La plupart des gens ne savent pas s’il faut dire « cancérigène » ou « cancérogène ». Eh bien, avec cet article, vous ne vous tromperez plus.

La langue française… Toujours prête à nous tendre des pièges, surtout quand il s’agit de termes scientifiques. Vous avez peut-être déjà entendu quelqu’un dire « cancérogène » et vous êtes resté interloqué. Est-ce une variante correcte ? Une erreur trop répandue ? Alors, concérigène ou cancérogène ? Tranchons : les deux sont acceptés, on vous explique en détails.
Dans cet article :
On dit cancérigène ou cancérogène ?
« Cancérogène« , donc « cancéROgène » vient directement du grec « karkinos » (cancer) et « gène » (qui engendre). Ce terme est plus proche de la formation scientifique internationale. Par exemple, en anglais, on va dire « carcinogenic ». Nous retrouvons le « o ».
Toutefois, en français, « cancérigène », donc « cancéRIgène » s’est imposé grâce à l’ajout du suffixe « -gène » à « cancer » grâce à la liaison avec le « i », selon les règles classiques de formation des mots dans la langue. Ainsi, les deux termes coexistent, mais c’est le mot « cancérigène » est recommandé par l’Académie française.
Autrement dit, au niveau international, c’est plus « cancérogène » qui domine, tandis qu’en France, c’est plus le mot « cancérigène ».
D’ailleurs, avec le temps, les deux mots ont même pris des sens différents. Actuellement, il est communément admis que le mot « cancérigène » désignerait quelque chose qui favorise le développement d’un cancer déjà existant, tandis que le mot « cancérogène » désignerait quelque chose qui favorise l’apparition d’un cancer.
Cependant, cette nuance est peu admise et seuls quelques médecins puristes y font attention. Donc, en règle générale, on utilisera le mot « cancérigène » pour désigner quelque chose qui favorise l’apparition ou le développement d’un cancer. Du moins, en France.
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D’accord, mais c’est quoi exactement un cancérigène ?
Un agent cancérigène, c’est une substance ou un facteur qui favorise l’apparition d’un cancer. Certains de ces agents sont avérés, d’autres suspectés. Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), affilié à l’OMS, classe ces agents en plusieurs groupes :
- Groupe 1 : Cancérigènes avérés (pas de doute, ils provoquent le cancer chez l’humain). Exemples : tabac, amiante, alcool, benzène, pollution de l’air…
- Groupe 2A : Probablement cancérigènes (des preuves solides mais pas encore définitives). Exemples : viande rouge, glyphosate…
- Groupe 2B : Possiblement cancérigènes (des suspicions mais pas assez de preuves formelles). Exemples : téléphones portables, extraits d’aloe vera non décolorés…
- Groupe 3 : Inclassables (les données sont trop floues ou insuffisantes).
- Groupe 4 : Probablement pas cancérigène (rares sont ceux qui se trouvent dans cette catégorie).
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Tout est cancérigène, alors ?
On pourrait le croire, vu le nombre croissant de substances pointées du doigt. Mais il faut nuancer. Ce qui compte, c’est la dose et l’exposition. Boire un verre de vin à l’occasion ne vous condamnera pas, mais une consommation régulière et excessive augmente réellement le risque de cancer.
Autre point : les tests sur animaux et en laboratoire ne reflètent pas toujours la réalité humaine. Le simple fait qu’une substance soit classée dans un groupe à risque ne signifie pas qu’elle va déclencher un cancer à coup sûr.
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