Sanitaire, sociale, économique, mais aussi dans une certaine mesure psychologique, la pandémie de COVID-19 ne nous épargne décidément rien. La crise sanitaire qui sévit actuellement a créé un gouffre profond à de nombreux niveaux, entraînant la plupart des pays dans une spirale infernale dont le terme n’est toujours pas clairement défini. Dans cette cacophonie qui impose de prendre des décisions sans réellement savoir quelles seront les répercussions, mais surtout l’efficacité des mesures prises, quelle place tiennent les nouvelles technologies ?
Internet et tout ce qui gravite autour est parvenu durant ces deux dernières décennies à hisser l’être humain au rang de super héros. Dans une quête effrénée de l’innovation et du contrôle absolu, nous ne sommes toutefois pas parvenus à anticiper la crise sanitaire actuelle qui, il faut l’avouer, nous aura fait un pied de nez magistral. Pour gérer la situation, certains états ont décidé de jouer la carte du high-tech et du numérique pour, à défaut de venir à bout du COVID-19, au moins tenter de retrouver une vie « normale ». Mais, il faut le reconnaître, rien ne sera jamais plus pareil.
Dans cet article :
Les nouvelles technologies en première ligne dans la lutte contre le coronavirus
Serait-il surréaliste d’imaginer que les nouvelles technologies seraient la réponse à la situation catastrophique que nous subissons depuis déjà plus d’un an ? Entre confinements, mesures barrières, crises et mécontentement populaire, le coronavirus sème le trouble habilement et ne semble pas prêt à enterrer la hache de guerre. Si à l’heure actuelle, l’espoir semble venir des laboratoires pharmaceutiques avec les vaccins AstraZeneca, Pfizer, Moderna ou encore Spoutnik, force est de constater qu’il en faudra davantage pour endiguer le virus.
La crise actuelle restera gravée dans l’histoire comme une hécatombe à tous les niveau mais, une lueur persistera en ce qui concerne certains esprits éclairés qui ont su prendre la mesure des choses dès le début. C’est le cas de pays comme Taïwan, la Corée ou encore Israël qui, très vite, ont réussi à adapter leurs avancées technologiques aux exigences de la crise.
Ainsi, le bornage de la téléphonie, les chatbots, la vidéo surveillance, la reconnaissance faciale ou encore les applications mobiles ont permis l’identification et la prise en charge des sujets contaminés et créer une vigilance pour faciliter la gestion de la pandémie. L’intelligence artificielle a aussi révélée ses compétences sous d’autres cieux où, des robots ont pris la place du personnel hospitalier en pleine crise.
Si en France l’APK TousAntiCovid qui renaît des cendres de StopCovid peine à se faire une place, à l’échelle mondiale, le succès est plutôt au rendez-vous. En Europe, dix-huit pays en collaboration avec Google et Apple ont fait le choix d’uniformiser leurs efforts pour créer une application de traçage « pont » qui permet de passer les frontières plus sereinement. Ailleurs, l’APK est obligatoire avec scan d’un QR code pour pénétrer un lieu public comme par exemple les restaurants.
Les start-up qui tirent leur épingle du jeu
Prédire, mais surtout trouver des solutions, tels sont les défis que doivent relever les entreprises du secteur des nouvelles technologies. L’espoir qui repose sur leurs épaules est colossal, mais les réponses fusent. Ainsi, certaines starts-up sont parvenu à créer la surprise en innovant en un temps record. C’est le cas notamment de Owkin, spécialisée en intelligence artificielle et qui, en collaboration avec l’hôpital du Kremlin Bicêtre a mis en place un outil qui permet de visualiser l’évolution du virus chez un malade du COVID-19.
