À chaque relecture d’une œuvre, on découvre de nouvelles choses. Le livre est le même, mais le temps et les circonstances ont changé, nous offrant de nouvelles perceptions.

Qu’importe le nombre de fois que lisez ou contemplez une œuvre, vous ne la verrez jamais de la même manière. Et pour cause, même si l’œuvre reste la même, le temps de lecture ou de la contemplation ainsi que les circonstances ont changé, vous offrant de nouvelles perceptions, une nouvelle capacité d’appréciation. C’est ce qui m’est arrivé quand j’ai décidé de reprendre une nouvelle fois ce classique de la littérature mondiale : Le Petit Prince, d’Antoine Saint-Exupéry. Je l’avais lu une fois aux portes de l’adolescence. Une relecture, après avoir compris tant de choses de la vie, m’a fait reconsidérer la vie et ce qu’elle vaut. Il s’agit d’une œuvre profondément philosophique et poétique, qui transmet de nombreuses leçons de vie.
Dans cet article :
Le matérialisme et l’absurdité de certaines préoccupations humaines
Dès les premières pages du livre, il y a une citation de Meng-Tsen qui m’est revenue en tête et est restée : « Grand est celui qui n’a pas perdu son cœur d’enfant ». Et chaque page du livre m’amène à considérer comment nous avons tendance à rejeter la pureté de la vie qui sommeille en notre enfance, au fil des ans.
Alors qu’enfant nous considérions l’amitié comme une valeur forte, ne gardions pas rancune et aimait rêver, l’adulte rejette tout et donne la priorité aux choses matérielles. C’est contre tout cela que le petit livre s’élève, critiquant le matérialisme et l’obsession des adultes pour des choses futiles (l’argent, le pouvoir, les chiffres), au détriment de l’imagination, des rêves et de l’innocence.
À travers des personnages comme le businessman qui compte les étoiles ou le roi qui veut tout contrôler, Saint-Exupéry nous invite à remettre en question nos priorités. Beaucoup de choses que nous poursuivons aveuglément sont en réalité dénuées de sens si elles ne sont pas reliées à un but profond.
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L’essentiel est invisible à l’oeil
On dit des yeux qu’ils sont le temple du corps. Sans eux, on ne verrait pas probablement nos voies et nous ne saurions pas reconnaitre les nôtres. Mais combien de fois sommes-nous nous tromper sur ceux que nous croyions connaitre en les ayant vus à l’œuvre ? Je l’ai compris, aux mots du renard. « Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. ». J’ai compris de cette phrase d’adieu du renard que les choses les plus importantes (l’amour, l’amitié, la sincérité) ne se mesurent pas avec les apparences, mais se ressentent intérieurement.
L’importance des liens et de l’apprivoisement
Ce ne sont pas toutes les personnes qui souffrent de solitude qui manquent d’amis. Certains en ont plusieurs, mais comme quelqu’un qui n’en a pas. Mais à quel moment savons-nous que nous nous sommes fait de réels amis et non pas des compagnons de circonstances ? C’est lorsqu’on crée des liens au-delà de ce qui nous a réunis. C’est là que l’on apprend à se connaitre et c’est bien cela qui nous unit au-delà de l’objet de liaison.
Le renard dit à son ami : « On ne connaît que les choses que l’on apprivoise. » Et pour cause, créer un lien avec quelqu’un donne un sens particulier à cette relation. Ce n’est pas la quantité des relations qui compte, mais leur profondeur et l’attention qu’on leur porte.
La responsabilité de ce que l’on aime
Impossible de lire ce livre sans changer sa perception de l’amour. J’ai vu le petit prince et sa fleur et j’ai compris le renard qui disait « Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose… ». Aimer quelqu’un implique un engagement et une responsabilité. Cela signifie qu’il faut prendre soin des êtres qui nous sont chers, et non les considérer comme acquis. Il faut les entretenir comme le petit prince, sa fleur et garder un œil sur eux comme l’homme qui compte constamment ses étoiles. Savoir ce que l’on est aimé apporte un soulagement énorme qui est souvent réciproque.
L’acceptation de la perte et du cycle de la vie
« Lorsque tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j’habiterai dans l’une d’elles, puisque je rirai dans l’une d’elles, alors ce sera pour toi comme si toutes les étoiles riaient. »
À la fin du livre, le Petit Prince semble accepter la mort comme un retour à son étoile, suggérant que ceux qu’on aime restent toujours vivants en nous, à travers nos souvenirs et notre perception du monde.
En résumé, Le Petit Prince nous rappelle de garder un regard d’enfant sur le monde, d’accorder de l’importance aux relations humaines et de ne pas nous laisser aveugler par des préoccupations matérielles. C’est un livre qui nous parle différemment à chaque âge, en fonction de nos propres expériences et de notre évolution intérieure.
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