Des jeux vidéo dématérialisés, accessibles partout, et pourquoi pas ? C’est en tout cas ce que promet le cloud gaming qui continue de faire son chemin année après année. Et à la suite des annonces faites à l’E3, il semble que 2019 marque un tournant pour le futur des jeux vidéo en ligne et sans console !
Aidé par l’implantation généralisée du très haut débit en Europe et en Amérique du Nord notamment, le secteur attire aujourd’hui l’attention de certains leaders mondiaux de la technologie. Un marché du cloud qui pèse déjà environ 148 millions de dollars et qui est encore amené à se développer. Adieu les boîtes de jeu alignées sur les étagères ? Ce qui est sûr, c’est que le futur devra composer avec le virtuel !
Le Cloud Gaming, qu’est-ce que c’est ?
Le perfectionnement des connexions Internet et des ordinateurs a modifié le paysage vidéoludique. Désormais, le jeu vidéo n’est plus physique mais stocké dans un serveur et peut se lancer à tout instant depuis n’importe quel support (ordinateur, tablette, console, smartphone…). C’est le cloud gaming que l’on retrouve déjà depuis longtemps dans le domaine des jeux en ligne peu gourmands en ressources.
Mais l’évolution se poursuit et l’univers des jeux vidéos attire toutes les convoitises. De très vastes catalogues de jeux sont déjà disponibles en ligne moyennant un abonnement payant et des acteurs de poids nourrissent de grands projets pour le cloud gaming à l’image de Google dont l’offre Stadia se dessine petit à petit.
À la clé, une disparition des temps de téléchargement et d’installation, sans rien enlever à l’expérience de jeu. Finis les PC gamer hors de prix et l’achat régulier de nouvelles consoles, l’abonnement au service souhaité et une très bonne connexion Internet ouvrent désormais les portes d’une infinité de jeux-vidéos en ligne. Une formidable innovation ? Une évolution progressive dirons-nous plutôt, initiée il y a près de 20 ans de ça !
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L’histoire derrière le progrès qui révolutionne les jeux vidéos
En 2000, alors que le moindre téléchargement prenait parfois un temps considérable, la start-up finlandaise G-Cluster faisait sensation à l’E3 de Los Angeles en dévoilant un boîtier capable de lancer un jeu vidéo via Internet, sans téléchargement. Point de chef d’œuvre mais l’idée reste. En 2002, Microsoft raccorde sa Xbox à Internet et les contours du jeu en ligne se dessinent plus précisément.
Pas question d’être laissés de côté pour les fournisseurs d’accès SFR et Orange qui proposeront chacun leur offre de jeu sur abonnement rattachée à leur boîtier Internet, quelques années plus tard. Avec un succès mitigé. Nous sommes en 2011 alors et les débits Internet sont en pleine explosion. Par la fusion des services de jeu à la demande Gaikai et d’OnLive, Sony choisit de frapper un grand coup en 2015. Son nouveau service s’appelle PlayStation Now et propose de jouer en streaming à des jeux PS2, PS3 et PS4.
Une offre encore extrêmement populaire aujourd’hui sur le marché du cloud gaming. Microsoft riposte en 2017 avec Xbox Game Pass, un service de jeu en illimité disponible par téléchargement. Et la bataille se poursuit. Les nouveaux concurrents s’appellent Google, Amazon ou même Netflix. Et chacun avance ses propres arguments…
Quelle est l’offre de cloud gaming en 2019 ?
Blacknut : la stat-up française qui monte
Très lucrative en termes d’innovation à la française, l’année 2017 a vu l’émergence de deux projets d’envergure. Le service de jeux vidéo à la demande Blacknut proposé par une startup rennaise offre un large catalogue d’environ 250 titres. Des jeux plutôt anciens ou familiaux (Les Mystérieuses Cités d’Or, Syberia II..) disponibles par abonnement au prix de 9,99 €/mois.
Shadow : le PC gamer accessible à distance
De son côté, le projet Shadow de la société Blade est une sorte de PC gamer dématérialisé accessible simplement en lançant l’application sur n’importe quel support. Avec Shadow, il est ainsi possible de faire tourner tous les derniers jeux et logiciels sur un vieux PC, un mac ou une télé. Plus besoin de racheter de matériel, il suffit de télécharger l’app. Une offre déjà disponible à partir de 29,95€/mois.
