La crise sanitaire du Covid-19 a transformé nos habitudes en matière de consommation et de déplacements. Mais cette crise a aussi modifié les priorités de nos dirigeants, notamment dans le domaine écologique. Alors le coronavirus aura-t-il un impact positif ou négatif sur la transition énergétique ?
Dans cet article :
La transition énergétique, essentielle pour la préservation de la planète
Depuis quelques années maintenant, c’est indéniable. Des transformations environnementales ont lieu. Disparition d’espèces animales, diminution des stocks de certaines denrées, réduction d’espaces naturels, fonte des glaces… Tous ces événements font de la sauvegarde de l’environnement un enjeu majeur du 21ème siècle. Et pour protéger la planète, on valorise désormais certaines pratiques éco-responsables. C’est le cas du recyclage, du recours à des énergies plus vertes, de la seconde main ou du DIY.
Au niveau politique, on vote des lois pour préserver la planète. Ainsi, en France, la loi de transition énergétique édicte plusieurs objectifs en faveur de l’environnement. Parmi ces objectifs :
- la réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 ;
- la réduction de 50 % de la consommation énergétique dite finale d’ici 2050 ;
- la diminution des déchets mis en décharge.
Quelle influence peut avoir une pandémie mondiale sur la transition énergétique ?
À très court terme : le coronavirus en faveur de la qualité atmosphérique
Dans le contexte de la transition énergétique, un acteur est apparu que l’on n’attendait pas : le coronavirus. À cause de cette épidémie, au début de l’année 2020, le monde entier s’est retrouvé confiné. Certaines industries se sont retrouvées à l’arrêt. À la clé : une diminution drastique des déplacements de personnes et de la production. Diminution qui influe sur la pollution de l’air.
Lors de la crise sanitaire du Covid-19, la qualité de l’air s’est améliorée partout dans le monde. Preuves de cette amélioration, les infographies publiées par la NASA et, en France, par le CNES. La qualité atmosphérique a tellement progressé que le Centre for Research on Energy and Clean Air estime que, à la fin du mois d’avril, plus de 10 000 décès dus à la pollution ont été évités en Europe.
Toutefois, comme le rappelle le GIEC, une baisse temporaire des émissions de CO2 ne suffit pas à rétablir un équilibre environnemental. Le Groupe Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat indique que, pour lutter contre le dérèglement climatique, une réduction de la pollution sur plusieurs dizaines d’années est nécessaire.
Effet boomerang : quand l’argent passe avant l’écologie…
Paradoxalement, la crise sanitaire a braqué les projecteurs sur des enjeux économiques. Les problèmes écologiques sont passés au second plan. Chômage partiel, production en stand-by, financement des systèmes de santé… Toutes ces situations ont forcé les États à s’endetter massivement pour protéger leur population. L’écologie n’est plus une priorité dans l’immédiat.
Les entreprises aussi ont des soucis financiers désormais. Baisse des ventes, annulations des commandes et des réservations, demandes de remboursement… Certaines sociétés sont sous tension. Compagnies aériennes, restaurateurs, fournisseurs d’énergie voient leur chiffre d’affaires chuter. Par exemple, les tarifs Direct Energie connus pour être relativement bas sont encore remis en question alors le groupe entame un bras de fer juridique avec EDF. Et ce, à cause de la baisse de consommation énergétique et de la baisse des prix engendrées par le coronavirus et le confinement.
La crise du coronavirus engendre une baisse des prix de toutes les énergies fossiles. Aussi il y a de fortes chances que ces énergies soient privilégiées, au détriment des énergies renouvelables, plus propres mais plus coûteuses. Car dans le contexte de la crise sanitaire, la priorité est d’économiser de l’argent. Et ce, que l’on soit un industriel, un gouvernement ou un particulier. En outre, la Chine produit la majorité des technologies vertes. Or, en Chine comme partout dans le monde, la production tourne au ralenti.
Le coronavirus aura-t-il raison de la transition énergétique ?
Finalement, le coronavirus jouera-t-il en faveur ou en défaveur de la transition énergétique ? En tout cas, du côté des particuliers, le confinement a eu pour effet de recentrer les intérêts et les loisirs. Le fait-maison et les moments en famille ont, par exemple, été privilégiés. Certains ont pris conscience qu’ils pouvaient limiter leurs déplacements en voiture. On peut donc espérer que certaines nouvelles habitudes, bonnes pour l’environnement, demeureront après la crise.
D’autre part, en ce qui concerne le cas français, les fournisseurs d’énergie ont l’obligation de recourir, en partie, à des installations vertes (éoliennes, panneaux solaires…) En outre, le ministère de la Transition Énergétique a d’ores et déjà annoncé qu’il continuerait d’investir dans les énergies vertes.
Pour résumer, la crise sanitaire a certes ralenti la transition énergétique pour faire front aux priorité sanitaires. Mais elle ne devrait pas être interrompue, du moins dans l’Hexagone. La condition essentielle est que l’intérêt économique court-termite ne prenne pas le dessus, ce qui n’est pas gagné avec la crise économique qui ne fait que démarrer…
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