L’anxiété peut causer une insomnie et l’insomnie peut causer une anxiété, décryptons comment cela fonctionne.

Il est 3 h 24. Tu es là, allongée. Tu devrais dormir, tu le veux, tu en as besoin. Mais ton cerveau, lui, fait des sprints. Pensées qui tournent. Peur du lendemain. Scénarios catastrophes. Et cette phrase qui revient en boucle : « Si je ne dors pas maintenant, demain je vais être en enfer. »
Ici, on parle de l’insomnie anxieuse. Pas celle causée par trois cafés ou un décalage horaire, celle qui s’enracine dans le mental, le corps crispé, l’angoisse qui chuchote fort.
L’anxiété, carburant de la nuit blanche et de l’insomnie
Les troubles anxieux sont parmi les premières causes d’insomnie chronique. Pourquoi ? Parce que le corps reste en état d’alerte, même dans le noir. Et, même quand on est épuisé.
Cortisol élevé, au lieu de baisser, rythme cardiaque irrégulier, hypervigilance mentale (les fameux « et si… ? » en boucle) et les ruminations sur le passé, ainsi que les projections sur le futur… Voilà les symptômes d’une anxiété qui occasionne l’insomnie.
En clair : le cerveau refuse de lâcher prise. Il traite l’heure du sommeil comme une menace. Chez les personnes anxieuses, l’insomnie est donc courante. Et, souvent, c’est un cercle vicieux car le fait de ne pas dormir augmente l’angoisse.
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La pression de devoir dormir, un cercle vicieux
Ce qui aggrave tout, c’est la peur de ne pas dormir. À 1 h, ça va, à 2 h, tu regardes l’heure. Mais, à 3 h, tu calcules combien d’heures il te reste, et à 4 h, tu paniques. Et là, le stress devient le problème.
Ce n’est plus l’anxiété initiale qui t’empêche de dormir, mais c’est la peur de l’insomnie elle-même. Un piège mental où plus tu veux dormir, moins tu y arrives.
Non, ce n’est pas “juste dans ta tête”
C’est une erreur classique que de penser que c’est « psychologique », donc que ce n’est pas grave. Mais l’insomnie chronique impacte tout : la concentration, la digestion, l’immunité et les émotions. D’ailleurs, le risque dépressif est alors multiplié par 4 selon une étude publiée dans The Lancet Psychiatry.
C’est un vrai trouble, qui mérite un vrai accompagnement. Pas juste des conseils à deux balles genre « fais du yoga » ou « bois une tisane ». Il faut donc agir sur son angoisse pour se libérer de cette insomnie. Une fois que tu dors mieux, tu angoisses moins, c’est le cercle vertueux.
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Comment soulager l’anxiété et l’insomnie ?
Aucune solution miracle, mais il y a quelques pistes sérieuses possibles. Premièrement, il faut comprendre ton anxiété. Pas fuir, pas lutter. Mais la regarder en face. Pourquoi ton cerveau refuse-t-il le repos ? Qu’est-ce qu’il redoute ? Une thérapie cognitive peut aider à désamorcer ces boucles mentales.
L’idéal serait aussi de ne pas rester dans le lit. C’est contre-intuitif, mais vrai : quitter le lit si tu ne dors pas. Faire une activité calme, sans écran, pour « réinitialiser » le cerveau. Sinon, le lit devient un lieu d’angoisse.
Essaie aussi de baisser les attentes. Tu veux 8 h de sommeil parfait ? Vise 5 h de repos calme.
Remplacer le « je dois dormir » par « je me repose », ça change tout. Oui, 5 h n’est pas idéal, mais c’est mieux que 8 h sans réellement se reposer. Au début, cela peut aider, justement, à atteindre 8 heures de vrai sommeil.
Ne pas surmédicaliser tout de suite, aussi ! Les somnifères ponctuels, OK. Mais sur le long terme, ils aggravent souvent l’insomnie. L’objectif, c’est reconstruire un lien apaisé au sommeil. Pas s’anesthésier tous les soirs.
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