Le syndrome crépusculaire, également connu sous le nom d’agitation vespérale ou syndrome du coucher du soleil, est un trouble du comportement fréquent chez les personnes atteintes de démence, en particulier la maladie d’Alzheimer.
Concrètement, ce trouble se caractérise par l’apparition soudaine de symptômes tels que l’agitation, l’anxiété, la confusion, la désorientation, les hallucinations et même l’agressivité, généralement en fin d’après-midi ou en début de soirée.
Dans cet article :
Quelles sont les causes du syndrôme crépusculaire ?
Les causes exactes du syndrome crépusculaire ne sont pas entièrement comprises, mais plusieurs facteurs sont susceptibles de jouer un rôle :
- Perturbations du cycle circadien : La maladie d’Alzheimer perturbe l’horloge interne du corps, ce qui peut entraîner une confusion entre le jour et la nuit, et une agitation accrue à la tombée de la nuit.
- Diminution de la lumière naturelle : La baisse de luminosité en fin de journée peut exacerber les symptômes de démence et créer un sentiment d’insécurité ou d’anxiété.
- Fatigue et épuisement : Les personnes atteintes de démence peuvent accumuler de la fatigue tout au long de la journée, ce qui se traduit par une agitation et une confusion accrues en soirée.
- Frustration et sentiment d’impuissance : La perte d’autonomie et les difficultés cognitives associées à la démence peuvent engendrer de la frustration et un sentiment d’impuissance, qui se manifestent par de l’agitation et des comportements agressifs en fin de journée.
« Le syndrome crépusculaire est multifactoriel. La personne qui souffre de démence a accumulé trop de sommeil durant la journée, elle n’a pas suffisamment été exposée à la lumière du jour, elle est inquiète à l’idée de dormir… ce qui génère de la désorientation, de la nervosité et de l’angoisse lorsqu’elle se retrouve seule, le soir, à la nuit tombée.«
Dr. Pascal Chaine
Quels sont les symptômes du syndrôme crépusculaire ?
Le syndrome crépusculaire peut se manifester par divers symptômes, notamment :
- Hallucinations et délires : La personne peut voir ou entendre des choses qui n’existent pas, ou avoir des convictions fausses.
- Confusion et désorientation : La personne peut avoir du mal à se souvenir où elle se trouve, à qui elle parle ou à l’heure qu’il est.
- Agitation et errance : La personne peut marcher sans but, avoir du mal à rester assise ou se lever et se coucher à plusieurs reprises.
- Changements d’humeur : La personne peut devenir anxieuse, irritable, paranoïaque ou même agressive.
- Troubles du sommeil : La personne peut avoir du mal à s’endormir ou rester endormie la nuit.
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Comment gérer le syndrome du coucher de soleil ?
Si le syndrome crépusculaire peut être une source de stress et d’anxiété pour les aidants et les personnes atteintes de démence, plusieurs stratégies peuvent aider à le gérer et à en minimiser les effets.
1 – Établir une routine régulière
Maintenir un rythme de vie régulier avec des horaires fixes pour les repas, le coucher et les activités peut aider à stabiliser le cycle circadien et à réduire l’agitation en soirée.
« En limitant le nombre de siestes (et leur durée !) durant la journée, on réduit mécaniquement l’excitation à la nuit tombée. »
Dr. Pascal Chaine
2 – Favoriser un environnement calme et apaisant
Créez un environnement calme et peu stimulant en fin de journée, en tamisant la lumière et en réduisant le bruit. Cela apaisera la personne et à diminuer l’anxiété.
3 – Proposer des activités relaxantes
Encouragez des activités relaxantes en soirée, telles que la lecture, la musique douce ou un bain chaud. Cela peut favoriser la détente et le sommeil.
4 – Maintenir une activité physique régulière
L’exercice physique régulier pendant la journée peut aider à réduire la fatigue et l’agitation en soirée.
5 – Adapter l’alimentation
Éviter les aliments stimulants comme la caféine et l’alcool en fin de journée, car ils peuvent aggraver l’agitation.
6 – Communiquer avec patience et empathie
Il est important de communiquer avec la personne de manière patiente et empathique. Evitez les confrontations et en essayant de comprendre ses sentiments.
7 – Créer un sentiment de sécurité
Rassurer la personne et lui offrir un sentiment de sécurité peut aider à réduire l’anxiété et l’agitation. L’isolement amplifie les manifestations du syndrome crépusculaire. L’entourage doit donc adopter une attitude calme, rassurante et bienveillante envers la personne âgée concernée.
8 – Envisager une aide médicamenteuse
Dans certains cas, des médicaments peuvent être prescrits pour aider à contrôler les symptômes d’agitation et d’anxiété. Néanmoins, il est important de discuter avec un médecin des risques et des avantages potentiels.
N.B : Le syndrome crépusculaire peut être un défi important pour les personnes atteintes de démence et leurs aidants. Cependant, en comprenant les causes et les manifestations de ce trouble, et en mettant en place des stratégies d’accompagnement adaptées, il est possible de réduire son impact et d’améliorer la qualité de vie de tous.
N’oubliez pas que chaque personne est unique et que la manifestation du syndrome crépusculaire peut varier d’un individu à l’autre. Il est essentiel de consulter un professionnel de la santé pour obtenir une évaluation individualisée et des conseils personnalisés.
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3 commentaires
Très intéressant, merci pour cette explication claire ! Je trouve que l’idée de créer un environnement apaisant est super importante. Chez ma grand-mère, on a mis en place une routine du soir avec de la musique douce et ça a bien aidé 🙂 Peut-être ajouter des astuces sur l’alimentation aussi ?
C’est bien d’avoir une liste des causes et des solutions. Perso, j’ai remarqué que l’exercice physique marche bien pour mon père. J’espère qu’il y aura plus de recherches sur ce sujet bientôt. Un truc en plus sur les aides technologiques serait top !
Ma mère souffre de ce syndrome et ça a été un casse-tête. On va essayer de suivre ces conseils. La partie sur les routines est cruciale je pense. Est-ce que quelqu’un a essayé des huiles essentielles pour calmer l’agitation ?