Le commissaire-priseur est la personne qui dirige les ventes aux enchères publiques. Tout le monde associe ce métier au coup de marteau suivi de la formule « Adjugé, vendu ! ». Mais vous êtes certainement loin de tout savoir sur les commissaires-priseurs…
Si une vente aux enchères d’œuvres d’art peut être comparée à un cirque bien coordonné, alors le commissaire-priseur en est le Monsieur Loyal. Lors d’une vente aux enchères – qui peut intéresser des centaines de personnes dans la salle et des centaines d’autres qui regardent en ligne – le commissaire-priseur est au centre de la scène, dirigeant l’attention de l’auditoire vers des lots petits et grands, suscitant l’enthousiasme et s’assurant que les enchères se déroulent bien.
Les commissaires-priseurs gèrent « tout cela tout en ayant du charisme, le pouvoir d’intéresser et une grande énergie », dit Marc-Arthur Kohn, un commissaire-priseur à Paris depuis 25 ans. Pour savoir ce qu’il faut pour jouer dans un environnement aussi rapide (et s’ils parlent toujours comme vous le voyez dans les films), nous avons parlé avec trois commissaires-priseurs, qui travaillent pour certaines des plus grandes maisons de vente.
Dans cet article :
1. La vente aux enchères est surtout une activité secondaire
Dans les grandes maisons de ventes aux enchères, pratiquement personne n’est engagé pour travailler uniquement comme commissaire-priseur. Comme l’explique M° Doutrebente : « Personne ici chez Dotrebente n’est commissaire-priseur à plein temps. On a tous un boulot à plein temps et on fait la vente aux enchères en parallèle. » Certains commissaires-priseurs gèrent un département particulier au sein d’une maison de ventes aux enchères, tandis que d’autres assument divers rôles qui peuvent tirer profit de leur spécialité dans un domaine particulier, qu’il s’agisse de céramique chinoise, d’art islamique ou de bijoux.
Spécialiste de l’impressionnisme et du mobilier grand siècle chez Kohn Paris, par exemple, Marc-Arthur Kohn se procure toutes les œuvres d’art aux enchères, recherche leur origine et s’assure de leur authenticité (et non de leur contrefaçon). Enfin, en tant que commissaire-priseur, elle peut leur trouver une nouvelle maison. « Quand il s’agit de vendre [une œuvre d’art], c’est en quelque sorte la cerise sur le gâteau », dit-il.
2. Adjugé, vendu ! Tous les commissaires-priseurs ne parlent pas rapidement
Si vous imaginez un commissaire-priseur qui parle à 1000 mots/minute, vous pensez probablement à des commissaires-priseurs de… bétail, qui dirigent les enchères dans un style presque méditatif appelé « chant ». Les autres types de commissaires-priseurs parlent de cette façon. Mais vous ne l’entendrez pas dans les grandes maisons de ventes aux enchères d’art et d’antiquités, qui vendent aussi des bijoux, des sacs à main, des montres, des vins et spiritueux, des livres et des manuscrits, et plus.
C’est parce que la cadence d’un commissaire-priseur dépend largement de ce qu’il vend. La rapidité est particulièrement importante pour les vendeurs de bétail parce qu’ils ont souvent plus de lots à vendre (c.-à-d. des bovins individuels) que les commissaires-priseurs d’art. Cependant, lorsqu’il s’agit d’œuvres d’art très prisées qui font parfois des millions de dollars aux enchères, l’objectif d’un commissaire-priseur est légèrement différent. Il doit susciter l’enthousiasme et le suspense.
Parfois, ils peuvent même ralentir et laisser un moment de silence remplir la pièce avant de s’accélérer à nouveau. « Un élément très important pour être un bon commissaire-priseur est votre capacité à parler en silence », dit Marc-Arthur Kohn. Cela signifie qu’il faut prévoir des pauses au besoin, par exemple lorsqu’un acheteur éventuel envisage de présenter une offre. Il s’agit aussi de créer une atmosphère accueillante pour les candidats. « Nous voulons que ce soit un très bel environnement… Nous ne voulons pas précipiter les gens ou les rendre intimidants », ajoute le fondateur de Kohn Paris.
3. Ils sortent parfois leur langue et pratiquent un échauffement vocal…
Parce que les commissaires-priseurs parlent sans arrêt pendant plusieurs heures à la fois, les échauffements vocaux qu’ils font avant une enchère peuvent devenir assez… créatifs. « Réciter des répliques d’Audiard avec un bâton dans la bouche est certainement quelque chose que nous encourageons », dit Kohn, qui entraîne également des commissaires-priseurs en formation.
Certains commissaires-priseurs peuvent aussi réciter leurs descriptions de lots sous la douche (nous y reviendrons plus tard) avant de venir travailler. Tandis que d’autres peuvent utiliser des techniques respiratoires et vocales semblables à celles employées par les acteurs et les chanteurs.
4. Le livre du commissaire-priseur est leur bible
Les commissaires-priseurs peuvent glaner tout ce qu’ils ont besoin de savoir sur une vente dans ce qu’on appelle le « livre du commissaire-priseur » – bien que dans certaines maisons de vente aux enchères, il s’agisse d’un fichier numérique sur un ordinateur portable plutôt que d’un livre physique.
Le livre contient le numéro de lot (le numéro d’identification de l’article ou du groupe d’articles en vente), la description de l’article et le montant d’argent qu’on s’attend à recevoir. Il contient également un élément d’information crucial que ni le soumissionnaire ni le grand public ne peut voir : le prix de réserve. Il s’agit de la somme d’argent que le propriétaire du terrain vendra – ou ne vendra pas – pour cette somme.
BuzzWebzine est un média indépendant. Soutiens-nous en nous ajoutant à tes favoris sur Google Actualités :