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Play Station Now : le leader incontesté
Du reste, comme nous l’avons vu, Play Station Now trône encore en tête avec un catalogue de plus de 600 jeux accessibles en streaming comme en téléchargement.
Xbox Game Pass : des exclusivités en cloud
Ce service lié à la console Microsoft met à disposition ses propres exclusivités dès le jour de leur sortie, sans coût supplémentaire. Un atout certain face au service de Sony qui ne propose pas de nouveautés.
GeForce Now : pour s’abonner à des jeux PC
Nvidia enfin n’est pas en reste dans cette bataille pour le sommet. Son GeForce Now lancé en 2015 offre l’accès à environ 400 jeux dont les dernières sorties par le biais des Nvidia Shield. Le tout avec des graphismes impeccables et un temps de latence très réduit. Une méthode simple et pratique pour jouer n’importe où grâce à la puissance des GPU NVIDIA GeForce.
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Les projets de demain dévoilés pendant l’E3 2019
L’Electronic Entertainment Expo 2019, communément appelé E3 2019, est le salon mondial de référence consacré exclusivement aux jeux vidéo. L’événement s’est déroulé à Los Angeles du 11 au 13 juin 2019 et il nous a donné plus d’informations sur l’avenir du cloud gaming qui était forcément au centre de toutes les attentions.
Stadia : la plateforme de cloud gaming de Google
Google de son côté, peu habitué à la production de consoles mais expert en services Internet, a fixé en novembre le lancement de Stadia, son propre service de jeu à la demande. Une plateforme de streaming accessible sur tous supports et proposant une ludothèque bien garnie où l’on retrouvera des succès comme Assassin’s Creed Odyssey ou Final Fantasy XV.
Fort de ses nombreux Data Centers répartis à travers le monde, Google promet un temps de latence extrêmement réduit grâce à la connexion au serveur le plus proche.
xCloud : la future offre de cloud gaming Microsoft
En termes de cloud gaming, la concurrence au sein du secteur du jeu vidéo est plus que jamais d’actualité. Et si Sony fut le grand absent de cet E3 2019, d’autres ont tenté d’attirer tous les regards à l’image de Microsoft et son futur xCloud. Dévoilé en octobre 2018, le service fonctionnera sur tous les écrans et devrait permettre aux utilisateurs de l’Xbox One de streamer gratuitement sur n’importe quel autre support. Comme vous pouvez le voir dans cette vidéo de présentation.
Peu expansive, la firme de Redmond a tout de même profité de l’E3 pour mettre à la disposition des joueurs des bornes de démonstration permettant de jouer sur téléphone à 4 titres du catalogue de la Xbox One. Des jeux tels qu’Halo 5 : Guardians ou Gears of War 4 choisis spécifiquement pour leur gameplay et qui s’en sont plutôt bien sortis. À voir si xCloud achèvera de convaincre au mois d’octobre 2019 lors de sa bêta publique, un an avant la sortie de la nouvelle console Xbox attendue pour fin 2020.
Amazon, Apple et Netflix entreront bientôt dans la partie…
Pas encore d’annonce officielle, mais Amazon est fortement soupçonnée de vouloir créer un service de cloud gaming, une évolution logique pour le mastodonte américain qui détient déjà Twitch. Des rumeurs prêtent à Apple la volonté d’ouvrir aussi son service, alors que Netflix pourrait aussi avoir envie de sa part du gâteau !
La fin programmée des consoles ?
C’est en tout cas ce qui semblent prédire certains à l’image d’Yves Guillemot, PDG d’Ubisoft et partenaire de Stadia qui assure qu’il « y aura une autre génération de consoles et après cela, nous basculerons tous vers le streaming ». Alors oui, les ventes de consoles ont chuté de moitié ces 10 dernières années. Il n’en demeure pas moins que le plaisir de posséder un objet physique reste réel et qu’il est encore trop tôt pour évaluer précisément l’impact du cloud gaming.
Sous ses avantages apparents, il nécessite des débits élevés encore inaccessibles à beaucoup et pose la question de la surconsommation d’électricité indispensable au bon fonctionnement des serveurs. Commençons par envisager les offres physiques et virtuelles comme deux services complémentaires. Les contours du gaming de demain se dessineront avec le temps.