Beaucoup de jeunes sont ouverts à une relation amoureuse avec l’IA

Une enquête récente menée par l’Institute for Family Studies (IFS) et YouGov révèle que 25 % des jeunes adultes pensent qu’un partenaire IA pourrait, à terme, remplacer une relation amoureuse réelle. 

Cette tendance pose des questions profondes sur l’avenir des relations humaines, les implications éthiques et les divisions socio-économiques que cela pourrait engendrer.

Vers une vulgarisation des relations amoureuses virtuelles ?

D’après l’enquête de l’IFS et de YouGov, environ 7 % des jeunes adultes célibataires sont ouverts à une relation amoureuse avec une IA. Bien que la majorité ne se sente pas à l’aise avec cette idée, un pourcentage significatif montre une certaine curiosité. 

Cette ouverture pourrait augurer des changements radicaux dans les dynamiques de relations à l’avenir. Plus étonnant encore, 1 % des jeunes adultes interrogés déclarent avoir déjà un « ami » IA, et 10 % se disent prêts à accepter une amitié avec une IA.

Des paramètres démographiques et socio-économiques

Le rapport montre que certains groupes démographiques sont plus ouverts aux relations virtuelles. Les jeunes hommes, par exemple, se montrent plus favorables que les jeunes femmes à l’idée qu’une IA puisse remplacer un partenaire humain (28 % contre 22 %). 

En outre, les jeunes adultes ayant des revenus et un niveau d’éducation plus faibles sont plus enclins à envisager une relation avec une IA. Cela pourrait refléter une tendance parmi les jeunes de classes socio-économiques inférieures. Face aux difficultés des relations humaines, ces derniers semblent chercher des alternatives.

Les générations Z et Millénials se montrent plus disposées à intégrer l’IA dans leur quotidien. Les technologies génératives, comme les chatbots, prennent une place croissante dans leurs interactions. 

Certaines études montrent même que le « jeu de rôle sexuel » est la seconde utilisation la plus fréquente de l’IA, après la création de contenu. Ce phénomène démontre un attrait particulier de la jeunesse pour des compagnons IA. Ces derniers offrent de l’écoute, de l’accompagnement, et même de l’intimité virtuelle.

L’Influence de la consommation de contenus adulte

Les utilisateurs réguliers des plateformes X sont le groupe le plus enclin à envisager une relation amoureuse avec une IA. Environ 10 % d’entre eux affirment qu’ils seraient prêts à accepter un partenaire IA, contre 5 % chez ceux qui consomment peu ou pas du tout de contenu pour adulte. Ces utilisateurs semblent également plus favorables à l’idée d’avoir des amis IA. La solitude et l’isolement peuvent jouer un rôle, rendant les relations avec l’IA plus attractives.

La moitié des jeunes adultes interrogés se dit préoccupée par les impacts de l’IA sur la société. Un sentiment d’inquiétude est présent chez 55 % des jeunes interrogés. Par contre, 45 % considèrent cette évolution comme intrigante ou excitante. 

Cette fracture montre que les attitudes envers l’IA sont encore loin d’être homogènes. En matière d’amitié, 57 % des jeunes adultes se disent mal à l’aise avec l’idée d’avoir un ami IA. 11 % sont ouverts à cette possibilité.

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Des facteurs qui déterminent notre relation avec l’IA

Malgré cette ouverture, la majorité des jeunes adultes considère encore les relations humaines comme irremplaçables. Environ 75 % des jeunes estiment que l’intelligence artificielle ne peut pas remplacer une véritable relation. Même si l’idée d’un compagnon IA est intrigante pour certains, une majorité montre une réticence marquée. L’intelligence artificielle, pour ces jeunes, pourrait offrir un support émotionnel ou une présence amicale. Néanmoins, les qualités humaines d’une véritable relation semblent difficilement substituables.

Les différences d’attitudes envers l’IA se manifestent également selon le sexe, l’éducation et les valeurs politiques. Les hommes sont plus enclins que les femmes à percevoir l’intelligence artificielle comme une alternative possible aux relations humaines (28 % contre 23 %). Les libéraux montrent une plus grande ouverture aux relations virtuelles que les conservateurs (14 % contre 9 %). Cette opposition se retrouve dans le rapport à l’éthique, où les conservateurs montrent plus de réticence à envisager l’IA comme ami ou partenaire.

Pourquoi cette attirance pour les compagnons IA ?

Les jeunes adultes qui passent beaucoup de temps en ligne semblent plus ouverts aux relations avec un robot. Ceux qui passent en moyenne plus de six heures par jour en ligne dans leurs moments de loisir se montrent deux fois plus enclins à envisager une amitié avec une IA que ceux qui passent moins de temps en ligne. Cette habitude numérique pourrait influencer leur perception, en normalisant des interactions virtuelles et en les familiarisant avec des expériences de compagnonnage en ligne.

Les résultats de l’enquête IFS-YouGov soulignent que, même si l’intelligence artificielle suscite des réserves, une part importante de la jeunesse pense qu’elle pourrait devenir un substitut aux relations humaines. Les changements sociaux que cela pourrait engendrer sont vastes. L’acceptabilité des compagnons IA semble aussi refléter des disparités sociales et économiques, où les classes moins favorisées sont plus ouvertes à l’intelligence artificielle pour combler certains besoins relationnels.