Des chercheurs de l’Université de Warwick et de l’Université de Turin ont découvert que les lémuriens indri, connus pour leurs chants mélodieux, présentent des rythmes dans leurs vocalisations étonnamment similaires à ceux de la musique humaine.
Cette étude suggère que les éléments fondamentaux de la musique pourraient avoir évolué bien avant l’apparition des humains. Aussi, les lémuriens indri pourraient détenir des indices précieux sur nos propres origines musicales.
Dans cet article :
Les lémuriens sont des chanteurs hors pair
Les lémuriens indri, également appelés « singes chanteurs », vivent dans les forêts tropicales de Madagascar. Ils sont connus pour leurs chants complexes et harmonieux, qu’ils utilisent pour communiquer entre eux et défendre leur territoire. Des études antérieures ont déjà mis en évidence la similarité frappante entre les chants des indris et ceux des oiseaux chanteurs. Cependant, cette nouvelle étude révèle un niveau de sophistication rythmique encore plus inattendu chez ces primates.
L’équipe a analysé plus de 800 chants provenant de 51 indris différents. Les chercheurs ont alors découvert que les animaux utilisent une variété de rythmes, dont certains sont identiques à ceux que l’on trouve dans la musique humaine. Plus précisément, les chercheurs ont observé la présence d’isochronie. Cela signifie que les intervalles entre les sons sont réguliers et créent un tempo constant. Cette caractéristique est essentielle à la musique humaine. Et sa présence chez les indris suggère que la capacité à créer et à percevoir le rythme pourrait être profondément ancrée dans l’évolution des primates.
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Les lémuriens possède un playlist riche et diversifié
Les chercheurs pensent que l’isochronie pourrait avoir joué un rôle crucial dans l’évolution de la musique humaine. Cette caractéristique, présente dans les appels d’alarme des indris (une forme de communication plus ancienne que le chant), pourrait avoir constitué la base à partir de laquelle des rythmes plus complexes ont pu se développer.
« Notre étude montre que les lémuriens indri possèdent un répertoire rythmique étonnamment riche et diversifié, qui surpasse même celui des oiseaux chanteurs. Ces résultats suggèrent que les éléments fondamentaux de la musique, tels que le rythme et la structure temporelle, pourraient avoir évolué bien avant l’apparition des humains. »
Dr. Chiara De Gregorio, chercheuse à l’Université de Warwick et autrice principale de l’étude
Concrètement, le fait que l’isochronie soit présente à la fois dans les appels d’alarme et dans les chants des indris suggère qu’il s’agit d’un trait fondamental de la communication chez les primates. Si c’est bien le cas, cela pourrait signifier que la capacité à percevoir et à produire des rythmes réguliers est profondément ancrée dans notre biologie. Et surtout, cette dèrnière aurait donc joué un rôle important dans l’évolution de la communication et de la musique humaines.
Une faculté répandue chez les primates ?
Cette étude ouvre de nouvelles perspectives sur l’évolution de la musique humaine. La musicalité pourrait être un trait beaucoup plus ancien et répandu chez les primates qu’on ne le pensait auparavant.
En plus des implications scientifiques, cette découverte a également des implications pour notre compréhension de la communication animale. En effet, cette découverte suggère que la communication animale est beaucoup plus riche et nuancée que nous ne le pensons généralement.
Les résultats de cette étude été publiée dans la revue Annals of the New York Academy of Sciences,
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