabolisme est normal, sauf si justement vous avez une maladie chronique ou une maladie de civilisation (qui d’ailleurs en en partie liée au sucre). Il faut savoir que votre foie gère très bien vos réserves d’énergie si vous avez un corps sain.
Pas de baisse de concentration non plus, là aussi si vous avez une bonne hygiène de vie. Des études récentes montrent qu’en l’absence de petit-déj, le cerveau fonctionne tout à fait bien, voire mieux chez certains.
De plus, le jeûne intermittent gagne du terrain : de plus en plus d’études (et de pratiquants) vantant ses bienfaits pour la digestion et la gestion du poids.
En revanche, ça dépend du mode de vie. Si vous avez un travail physique ou que vous avez une maladie chronique, que vous êtes enceinte, ou que vous allez faire un marathon, là, oui, il vaut mieux manger quelque chose. Mais, ça dépend vraiment de vous et des jours.
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