Comment vivre une bonne vie, ne pas avoir peur de la mort, garder la force en toute circonstance et toujours trouver la voie devant n’importe quel obstacle ? Voilà des questions existentielles auxquelles répondent les stoïciens.
Pour rappel, ce courant philosophique a vu le jour à Athènes, en Grèce, vers le IIIe siècle av. J.-C. Fondé par Zénon de Citium, le stoïcisme a influencé de nombreuses cultures jusqu’à nos jours. Au fil des âges, les stoïciens ont enseigné comment mener une vie de plénitude en cultivant la sagesse, la vertu et la tranquillité d’esprit. Voici 10 principes stoïciens que vous pouvez mettre en pratiques pour devenir inébranlable.
1 – La vertu est le but ultime
Selon les stoïciens, la vertu est la seule chose qui soit intrinsèquement bonne. Ainsi, elle doit être recherchée comme but ultime dans la vie. Elle ne serait comparable à aucune autre chose; comme la richesse, la santé ou la célébrité. Ces philosophes croient que la quête de la vertu devrait être le but ultime de chaque individu, car elle mène à une vie de sagesse et de dignité.
Pour les stoïciens, un acte vertueux est un acte conforme à la nature et à la raison. C’est le bien suprême. C’est pourquoi ils encouragent ces quatre principales vertus cardinales :
- La sagesse (sagesse pratique ou prudence) : Comprendre la différence entre le bien et le mal, la capacité de prendre des décisions éclairées et d’exercer un jugement correct.
- Le courage (courage moral) : La capacité de faire ce qui est juste, même lorsque cela est difficile ou risqué.
- La tempérance (maîtrise de soi) : Le contrôle des désirs et des passions, la capacité à éviter les excès.
- La justice : Le respect des autres, le respect des contrats et la conduite conforme aux lois et aux normes morales.
« La vertu est le seul bien. C’est la seule chose que personne ne peut ni donner ni prendre. Vous pouvez vous laisser bannir, exiler, vous pouvez avoir la tête tranchée, vous pouvez perdre votre bien et votre honneur, mais personne ne peut vous ôter votre vertu. »
Marc Aurèle, « Méditations, » Livre II
2 – La nature est indifférente
L’un des plus grands enseignements du stoïcisme consiste à observer la nature telle qu’elle est et en tirer des leçons. Selon cette école de pensée, la nature est indifférente à notre volonté. Les Stoïciens enseignent que nous ne pouvons pas contrôler la plupart des événements extérieurs. Néanmoins, nous pouvons contrôler notre réaction face à eux. Il s’agit surtout de la distinction entre :
- ce qui dépend de nous (notre comportement, nos valeurs, nos choix) ;
- et ce qui ne dépend pas de nous (le temps, les circonstances, les actions des autres).
Le plus sage serait de se concentrer sur ce qui dépend de nous et d’accepter avec sérénité ce qui ne dépend pas de nous. En effet, la vertu consisterait à vivre en conformité avec la nature, c’est-à-dire en accord avec cet ordre rationnel. Cela signifie agir de manière rationnelle, morale et en harmonie avec les lois naturelles.
« Ne cherche pas à avoir des événements conformes à tes désirs, mais désire des événements conformes à la réalité, et tu vivras heureux. »
Épictète
3 – La maîtrise de soi
La maîtrise de soi est essentielle pour les Stoïciens. Elle implique la capacité à contrôler ses émotions, ses désirs et ses impulsions pour agir de manière rationnelle et vertueuse. Ils la considéraient comme une vertu cardinale, car elle est indispensable à une vie conforme à la philosophie stoïcienne.
Les stoïciens croyaient que les émotions excessives et irrationnelles, telles que la colère, la peur et la tristesse, étaient des entraves à la sagesse et à la vertu.
De fait, les stoïciens plaçaient une importance particulière à la raison et à la logique. La maîtrise de soi était nécessaire pour éviter de se laisser emporter par des impulsions irrationnelles ou par des réactions émotionnelles déraisonnables.
En maîtrisant leurs émotions et en adoptant un comportement en accord avec la vertu, les stoïciens croyaient qu’ils pouvaient atteindre la tranquillité intérieure et la paix de l’âme.
