Les hackers ont trouvé une nouvelle forme d’arnaque. Il s’agit du prélèvement sans consentement. En quoi consiste-t-il ?

Une alerte récente du site Signal Arnaques a révélé une tendance préoccupante qui met en lumière les tactiques audacieuses des arnaqueurs. Ces individus ont exploité un fichier d’IBAN pour manipuler les banques. Ils les incitent à effectuer des prélèvements au nom d’une entreprise fictive baptisée ENS en utilisant comme prétexte de soi-disant travaux de maintenance. Les conséquences financières pour certains clients ont été dévastatrices, avec des pertes allant de 300 à 600 euros.
Dans cet article :
La croissance alarmante des prélèvements non autorisés
L’arnaque aux prélèvements non autorisés met en lumière combien de fois les fraudeurs ne cessent de trouver et de perfectionner leur modus opérandi. Pour cette forme d’arnaque bancaire, les escrocs exploitent habilement les failles du système de virements et prélèvements européens SEPA qui est en vigueur depuis 2014.
Plus clairement, une entreprise qui possède un identifiant créancier SEPA (ICS) peut mettre en œuvre un prélèvement SEPA dès qu’elle a accès à l’IBAN d’une personne et à l’intitulé de son compte. Pour ce faire, il lui faut simplement transmettre à la banque de la victime un faux mandat de prélèvement signé. Dans cette démarche, la banque de la victime n’a pas les moyens de vérifier l’authenticité du mandat, ce qui facilite le prélèvement non autorisé.
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La défaillance du système bancaire
Auparavant, avec la nécessité de transmettre les mandats de prélèvement signés à la fois au créancier et à la banque du client, un niveau de vérification supplémentaire était intégré dans le processus. Cependant, depuis le passage au système SEPA, cette vérification a été largement éliminée. La responsabilité des mandats est désormais uniquement entre les mains du créancier. Ainsi, les banques ne disposent que d’une vision limitée de l’authenticité des transactions, ce qui rend les clients plus susceptibles d’être exposés à des abus.
Les institutions financières affirment avoir mis en place des mécanismes de contrôle pour prévenir les fraudes. Les banques du créancier sont supposées s’assurer que les prélèvements sont conformes à l’activité économique du client. La banque du titulaire du compte peut également détecter les prélèvements effectués par de nouveaux créanciers, afin d’informer son client et, si nécessaire, de les refuser avant tout débit sur le compte. Ces contrôles, bien qu’existants, ne sont pas toujours suffisants.
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Que faire pour éviter cette forme d’arnaque ?
Face à la menace de l’arnaque aux prélèvements non autorisés, les clients ont un rôle actif à jouer dans la protection de leurs comptes. Ils peuvent demander à leur banque de créer une liste de créanciers interdits (liste noire) et une liste de créanciers autorisés (liste blanche), afin de restreindre les prélèvements non autorisés.
En dépit des précautions prises, si un prélèvement non autorisé survient, la loi protège les clients. Les banques sont tenues de rembourser dans les huit semaines suivant la constatation du prélèvement frauduleux. Même si le mandat était autorisé, au départ, les clients ont le droit de se rétracter dans ce délai. S’il y a eu fraude, le délai de réclamation s’étend à treize mois. Ceci permet de signaler le problème et de réclamer un remboursement. Dans tous les cas, les clients doivent rester vigilants, surveiller régulièrement leurs comptes et signaler toute activité suspecte dès qu’elle est détectée.
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2 commentaires
Je ne savais pas que le système SEPA avait ces failles. J’ai déjà activé les alertes de ma banque pour tout nouveau prélèvement. Restons vigilants!
Très inquiétant… J’ai une question: est-ce que les banques offrent une sorte d’assurance ou de protection supplémentaire contre ce type d’arnaque?