Avez-vous le droit d’enterrer votre chien ou votre chat décédé dans votre jardin en France ? On fait le point sur les lois.

Quand un animal de compagnie décède, la question du dernier adieu devient vite concrète. Crémation, cimetière animalier ou inhumation privée, les options sont variées mais encadrées. En France, enterrer son chien ou son chat dans son jardin est autorisée sous certaines conditions strictes, que la loi encadre pour des raisons de santé publique et d’environnement.
Dans cet article :
Enterrer son animal de compagnie dans son jardin : que dit la loi en France ?
L’article L226-2 du Code rural précise les conditions dans lesquelles un particulier peut inhumer un animal de compagnie sur un terrain privé. Ce droit ne concerne que les animaux domestiques pesant moins de 40 kg.
Au-delà de ce poids, l’animal doit obligatoirement être pris en charge par un service d’équarrissage ou un crématorium.
Un chat, un petit chien ou un lapin peuvent donc être enterrés dans le jardin du propriétaire, à condition qu’il en soit le propriétaire légal et que le terrain lui appartienne. Enterrer un animal dans un jardin loué ou public est formellement interdit, sauf autorisation.
Enterrer son chien ou son chat dans le jardin : des règles précises à respecter
L’inhumation est légale si certaines règles sont scrupuleusement suivies. Premièrement : l’enterrement doit se faire à plus de 35 m de toute habitation, point d’eau ou captage (puits, source, rivière). Le but est d’éviter tout risque de contamination des sols ou de l’eau.
Aussi, le corps de l’animal doit être recouvert d’au moins 1,20 m de terre. Cela permet d’éviter que des prédateurs (renards, chiens errants) ne déterrent la dépouille
Également, contrairement à certaines idées reçues, il ne faut pas utiliser de chaux vive, qui ralentirait la décomposition et peut être nocive pour l’environnement. Cela est interdit.
Enfin, l’animal doit être placé dans une boîte biodégradable (en carton ou en bois) ou simplement enveloppé dans un tissu naturel. Les sacs plastiques sont à proscrire.
Si ces critères ne sont pas respectés, l’inhumation peut être considérée comme une infraction, passible d’une amende pour abandon de cadavre ou pollution du sol.
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Et si le terrain ne vous appartient pas ?
Dans le cas d’un jardin collectif, d’une copropriété ou d’un logement en location, le propriétaire du terrain peut s’opposer à toute inhumation, même temporaire. Il est alors interdit d’enterrer l’animal sans autorisation écrite. Certaines personnes prennent le risque de le faire discrètement, mais en cas de litige, elles peuvent se voir poursuivies pour violation des règles sanitaires.
De même, il est illégal d’enterrer un animal dans une forêt, un champ, une zone naturelle ou sur le bord de la route, même si l’animal y est mort. Ce type d’acte peut relever d’un dépôt sauvage de cadavre, passible d’une contravention.
Quelles alternatives à l’inhumation dans le jardin ?
- La crémation individuelle : proposée par les vétérinaires ou directement par des crématoriums pour animaux. Elle permet de récupérer les cendres dans une urne.
- La crémation collective : moins onéreuse, elle ne permet pas de récupérer les cendres mais reste une option respectueuse de l’animal.
- Le cimetière animalier : il en existe une vingtaine en France, souvent en milieu urbain ou périurbain. Ces lieux permettent de rendre hommage à l’animal de manière symbolique, mais les prix varient fortement selon la région.
- Les services funéraires spécialisés : certaines entreprises proposent un accompagnement complet, du transport à la mise en terre dans un lieu agréé.
En cas de décès de son animal domestique à domicile : qui prévenir ?
Lorsqu’un animal meurt chez lui, le propriétaire n’est pas obligé de prévenir la mairie, à moins qu’il n’ait été identifié (puce, tatouage). Dans ce cas, il est conseillé de faire une déclaration de décès auprès de l’I-CAD, l’organisme chargé de l’identification des carnivores domestiques en France.
Cela permet d’éviter toute erreur d’enregistrement, notamment si l’animal était encore inscrit sur des bases de données vétérinaires.
Il est également possible de demander au vétérinaire de s’occuper de tout, y compris du transport vers un centre d’incinération.
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Qu’en est-il des autres animaux ?
La réglementation ne s’applique pas uniquement aux chats et aux chiens. Elle concerne également les petits mammifères (furets, cobayes), les lapins, ou encore les oiseaux de compagnie.
Pour les chevaux, poneys et animaux de ferme, d’autres dispositions s’appliquent, notamment liées à la taille, au poids et à l’utilisation antérieure de médicaments vétérinaires.
Il est interdit d’enterrer un animal sauvage trouvé mort (hérisson, oiseau, renard) sans autorisation préalable, car cela peut relever d’un acte de braconnage ou de transport illégal d’espèce protégée.
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