Les grands mammifères ont plusieurs fonctions dans l’écosystème, comme créer des habitats, servir de proie ou aider les plantes à prospérer. Mais malheureusement, seulement moins de la moitié de leurs espèces ayant vécu sur Terre il y a 50 000 ans subsistent à présent.
Des chercheurs ont essayé de comprendre la cause de ce déclin en fouillant dans le passé. Ils ont conçu un modèle prédictif analysant l’évolution des caractéristiques des mammifères avec l’environnement au fil des temps.
À terme, ils ont pu déceler la cause des pertes de biodiversité et leurs répercussions sur le fonctionnement des communautés de mammifères. Leurs travaux ont abouti à la proposition d’une nouvelle stratégie pour aider les mammifères à prospérer à l’avenir.
Les extinctions seraient liées aux changements climatiques et à l’activité humaine
Les chercheurs ont analysé une collection de données de 186 sites d’Afrique de l’Est contenant plus de 200 espèces d’herbivores disparues et de 48 espèces modernes. D’après les résultats, la biodiversité des mammifères de cette zone a commencé à décliner il y a 5 millions d’années. Cela se serait produit à plusieurs reprises, et les extinctions coïncident avec les changements environnementaux et l’apparition des civilisations humaines.
Mais McGuire et Lauer voulaient en savoir plus. Ils ont alors examiné la biodiversité sous un angle différent en utilisant l’écométrie. Cette méthode étudie les relations entre les conditions environnementales de l’animal et les traits qui affectent leurs performances biologiques. L’équipe s’est basée sur trois caractéristiques : la masse corporelle, la hauteur des dents et le nombre de lophes (nombre de crêtes sur les molaires).
« C’est important, car si une espèce de mammifère possède des caractéristiques bien adaptées à son environnement, elle est mieux à même de contribuer au fonctionnement de cet environnement. Mais si ce n’est pas le cas, les environnements risquent de ne pas fonctionner aussi bien qu’ils le pourraient. »
M. Lauer
Pour chacun des trois traits, ils ont construit un modèle de relations trait-environnement. Ils ont ainsi pu estimer le pourcentage de la végétation environnante de chaque communauté de mammifères au fil du temps.
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Protéger les mammifères les plus menacés
Les chercheurs ont remarqué que le changement majeur ne s’est produit que depuis environ 1,7 million d’années. À cette époque, le climat serait devenu plus aride et la couverture végétale est tombée à moins de 35 %. Le nombre et la variété des espèces auraient rapidement diminué et les relations traits-environnement ont été fortement perturbées.
Actuellement, l’intensification des changements climatiques et les activités humaines aggravent la situation. En effet, les changements étaient autrefois progressifs et les animaux ont plus ou moins eu le temps de s’adapter. Aujourd’hui, la fragmentation des habitats de la faune par les clôtures, les routes et les villes limitent leurs capacités à s’adapter à ces changements environnementaux rapides.
L’équipe de McGuire propose d’utiliser leurs études pour la conservation des espèces les plus vulnérables aux pertes de biodiversité.