De 5 000 francs à l’origine, on est passé à 50 francs en raison de l’inflation. Depuis, rien n’a changé pour le meilleur. Mais remporter le Goncourt, c’est gagner beaucoup, même si c’est 10 euros.
Chaque année, le Goncourt est décerné pour l’une ou la meilleure œuvre littéraire sortie durant l’année. Ce sont des milliers d’auteurs qui espèrent chaque année être lauréats, mais un seul est toujours finalement choisi par les jurés du prix. Contrairement au prix Nobel qui distribue des milliers d’euros, le gagnant du Goncourt ne reçoit qu’un prix symbolique de 10 euros. Il faut dire que depuis sa création, les choses ont beaucoup changé pour le plus prestigieux des prix littéraires français.
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Edmond de Goncourt voulait 5 000 francs pour chaque lauréat
Si vous l’ignoriez, le prix Goncourt a vu le jour conformément au testament d’Edmond de Goncourt, décédé en 1896. Journaliste et homme des Lettres, Edmond de Goncourt était un écrivain naturaliste. Dans son testament, il avait demandé à son ami Alphonse Daudet de « constituer dans l’année de mon décès, à perpétuité, une société littéraire dont la fondation a été, tout le temps de notre vie d’hommes de lettres, la pensée de mon frère et la mienne. »
Selon les derniers souhaits d’Edmond de Goncourt, l’Académie de Goncourt voit le jour en 1903 et commence à décerner le prix. Le gagnant recevait alors 5 000 francs, comme demandé par l’homme des Lettres. Mais au fil des années, l’inflation est venue tout chambouler. Elle force la dotation à passer à 50 francs en 1960. Puisque rien ne s’est amélioré pour le meilleur depuis, la dotation est définitivement passée à 10 euros à notre époque. Mais cela ne veut pas dire que le lauréat du Goncourt ne gagne que peu.
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Le Goncourt est déjà un argument marketing efficient
Quoique le gagnant du Goncourt ne remporte qu’un minuscule chèque de 10 euros, ce sont des milliers d’auteurs qui espèrent chaque année remporter le prix. Parce qu’avant tout, c’est un prix littéraire emblématique qui élève le statut en tant qu’écrivain et confirme le talent de ce dernier. Mais plus encore, le Goncourt est à lui-même un argument de vente incroyable.
En recevant ce prestigieux, la reconnaissance est instantanée : plus de 400 000 exemplaires s’écoulent souvent en quelques semaines. Cette dynamique ne repose pas seulement sur la qualité littéraire ; elle crée un phénomène où le titre primé se transforme en une sorte de marque désirée, attirant aussi bien les lecteurs passionnés que ceux occasionnels. Comme le disait Boileau dans L’Art poétique :
« Son livre, aimé du ciel, et chéri des lecteurs,
Est souvent chez Barbin entouré d’acheteurs. »
De plus, ce prix incite également les maisons d’édition à chercher de nouvelles voix, promouvant ainsi un renouveau constant dans l’univers du livre. De même, l’auteur lauréat est presque dans les bonnes grâces des maisons d’édition qui n’hésitent pas à lui faire de meilleures propositions pour ses prochains livres.
Par ailleurs, au-delà des chiffres impressionnants et des ventes fulgurantes, le Goncourt enrichit le paysage littéraire français. Il met en lumière des talents émergents et stimule des débats autour d’œuvres parfois perçues comme difficiles d’accès.
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