Sans une faible tolérance aux pannes, une vision disproportionnée des risques et la peur de perdre le contrôle sur l’invention, l’IA serait déjà à un niveau très avancé.
Depuis l’avènement de l’IA générative et le lancement de ChatGPT, la course à l’intelligence artificielle est plus que jamais lancée. Chaque année, de nouveaux outils IA voient le jour et les entreprises se livrent une belle concurrence pour qui aura les solutions les plus performantes. Si au départ les GML n’étaient que capables de simuler une discussion, ils sont désormais capables d’analyser de grands ensembles de données et d’en faire le résumé, d’analyser une image et d’en expliquer le contenu, de prendre des décisions, etc.
Les frontières de l’IA sont sans cesse refoulées. Mais si l’on n’a toujours pas dépassé l’IA générative pour parvenir aux véhicules autonomes et autres applications plus puissantes, c’est principalement en raison de notre seuil sociétal. Or, selon Zack Kass, futurologue de l’IA et ancien cadre chez OpenAI, ‘‘le seuil technologique de l’IA dépasse déjà notre seuil sociétal’’. Le seuil technologique de l’IA est relatif à ce que la machine peut faire ; le seuil sociétal, en revanche, est ce que l’on peut permettre à l’IA de faire ou non. Le spécialiste y voit principalement trois obstacles.
Dans cet article :
La peur de perdre le contrôle sur l’invention
Héritage de la science-fiction, la perte du contrôle sur l’invention est ancrée dans la psyché collective. L’humain sait que si la machine devient puissante et lui échappe, elle peut créer des dégâts énormes. Image très renforcée par les nombreuses œuvres fictionnelles, elle s’est jointe au désir naturel de l’homme d’avoir le contrôle : « Nous aimons monter dans une voiture, appuyer sur la pédale, tourner le volant et contrôler cette énorme machine ». Cela étant, Zack Kass pense que l’homme n’oserait jamais aller au-delà de ce qui pourrait mettre en danger son pouvoir sur l’invention. En conséquence, nous n’atteindrons jamais le seuil technologique de l’IA.
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Une vision disproportionnée des risques de l’IA
L’autre entrave à l’avancée de l’intelligence artificielle réside dans la perception souvent exagérée des risques qu’elle engendre. Cette vision alarmiste, alimentée par la science-fiction, crée une frilosité face aux innovations. Pourtant, il est essentiel de différencier les scénarios hypothétiques extrêmes et les applications réelles de l’IA qui transforment positivement nos vies au quotidien.
« De plus, les gens n’apprécient pas à quel point les véhicules autonomes sont efficaces. La plupart des gens ne savent pas qu’aujourd’hui, 50 000 personnes conduiront des véhicules autonomes en Arizona sans accident. 10 000 dans la région de la baie de San Francisco. », affirme Zack Kass.
Mais plutôt que de regarder ces bienfaits, la majorité des personnes sont concentrées sur ce qu’elle pourrait leur enlever (leur travail) et la manière dont elle pourrait prendre le contrôle de l’univers.
La faible tolérance aux pannes des machines
« Les humains ont une tolérance exceptionnelle aux pannes humaines, et nous n’avons aucune tolérance aux pannes mécaniques. C’est pourquoi 20 000 personnes peuvent mourir chaque année à cause de conducteurs ivres, et nous sommes tout à fait disposés à dire que c’est simplement le prix à payer pour faire des affaires. Mais si une Tesla en pilotage automatique dévie dans la mauvaise voie, tout le monde appelle pour arrêter le programme. », a-t-il observé.
Ceci prouve donc que la faible tolérance aux pannes des machines constitue un frein majeur à l’essor de l’intelligence artificielle. Lorsque les algorithmes échouent, même sporadiquement, cela peut générer un stress considérable chez les utilisateurs et remettre en question non seulement l’efficacité d’une solution technologique, mais aussi notre propre confort avec l’idée que ces outils puissent prendre des décisions autonomes. Et tant que cette intolérance ne baissera pas, il serait difficile d’atteindre ce seuil technologique.
Qu’en est-il de vous ? Pensez-vous qu’il est temps que l’homme laisse ses peurs de côté pour le seuil technologique de l’IA ?
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