Lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024, il y a eu pas mal de polémiques, dont cette scène jugée blasphématoire.
La cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024 : de nombreuses scènes polémiques
Le 26 juillet dernier, Emmanuel Macron a déclaré « ouverts les Jeux Olympiques » de Paris 2024. Une phrase d’ouverture qu’il a prononcée sous les sifflets à la suite d’une cérémonie d’ouverture des JO très polémique. Dans les médias du monde entier, elle est à la fois désignée comme l’une des meilleures cérémonies de l’histoire et comme l’une des pires.
Et, c’est logique, certains pays ont adoré les initiatives des metteurs en scène, tandis que d’autres ont détesté. Certains tableaux ont d’ailleurs dû être censurés dans certains pays, comme en Algérie ou encore au Maroc. Conçue pour la télévision, cette cérémonie d’ouverture a montré de nombreux moments phares, que tout le monde a globalement aimé.
Par exemple, la scène avec la cavalière argentée qui monte son cheval et remonte la Seine. Mais aussi les différents concerts comme celui avec Aya Nakamura et la garde Républicaine (bien que cela ait aussi été critiqué), l’interprétation de Lady Gaga et le retour après 4 ans sans chanson de Céline Dion.
Mais plusieurs scènes mises en avant par Thomas Jolly ont été critiquées. Le metteur en scène voulait mettre en avant de nombreuses références culturelles du côté de la France, mais aussi en rapport avec les JO. Et, parmi ces références, il y a eu plusieurs polémiques.
VOIR AUSSI : Les tweets les plus drôles et WTF sur la performance d’Arielle Dombasle pour les JO de Paris 2024
Marie-Antoinette, trouple, drag queens…
En premier lieu, nous pourrions citer la Marie-Antoinette décapitée au moment du concert metal de Gojira. Bien que jugé de mauvais goût, le choix de cette scène s’explique par le passage dans la zone où elle était justement tenue prisonnière avant d’être tuée. C’est une référence historique, bien que très osée.
Mais, ce n’est pas vraiment cet épisode qui a fait couler le plus d’encre. Ce qui a le plus choqué, c’est la scène avec les drag queens. En fait, à un moment du show, nous assistons à un défilé de mode, cela étant représentatif de la France car Paris accueille la fashion week.
Mais, dans le même lieu, nous pouvons voir une femme à barbe (Piche), drag queen, qui danse. Un peu avant, nous pouvons voir un trouple sur le point de faire leurs affaires, cette scène a aussi choqué.
Mais aussi, nous pouvons voir plusieurs drag queens et personnes alignées le long d’une table, avec une DJ couronnée (Barbara Butch). Cette scène est suivie de la prestation de Philippe Katerine, alors presque nu et peint en bleu.
Pour revenir point par point, Piche, la drag queen à barbe, a expliqué dans une interview qu’elle (on dit elle pour le rôle de drag queen, et il, quand il n’est pas dans son rôle) était très honorée d’avoir été invitée dans cette cérémonie d’ouverture des JO de Paris.
Pour Mike Gautier, qui interprète Piche, intégrer des drag queens dans ce show est surtout une référence culturelle, car la culture française évolue à chaque instant. D’ailleurs, en 2022, le programme Drag Race France a eu beaucoup de succès dans notre pays.
Pour parler un peu du trouple, beaucoup de gens ont trouvé cette scène très limite. Beaucoup pensent notamment que ce genre de scène serait là pour encourager à aller vers le wokisme. Il semblerait que cette scène avec le trouple serait aussi une référence littéraire. On peut se demander si elle était nécessaire, cependant.
VOIR AUSSI : JO : Combien gagnent les champions olympiques ?
Le metteur en scène a-t-il voulu représenter la « Cène » ?
Par contre, pour la scène du banquet, la référence était très floue pour les spectateurs. En réalité, et nous les premiers, tout le monde a pensé qu’il s’agissait d’une représentation « woke » de la Cène de Léonard de Vinci. Il y est représenté le dernier repas de Jésus, avec les apôtres alignés à table.
Sauf que selon le metteur en scène, il n’aurait pas du tout voulu représenter ce tableau. En fait, d’après de nombreuses personnes, il s’agirait davantage d’une représentation du banquet de Bacchus. Finalement, cela peut se vérifier en regardant les deux œuvres.
Dans un tableau représentant ce banquet de Dionysos, dieu de la fête (fête, comme la cérémonie d’ouverture), nous voyons Dionysos allongé en train des fruits au premier plan. Cela fait beaucoup penser à Philippe Katerine dans la cérémonie. Et nous voyons les dieux de l’Olympe en arrière-plan, alignés à table, avec Apollon qui est couronné au milieu, comme Barbara Butch.
Il s’agirait donc plutôt d’une représentation des dieux grecs. Pourquoi ? Parce que les Jeux Olympiques sont issus de la Grèce, tout simplement.
Cet épisode de la cérémonie d’ouverture des JO est-il blasphématoire ?
Du coup, peut-on dire que cette « Cène » est blasphématoire ? S’il ne s’agit pas de la Cène, ça ne l’est donc pas, enfin sauf peut-être pour les personnes qui croient encore dans les dieux de l’Olympe. Mais, même si cela représentait la Cène, est-ce que ça le serait ?
En France, le concept de laïcité prône toujours, cela implique un « principe de séparation de la société civile et de la société religieuse ». De son côté, le blasphème implique : « une parole qui outrage la divinité, la religion, le sacré, et, par extension, une personne ou une chose considérée comme quasi sacrée ».
En soi, la laïcité, en France, implique de ne pas obliger les autres à croire en sa religion, à ne pas la promouvoir. Mais aussi, cela implique un respect des religions, autrement dit, de ne pas dénigrer une religion. Ne pas blasphémer peut donc faire partie de la laïcité.
Maintenant, la question se pose : peut-on dire que quelque chose est blasphématoire si le but n’était pas de blasphémer, mais de faire un clin d’œil culturel ? Dans le cas où cette scène représente le banquet de Dionysos, il nous semble que c’est davantage un clin d’œil culturel.
Par contre, si effectivement il s’agit d’une représentation de la Cène, il est évident que nous pouvons parler d’une contre-laïcité. Et vous, qu’en pensez-vous ?
Pour le moment, le gouvernement français ne s’est pas prononcé sur le sujet. Est-ce blasphématoire ? La question se pose toujours et dépend de la vision de chacun. Mais, d’après le metteur en scène, il n’y avait pas de référence à la Cène, ce qui peut donc envisager que cet épisode n’était pas une injure au christianisme.
BuzzWebzine est un média indépendant. Soutiens-nous en nous ajoutant à tes favoris sur Google Actualités :