Mais pourquoi le corps fait-il un déni de grossesse, comment est-ce possible de ne pas remarquer qu’on est enceinte ?

On peut l’avouer : c’est flippant. Le fait d’accoucher sans avoir été au courant de sa grossesse, c’est un peu le cauchemar de toute femme. Le déni de grossesse est un phénomène fascinant et inquiétant, qui soulève de nombreuses questions. Comment une femme peut-elle ne pas savoir qu’elle est enceinte, parfois jusqu’à l’accouchement ? Pourquoi le corps dissimule-t-il cet état ?
Dans cet article :
Déjà, qu’est-ce que le déni de grossesse ?
Le déni de grossesse correspond à une situation dans laquelle une femme enceinte n’a aucune conscience de son état. Il n’y a généralement aucun signe indiquant une grossesse. La patiente a souvent conscience de sa grossesse peu avant l’accouchement.
Ce phénomène peut donc être partiel, lorsque la femme réalise tardivement sa grossesse, ou total, lorsqu’elle ne s’en rend compte qu’au moment de l’accouchement.
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Des signes de grossesse imperceptibles et explications
Ce qui rend le déni de grossesse si déroutant, c’est la capacité du corps à dissimuler les signes typiques de la grossesse. Le ventre ne s’arrondit pas ou peu, les menstruations peuvent continuer, et les symptômes habituels comme les nausées ou les envies alimentaires sont absents.
« Ces grossesses non conscientes, concernent 2 à 3 cas pour 1 000 accouchements. L’annonce de la grossesse est un traumatisme pour ces femmes mais également pour les proches, avec un retentissement sur le vécu non seulement de l’accouchement et de la période du post partum, mais aussi parfois sur l’instauration du lien mère bébé, voire de la parentalité », explique Dr Carine Schoemacker, pédopsychiatre à l’Hôpital Jeanne de Flandre au CHU de Lille.
Cette réaction peut être due à une régulation hormonale inhabituelle. L’utérus peut se développer vers l’intérieur au lieu de s’extérioriser.
De plus, certaines femmes conservent un poids stable, ce qui empêche la grossesse de devenir visible. Elles n’ont généralement pas de ventre rond caractéristique de la grossesse, d’ailleurs.
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Une explication essentiellement psychologique ?
Au cœur du déni de grossesse se trouve un mécanisme de protection psychologique. Ce phénomène survient souvent chez des femmes confrontées à un état de stress intense (même inconscient), à une situation personnelle difficile ou à un rejet inconscient de la maternité.
Le cerveau, face à une information perçue comme insoutenable, peut littéralement éteindre les signaux corporels liés à la grossesse.
Le déni peut être considéré comme une forme d’amnésie psychologique. Ce phénomène est parfois observé chez des femmes ayant vécu un passé traumatique ou évoluant dans un contexte où la grossesse serait très mal perçue. Les représentations culturelles, familiales et sociales jouent un rôle dans cet état.
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Les conséquences connues sur la santé du déni de grossesse
Le déni de grossesse peut entraîner des conséquences dramatiques pour la mère et l’enfant. L’absence de suivi médical expose le bébé à des risques de complications prénatales, comme un retard de croissance.
De même, la mère peut être en danger lors de l’accouchement, notamment si celui-ci a lieu dans des conditions inappropriées.
Sur le plan psychologique, l’arrivée soudaine d’un enfant peut provoquer un choc traumatique. Certaines femmes rapportent des sentiments de culpabilité, d’incompréhension ou encore un sentiment d’échec face à leur incapacité à avoir reconnu leur état.
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Une situation mal comprise dans la société actuelle
Le déni de grossesse est souvent mal compris et entouré de nombreux préjugés. Certaines personnes accusent les femmes concernées de négligence ou de mensonge. Pourtant, il est essentiel de comprendre que ces femmes ne sont pas responsables du phénomène qu’elles subissent.
Pourtant, « cette pathologie de la grossesse touche entre 1 600 et 2 000 femmes par an en France et 350 arrivent au terme de leur grossesse sans être conscientes de ce qui leur arrive », selon le Sénat.
Des campagnes d’information et de sensibilisation sont nécessaires pour mieux reconnaître les signes du déni de grossesse et apporter un soutien approprié. Les professionnels de santé doivent également être formés à identifier et à accompagner ces situations, afin de protéger au mieux la mère et l’enfant.
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Peut-on prévenir le déni de grossesse ?
Il est difficile de prévenir un phénomène aussi subtil et multifactoriel. Cependant, un suivi psychologique, et un suivi gynécologique (échographies régulières, prises de sang) aussi, notamment pour les femmes évoluant dans des situations de vulnérabilité émotionnelle ou sociale, peut réduire les risques.
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