Le forçage génétique, un concept qui semble relever de la science-fiction, est actuellement testé dans les laboratoires.
En effet, le forçage génétique est bien différent d’une modification génétique classique (GM standard). Si cette dernière consiste en l’introduction d’un gène modifié dans un organisme, la technologie du forçage génétique implique l’introduction d’un gène créé en laboratoire, qui cible et supprime un gène naturel spécifique. C’est ainsi que se fait l’attaque des anophèles femelles infectées par la technologie !
Dans cet article :
Crispr : des ciseaux génétiques « magiques »
Le forçage génétique embarque l’utilisation des ciseaux génétiques, communément appelés « Crispr ». Cependant, le découpage génétique est un processus assez complexe, mais il peut être expliqué clairement.
Le « Crispr », une séquence d’ADN programmable, est tout d’abord introduit dans le gène du parent A. Ainsi, le gène modifié est programmé pour reconnaître son semblable naturel chez le parent B. Puis, en reconnaissant cette version génétique naturelle de lui-même sur le chromosome opposé, il va le détruire et le couper de la chaîne d’ADN. Par conséquent, l’embryon ou la progéniture qui en résulte contient logiquement le forçage génétique.
Ce processus suggère un transfert de gène modifié plus rapide. De plus, comme chaque progéniture est porteuse du forçage génétique, il est évident que le gène puisse se propager très loin. Mais quel est l’intérêt d’une telle modification ?
Le forçage génétique au service de la santé
L’intérêt premier du forçage génétique est, pour le moment, la réduction de la propagation du paludisme. Par quel moyen ? Eh bien, en réduisant au maximum le nombre de moustiques portant la maladie, c’est-à-dire en minimisant le nombre d’anophèles femelles.
D’un côté, 627 000 personnes ont été mortes du paludisme en 2020, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
“Le paludisme est l’une des plus anciennes maladies de la planète, et malgré des décennies d’efforts, un enfant meurt encore du paludisme chaque minute”,
Dr Jonathan Kayondo, chercheur principal pour Target Malaria en Ouganda.
De l’autre côté, cette maladie a des inconvénients considérables sur le secteur économique. Avec 241 millions de cas la même année, majoritairement en Afrique, l’on estime que le paludisme coûte au continent 12 milliards de dollars (9,7 milliards de livres sterling) en réduction de la production économique chaque année.
Une technologie génétique prometteuse ou menaçante ?
Le biologiste américain Kevin Esvelt, professeur adjoint au Massachusetts Institute of Technology est l’un des piliers mondiaux du forçage génétique. Il a inventé la technologie pour la première fois en 2013.
“Compte tenu du potentiel des forçages génétiques pour modifier des populations sauvages entières et donc des écosystèmes, le développement de cette technologie doit inclure des garanties et des méthodes de contrôle solides.”
Kevin Esvelt
En d’autres mots, la sécurité devrait être la principale préoccupation des laborantins. Elle doit s’intégrer dans la technologie de forçage génétique. À ce propos, le « Daisy Chain » permet de rendre inerte un forçage génétique après quelques générations.
Par ailleurs, des militants anti-GM, tels que Liz O’Neill, craignent des dérapages génétiques inquiétants. En fait, il se peut que des mutations nocives et imprévues puissent se produire malgré les mesures de sécurité considérées.
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