De nos jours, est-ce vraiment encore utile de faire de grandes études ? Car cela se perd de plus en plus. On fait le point.

C’est la question qu’on se pose souvent, quand on voit des jeunes sortir du lycée, non seulement un peu perdus, mais aussi noyés sous des annonces qui demandent de l’expérience alors même qu’ils n’ont pas encore eu le temps de faire leurs armes.
Le paradoxe est frappant : d’un côté, la société valorise l’enseignement supérieur comme une sorte de passeport vers l’avenir, de l’autre, de plus en plus de recruteurs exigeants des expériences significatives dès les premiers pas dans la vie active. Alors, études ou pas ? Un dilemme qui va au-delà du simple choix personnel.
Le paradoxe de l’expérience et de l’éducation
Aujourd’hui, les recruteurs veulent tout : une formation solide, des compétences pointues et… plusieurs années d’expérience. Oui, vous avez bien lu, plusieurs années, alors même que vous n’avez même pas eu le temps de finir vos études. Ce n’est pas une généralité, mais cela arrive fréquemment. Donc, beaucoup de jeunes, en sortant des études, ont parfois du mal à trouver du travail.
Si ce n’est pas une galère, ça y ressemble pas mal. Parce que, soyons clairs, c’est un peu comme si on vous demandait de savoir nager avant même d’avoir plongé dans l’eau. Ce « manque d’expérience » devient vite un casse-tête pour les jeunes diplômés.
Ainsi, beaucoup se tournent vers des emplois qui n’ont rien à voir avec ce pour quoi ils se sont formés, juste pour accumuler un peu d’expérience.
Le monde évolue, les métiers aussi. Des secteurs comme la tech, le marketing ou la création numérique ont explosé ces dernières années, et ce sont des domaines où, paradoxalement, on met souvent plus l’accent sur la pratique que sur les diplômes.
Mais dans des secteurs comme la finance, la gestion ou même la médecine, on attend toujours une formation longue et approfondie, quitte à y consacrer des années et une bonne partie de ses années de jeunesse.
L’expérience versus les études : un débat sans fin
Mais pourquoi cette demande d’expérience ? Une étude de LinkedIn a révélé que près de 60 % des recruteurs privilégient l’expérience sur les diplômes. Cette tendance met clairement en lumière l’importance des soft skills, de l’adaptabilité et des capacités à prendre des initiatives, des qualités qui, parfois, ne s’enseignent pas dans les bancs d’école.
On le voit, des entreprises qui privilégient l’expérience sur les diplômes créent un fossé entre les jeunes diplômés, souvent pris au piège de leur manque d’expérience et de leur impossibilité de prouver qu’ils ont ce qu’il faut.
Mais ne soyons pas trop durs non plus. L’éducation a encore son rôle à jouer. Il est indéniable que l’enseignement supérieur reste un tremplin pour certains métiers. Mais pour d’autres, il est peut-être plus intelligent d’opter pour des formations courtes, des étapes ou des expériences réelles qui forment sur le terrain.
Les métiers délaissés et le manque de vocations : un danger pour l’avenir
On peut aussi se demander si, aujourd’hui, il n’y a pas un vrai problème de vocation. De plus en plus de jeunes fuient les carrières longues et exigeantes comme avocat, médecin, ou ingénieur. Pourquoi ? Parce qu’elles semblent de plus en plus inaccessibles et, pour certaines, elles ne correspondent plus aux attentes du monde d’aujourd’hui.
Entre une pression de plus en plus forte pour avoir une expérience de travail dès la sortie du lycée et des attentes sociales qui ne correspondent pas à l’idée d’un métier « traditionnel », on se trouve dans une situation où les jeunes délaissent ces métiers dits « de carrière ».
Mais, à force de négliger les métiers de demain, on risque de manquer de main-d’œuvre dans des secteurs clés. Les avocats, les médecins, les enseignants… ces professions sont pourtant essentielles à la société.
Et si la génération d’aujourd’hui ne se lance pas dans ces carrières à cause de la pression sociale et des exigences parfois trop lourdes, qui va les remplacer ?
Il n’y a qu’à regarder les hôpitaux, les cabinets d’avocats ou même l’agriculture pour voir que certains secteurs manquent déjà cruellement de jeunes talents. Et là, il ne s’agit plus de savoir si on fait des études ou non, mais bien de l’avenir de la société toute entière.
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Le choc des générations : un changement dans les attentes
Les jeunes de cette génération ont aussi d’autres priorités. La quête de sens, l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, la possibilité d’avoir une véritable autonomie dans leur travail… tout ça compte plus que le prestige d’un diplôme.
Et si l’on peut comprendre cette soif de liberté et d’indépendance, il faut aussi reconnaître que des métiers de plus en plus spécialisés risquent de disparaître si ces secteurs ne parviennent pas à attirer les jeunes.
On peut très bien aimer les nouveaux métiers qui émergent, mais il ne faut pas oublier qu’il y a des piliers fondamentaux dans notre société qui dépendent de métiers très exigeants.
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L’avenir des études : un questionnement nécessaire
Alors, faut-il vraiment faire des études ? La réponse est en chacun, mais il est clair qu’un équilibre doit être trouvé. D’un côté, les études restent essentielles pour certains métiers bien plus exigents et de « carrière », et de l’autre, l’expérience pratique devient importante dans un monde de plus en plus tourné vers l’immédiateté.
Les jeunes d’aujourd’hui ont plus d’options que jamais, et les formations en ligne, les écoles alternatives ou les apprentissages pratiques se multiplient.
Faire des études ou pas ? Tout dépend du métier, du coup. Le mieux est au moins d’avoir une petite formation et/ou de l’expérience sur le terrain pour les métiers moins exigeants (coiffeur, vendeur, jardinier, etc) et de faire des études poussées pour les métiers très exigeants et c’est même souvent obligatoire (médecin, ingénieur, avocat, etc).
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