« La plus grande des victoires, c’est la victoire sur soi. »
Sénèque
4 – La résilience face aux épreuves
Les Stoïciens préconisent de voir les défis et les épreuves comme des occasions d’apprendre et de grandir. Ils considèrent les difficultés comme des exercices pour la vertu. Aussi, il est important d’accepter le destin, quelle que soit la nature des épreuves. Ils croyaient que bon nombre des choses qui arrivent dans la vie échappent à notre contrôle. Il est donc nécessaire d’accepter ces événements avec calme et sérénité.
On parle d’ailleurs d’endurance stoïcienne pour désigner le fait d’endurer les difficultés avec dignité et courage. Il suffit d’accepter la douleur physique ou émotionnelle sans plainte ni révolte.
Par ailleurs, les Stoïciens soulignent l’importance d’analyser les épreuves de manière rationnelle. Ils pensent que la perspective et la compréhension peuvent aider à atténuer la souffrance émotionnelle. Cela aiderait également à développer la résilience en transformant les obstacles en opportunités de croissance personnelle.
Enfin, ils aiment rappeler à eux-mêmes et à d’autres la nature éphémère de la vie et des choses. Cette prise de conscience de l’impermanence aiderait à relativiser les épreuves. Elle permettrait également de renforcer la résilience en se concentrant sur les aspects plus durables et intérieurs de la vie.
En effet, les Stoïciens pratiquaient la visualisation négative. Cet exercice consiste à contempler une difficulté ou un drame à venir pour ôter l’effet de surprise. Cela permettrait de moins dépendre des événements extérieurs.
“Quelle que soit l’épreuve qui te menace, n’attends pas qu’elle t’atteigne ; regarde-la venir et rejette-la au large.”
Sénèque, Lettre 98 à Lucilius
5 – L’appréhension de la mort
Les Stoïciens estiment que la contemplation de la mort nous rappelle la brièveté de la vie. Elle nous incite à vivre de manière plus authentique et vertueuse.
Les stoïciens ne craignent pas la mort, mais la considèrent comme une partie naturelle de la vie. En nous rappelant notre fragilité de la vie, elle nous incite à accorder de l’importance à ce qui compte vraiment.
Les stoïciens considèrent la mort comme une chose indifférente, c’est-à-dire ni bonne ni mauvaise en soi. Ils affirment que ce qui compte vraiment, c’est la façon dont on vit sa vie, en menant une vie vertueuse et en accord avec la nature.
En fait, ils croient que l’âme était immatérielle et qu’elle fait partie d’une âme universelle ou d’un esprit divin. Ainsi, la mort n’est pas la fin de l’individu, mais plutôt une transition vers une forme d’existence différente, en harmonie avec l’ordre naturel de l’univers.
Ce n’est pas étonnant qu’ils admirent même ceux qui faisaient preuve de courage et de dignité face à la mort. Ils considéraient que mourir avec grâce et dignité était une manifestation ultime de la maîtrise de soi et de la vertu.
“La préparation à la mort doit précéder la préparation à la vie.”
Sénèque, Lettre 61 à Lucilius
6 – L’indifférence aux biens matériels
Bien que les Stoïciens n’interdisent pas la possession de biens matériels, ils avertissent contre l’attachement excessif à ceux-ci. Ils encouragent à utiliser les biens sagement et à ne pas chercher le bonheur dans la poursuite incessante des richesses.
Ce principe implique de reconnaître que ces biens ne devraient pas être le but ultime de notre existence. Ils peuvent être utilisés de manière appropriée pour améliorer notre vie et celle des autres. Mais la véritable plénitude, selon les Stoïciens, se trouve dans la recherche de la vertu, de la sagesse et de la tranquillité intérieure, indépendamment des circonstances matérielles.
Ces penseurs soulignent que les biens matériels sont éphémères, sujets à la perte et indifférents. S’attacher excessivement à ces biens peut entraîner de la frustration, de l’insatisfaction et de la peur.
Concrètement, les stoïciens classaient les choses en trois catégories :
- Les biens préférables,
- les maux préférables,
- et les biens indifférents.
Les biens matériels entrent dans la catégorie des biens indifférents, car ils n’ont pas d’impact direct sur la vertu ou la sagesse. En revanche, les qualités morales sont considérées comme des biens préférables, tandis que les vices sont des maux préférables.