Dans un tout autre registre, Stilla Technologies a mis l’accent sur un test PCR qui permettrait d’obtenir un résultat rapide sur la base d’une analyse génétique. Sur la même lancée, Grapheal a planché sur un test salivaire qui lui, permettrait en seulement quelques minutes de détecter le virus. La PME nantaise Valneva a quant à elle bénéficié du soutien financier du Royaume-Uni pour fabriquer son propre vaccin anti-COVID-19. Ce dernier sera opérationnel dès l’automne 2021 et traversera la Manche au nez et à la barbe de la France qui pensait ses chances nulles avec l’éviction dans la course au vaccin de l’institut Pasteur.
Enfin, pour garantir un environnement sain, la start-up Shark Robotics a mis au point un robot intelligent capable de désinfecter 20 000 m² de surface en trois heures. Une excellente perspective pour équiper les hôpitaux et les lieux publics et réduire ainsi les risques de propagation du virus.
La transition digitale, l’indispensable pour la survie de l’économie ?
Avant la crise sanitaire du coronavirus, les entreprises avaient tendance à négliger le digital en remettant sans cesse à une date ultérieure leur transition. Le COVID-19 en entraînant la fermeture des commerces et en confinant les gens a installé de nouvelles manières de consommer et donc de vendre. S’il est reconnu que de nombreuses entreprises ne survivront pas à ces mois de disette malgré les aides octroyées, celles qui auront su se réinventer en intégrant des solutions nouvelles auront plus de chances de garder la tête hors de l’eau.
Si les marketplaces ont sur tirer leur épingle du jeu durant le confinement, les perdants restent les petits commerces qui n’ont pas su anticiper de telles contraintes. En effet, la plupart des magasins physiques ont subi la crise de plein fouet avec des ventes qui ont chuté vertigineusement conduisant parfois au dépôt de bilan. Sans service digital proposant aux consommateurs des alternatives, le commerce de proximité vit ses heures les plus sombres. Se réinventer est donc devenu une préoccupation vitale dans le but de déployer des mesures efficaces et pérennes.
La digitalisation des petits commerces a été encouragée à hauteur de 100 millions d’euros mais, la tendance des consommateurs est toujours plus encline à l’achat sur les plateformes comme Amazon, au grand dam des économistes Français. Très soucieux de l’avenir des petits commerces, Bercy a mis en place France Num, une plateforme destinée à tous les commerçants, artistes et indépendants qui souhaitent amorcer la transition digitale de leur activité.
Quand est-il de la protection de la vie privée ?
Dans toutes ces innovations qui nous prouvent à quel point le numérique et les technologies sont en train de prendre le dessus sur nos modes de fonctionnement, il demeure une inquiétude. Qu’adviendra-t-il de nos libertés individuelles, de l’être humain et même de notre vie sociale. D’après les prévisions, certains métiers sont incontestablement voués à la disparition avec le développement du digital. Tout en créant de nouvelles activités, la digitalisation entraînera une destruction des emplois irrémédiable.
En s’acheminant vers une société des écrans et du numérique, ne serions-nous pas en train de signer le début d’une nouvelle ère ? Un monde dans lequel la vie privée n’aurait plus le même sens et où tous nos faits et gestes seraient enregistrés et parfois même anticipés ? La polémique est réelle et d’autant plus importante que les dernières mesures comme celles du passeport vaccinal, le backtracking des personnes malades et l’usage de l’intelligence artificielle inquiète les défenseurs des libertés individuelles. Certaines de ces mesures ont certes prouvé leur efficacité dans certains pays qui ont réussi pour l’heure à contenir le virus, mais quand sera-t-il avec une généralisation de ces méthodes ?
Le partage des données par les fournisseurs d’accès, la géolocalisation des personnes, le traçage numérique sont justifiés par un besoin impérieux de retrouver une vie normale. Mais en quoi attenter aux libertés fondamentales peut-il servir à normaliser une vie sous les yeux de Big Brother ? Serait-ce le prix à payer pour nous sortir définitivement de cette crise tentaculaire et historique ? L’avenir nous le dira.
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