Selon un sondage récent de l’American Psychiatric Association, 30 % des adultes ont souffert de la solitude au moins une fois par semaine au cours de l’année passée.
Ces chiffres montrent à quel point ce phénomène est répandu, que l’on soit dans la vingtaine et célibataire ou une personne plus âgée ayant perdu le contact avec ses amis. En fait, comprendre les signes de la solitude et savoir comment y répondre peut faire une grande différence pour ceux qui en souffrent. Les psychologues Dr. Amelia Kelley et Dr. Golee Abrishami nous partagent des comportements caractéristiques de la solitude et des conseils pour apporter un soutien positif et bienveillant.
1 – Un état d’esprit négatif ou non constructif
Les personnes solitaires ont tendance à voir les choses sous un jour plus sombre. Dr. Kelley explique que la solitude peut encourager une « vision catastrophique », où la personne se sent constamment victime et s’imagine le pire. Cela peut inclure des pensées d’autocritique intense, de doute personnel ou de sentiments d’inadéquation.
Ce schéma de pensée peut se révéler à travers des remarques négatives sur elles-mêmes, suggérant un manque de confiance et une recherche de ce qui les rend « indésirables ». Il est important de noter que la solitude n’est pas un défaut de caractère. En attribuer la cause à la personnalité peut renforcer les sentiments de faible estime de soi et créer un cercle vicieux difficile à briser.
2 – La critique des autres
Bien qu’il puisse sembler paradoxal, les personnes solitaires peuvent également devenir critiques envers les autres. Dr. Abrishami explique que la solitude peut susciter un malaise vis-à-vis des autres, ce qui conduit à des jugements. Cette réaction de critique ou de mépris peut se manifester par des commentaires négatifs sur des inconnus ou même sur des proches. Ce comportement découle souvent d’une frustration interne et d’un manque de confort dans les interactions sociales.
3 – Un recours excessif aux écrans
La technologie devient souvent un refuge pour les personnes solitaires. Qu’il s’agisse de réseaux sociaux, de jeux en ligne, ou de films, les écrans offrent une sensation de « connexion » et stimulent la dopamine, neurotransmetteur du plaisir. Dr. Kelley mentionne que les personnes solitaires peuvent trouver du réconfort dans ces interactions digitales, comme un substitut aux interactions réelles. Cependant, cette dépendance aux écrans peut renforcer l’isolement en éloignant les individus des contacts physiques et humains.
4 – Le repli sur soi et le refus d’exprimer ses émotions
Les personnes solitaires peuvent cacher leurs émotions profondes, même à des amis proches. Dr. Abrishami note que ce manque de vulnérabilité découle d’une peur du rejet. Par peur de paraître « faibles » ou « trop dépendants », ces individus se taisent ou minimisent leurs sentiments, alimentant ainsi leur isolement.
5 – Une tendance à l’isolement social
Bien que l’isolement puisse être agréable pour les personnes introverties, un excès de solitude peut causer des effets inverses. Dr. Kelley souligne que plus une personne passe de temps seule, plus elle aura du mal à interagir socialement, ce qui renforce la solitude et peut aggraver l’anxiété sociale.
Les signes peuvent inclure des excuses pour éviter des sorties, ne pas répondre aux messages, ou annuler des plans à la dernière minute. Ces comportements, bien que compréhensibles, peuvent accentuer le sentiment de solitude.
6 – Le désir d’interaction sans prendre l’initiative
Enfin, bien que les personnes solitaires souhaitent passer du temps avec les autres, elles hésitent souvent à faire le premier pas. Elles peuvent espérer qu’un ami prenne contact, mais n’oseront pas elles-mêmes envoyer un message. Cela souligne l’importance de l’initiative de l’entourage pour briser le mur de la solitude.
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Pourquoi il est important de soutenir une personne qui souffre de solitude ?
Le soutien social est essentiel pour la santé mentale. La solitude chronique augmente les risques de dépression, de pensées suicidaires, et même de mortalité précoce. Dr. Kelley rappelle que les humains sont des êtres sociaux, et que l’absence de connexion peut affaiblir le système immunitaire et raccourcir la durée de vie.
Dr. Abrishami renchérit en expliquant que la solitude n’affecte pas seulement l’individu mais peut avoir des répercussions sur la société dans son ensemble. Les communautés sont façonnées par les interactions entre individus, et une diminution de ces interactions peut influencer le bien-être global. Soutenir une personne solitaire est donc un acte de bienveillance qui bénéficie à la société dans son ensemble.
NB : Intervenir pour aider une personne solitaire n’a pas besoin d’être un geste dramatique. De petits gestes peuvent suffire. Dr. Abrishami conseille d’être attentif aux signes d’isolement prolongé et de proposer un soutien dès que l’on se sent à l’aise.
5 moyens concrets pour soutenir une personne qui souffre de solitude
1 – Montrez de l’empathie
Le soutien commence par l’écoute et l’empathie. Dr. Kelley recommande de ne pas juger, ni de presser la personne à faire quelque chose contre son gré. Être compréhensif et respecter leur rythme est essentiel.
2 – Participez à leurs activités préférées
Si une personne se sent nerveuse à l’idée de sortir, proposez-lui une activité qu’elle aime et dans laquelle elle se sent à l’aise. Dr. Abrishami conseille de demander ce qu’elle aime faire et de l’accompagner sans jugement, en montrant un intérêt authentique pour ses passions.
3 – Incluez-les dans vos projets pour éviter la solitude
Ne vous découragez pas si la personne refuse souvent vos invitations. Continuez de l’inclure dans vos projets, même si elle ne peut pas venir chaque fois. Comme le souligne Dr. Kelley, l’invitation elle-même peut être réconfortante et leur montrer qu’ils sont appréciés.
4 – Utiliser le « pebbling » pour dissiper la solitude
Le « pebbling » est l’art d’envoyer de petites attentions, comme un mème ou une vidéo amusante, pour rappeler à quelqu’un qu’on pense à lui. Dr. Abrishami encourage cette technique, qui montre un soutien constant sans imposer une pression excessive.
5 – Gardez une atmosphère légère
Aborder la solitude peut être intimidant pour la personne concernée. Pour éviter cela, Dr. Abrishami recommande de garder les discussions légères et amicales. Si la personne souhaite parler plus en profondeur, soyez à l’écoute avec bienveillance, mais ne forcez pas les confidences.
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4 commentaires
C’est triste mais tellement vrai… 😔 Le point sur l’isolement social m’a vraiment parlé. J’ai souvent annulé des sorties parce que je me sentais « de trop ». C’est difficile de briser ce cercle, mais je trouve que l’idée du « pebbling » est simple et géniale. Merci pour ces conseils.
Très intéressant. Je ne savais pas que la solitude pouvait pousser à critiquer les autres, ça explique certains comportements ! Ça montre à quel point il faut essayer d’être patient avec les gens. J’aime bien l’idée de continuer à inviter une personne même si elle refuse. 😊
Perso, je vois trop de gens passer leurs journées sur leur téléphone… et après, ils se plaignent d’être seuls. 😕 Peut-être qu’il faudrait aussi apprendre à décrocher des écrans pour reconnecter vraiment. Les petits gestes comme envoyer un mème, c’est sympa, mais rien ne vaut une vraie discussion.
Je trouve que cet article met bien en lumière ce qu’on vit tous à un moment ou un autre. L’état d’esprit négatif, c’est tellement facile de tomber dedans. Mais c’est vrai que des petites attentions, même une simple invitation, ça peut vraiment faire la différence. 🙏