« Ce qui ne dépend pas de moi, je ne le désire pas. Ce qui dépend de moi, je ne le désire pas pour moi-même, mais pour le monde entier, pour que tout le monde en profite. »
Épictète
Si vous souhaitez mettre en pratique cette grande philosophie, on vous suggère de lire le manuel d’Epictète. Le livre contient des préceptes que vous pouvez directement appliquer.
7 – La gratitude
Les Stoïciens reconnaissent la valeur de la gratitude envers ce que nous avons déjà, plutôt que de se concentrer sur ce qui nous manque. La gratitude peut conduire à une plus grande satisfaction et donc à une vie plus heureuse.
Ils pratiquent régulièrement la gratitude en prenant conscience des bienfaits, des opportunités et des leçons que la vie leur offre. Ils cherchent à cultiver un état d’esprit de reconnaissance, même dans des circonstances difficiles.
Aussi, le stoïcisme fait l’éloge des biens préférables. Ces derniers sont décrits comme des choses positives, mais non essentielles au bonheur. Ils se montrent reconnaissants pour ces biens tout en maintenant leur indifférence à leur acquisition ou à leur perte.
« Ne soyez pas non plus ingrat. La sagesse répand la gratitude. »
Sénèque
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8 – L’amour universel
L’amour universel, ou l’affection bienveillante envers l’ensemble de l’humanité est un concept important dans la philosophie stoïcienne. Les stoïciens encouragent l’idée que nous partageons tous une origine commune et que notre destin est interconnecté. Ils croient en la « citoyenneté cosmopolite », ce qui signifie que tous les êtres humains, indépendamment de leur origine ethnique, nationale ou sociale, sont des citoyens du monde. Ainsi, cet amour universel serait une vertu fondamentale à cultiver.
Dans le même sens, l’amour universel implique le respect pour tous les êtres humains, quel que soit leur situation ou leur statut. Les stoïciens considèrent que chaque individu a une dignité inhérente en tant que membre de l’espèce humaine. Et cette dignité méritait d’être respectée.
Cette philosophie préconise donc l’amour universel à travers l’expression de la bienveillance, de la compassion et de la gentillesse envers autrui. Elle prône la sympathie et l’empathie envers ceux qui souffrent, ainsi que l’aide aux autres dans la mesure du possible. Les stoïciens pensent effectivement que l’aide est un acte conforme à la nature.
« Que le monde est grand, mais le devoir est plus grand. Aussi longtemps que nous accomplissons notre devoir, tout est bien, quels que soient les obstacles que la nature ait placés devant nous. »
Sénèque
9 – La contemplation de la nature
Contempler la nature est une pratique importante pour les stoïciens en raison de son lien étroit avec leur philosophie et de ses avantages pour le développement personnel. Les stoïciens croient que vivre en conformité avec la nature est essentiel pour atteindre la vertu et la sagesse.
La nature est considérée comme le modèle d’harmonie, d’ordre et de rationalité dans la philosophie stoïcienne. En méditant sur la nature, l’on peut de mieux comprendre ces principes et les appliquer à sa propre vie.
Concrètement, en observant la manière dont la nature suit son cours naturel, l’on apprend à accepter les événements de la vie, qu’ils soient favorables ou défavorables, avec sérénité.
En outre, cette pratique permettrait une meilleure compréhension de l’interconnexion de toutes choses.
« La nature a prescrit que nous devions bien faire chaque chose, comme la tâche qui lui est assignée, elle aussi, est parfaite en soi. »
Sénèque
10 – La recherche de la sagesse
La recherche de la sagesse est un chemin continu. Les stoïciens partagent la conviction que la sagesse se développe avec le temps grâce à la réflexion, à l’apprentissage et à la pratique constante des principes stoïciens. Ils conçoivent ainsi la sagesse comme un idéal à poursuivre tout au long de la vie. Ainsi, chacun devrait constamment chercher à s’améliorer, à développer sa compréhension de la nature et à devenir de plus en plus sage.
Les Stoïciens définissent la sagesse comme la compréhension de la nature de l’univers, la reconnaissance de la manière dont les choses fonctionnent et la capacité à vivre en accord avec cette compréhension.
Pour faire simple, la sagesse stoïcienne implique la connaissance et la compréhension de la nature de l’univers. Cela comprend la reconnaissance de l’ordre naturel et rationnel qui gouverne tout.
« La sagesse consiste à comprendre que les hommes sont fous de désirer des biens passagers et incertains, tandis que le bien suprême est entre nos mains.”
Sénèque
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