Avez-vous déjà remarqué que de nombreux individus partagent des souvenirs erronés d’un événement, d’un détail ou d’une situation ? En réalité, ce phénomène est plus courant que vous ne l’imaginez. Il porte même un nom : l’effet Mandela.
En fait, plusieurs personnes se souviennent que Nelson Mandela est décédé en prison dans les années 1980. Or, la réalité est qu’il n’est mort qu’en 2013. Mais alors, comment notre cerveau parvient-il à créer de tels faux souvenirs de façon collective ?
Qu’est-ce que l’effet Mandela ?
Vous l’aurez compris, l’effet Mandela désigne une situation où un groupe de personnes se souvient d’un même événement de façon incorrecte. Cette mémoire collective erronée donne l’impression que des détails, pourtant inexacts, sont réels.
Ce phénomène a été mis en lumière en 2009 par Fiona Broome, une chercheuse qui a découvert qu’elle n’était pas la seule à croire fermement que Nelson Mandela était mort en prison dans les années 1980.
Des exemples courants de cas d’effet Mandela
L’effet Mandela se manifeste souvent dans des détails culturels bien connus. Par exemple, la série animée Looney Tunes est souvent appelée par erreur « Looney Toons » par de nombreuses personnes. Cependant, le titre correct est bien « Looney Tunes ».
De même, Berenstain Bears est souvent mal orthographié en « Berenstein Bears ». Ou dans la célèbre scène de Star Wars, beaucoup de fans se rappellent que Dark Vador dit « Luke, je suis ton père », alors qu’en réalité, il dit « Non, je suis ton père ».
Comment expliquer l’effet Mandela ?
Il paraît que les erreurs de mémoire sont liées à la façon dont notre cerveau enregistre et stocke les souvenirs. En effet, notre mémoire n’est pas tout à fait une reproduction exacte de la réalité. Elle est reconstructive. Cela signifie que notre cerveau comble souvent des lacunes en ajoutant des éléments imaginés ou influencés par nos perceptions. Par exemple, lorsque nous pensons à un événement, notre cerveau peut remplir les détails manquants avec des informations erronées ou des éléments que nous avons entendus de notre entourage.
Notons également que ce processus de reconstruction de la mémoire peut être influencé par de nombreux facteurs. Les suggestions extérieures jouent ainsi un rôle clé. Par exemple, si des amis ou des membres de la famille partagent un souvenir déformé, il est possible que notre cerveau modifie notre propre version de l’événement pour la rendre conforme à celui des autres.
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Ce mécanisme psychologique explique tout
Ce phénomène peut également s’expliquer par la théorie des faux souvenirs. Selon cette théorie, des éléments extérieurs, comme des indications trompeuses ou des réponses sociales, peuvent amener une personne à se souvenir d’une situation de façon incorrecte. Par exemple, lorsqu’une personne s’expose à des informations inexactes après un événement, elle peut intégrer ces détails erronés dans son propre souvenir.
Ce processus, appelé « implantation de mémoire », est particulièrement puissant. Plus une fausse information se répète, plus elle devient crédible.
De plus, les biais cognitifs influencent également la façon dont nous percevons et retenons les informations. Notre mémoire peut être influencée par nos croyances personnelles, nos attentes ou même notre imagination. Si nous avons des idées préconçues sur un sujet, notre cerveau peut modifier les souvenirs pour les aligner avec ces croyances.
L’impact des réseaux sociaux et des médias
Avec l’essor des réseaux sociaux, l’effet Mandela s’est amplifié. Les informations, souvent erronées, se propagent rapidement et peuvent influencer un grand nombre de personnes. Les forums en ligne, les discussions sur les réseaux sociaux ou même les vidéos virales permettent de partager des souvenirs collectifs erronés. Ceux-ci sont ensuite répétés et repris par un plus grand nombre de personnes. Cela crée une sorte de boucle où la mémoire collective devient de plus en plus déformée au fur et à mesure que les gens se confirment mutuellement dans leurs erreurs.
Ce phénomène est semblable à l’effet de téléphone, où une information se transforme progressivement au fur et à mesure de sa transmission. Dans ce cas, la fausse information devient tellement ancrée dans l’esprit collectif qu’elle semble devenir une vérité universelle, même si elle n’a jamais été correcte au départ.
Comment se fait-il que nous croyions fermement à ces faux souvenirs ?
Ce qui est curieux, c’est que malgré toutes les preuves contraires, nous continuonsn parfois à croire en ces faux souvenirs partagés. L’explication réside en grande partie dans notre confiance innée en nos propres souvenirs. En effet, nous avons tendance à croire que nos expériences personnelles et nos souvenirs sont fiables, car ils font partie de notre réalité.
Cependant, notre cerveau est susceptible de failles. Parfois, il est plus facile d’accepter une version collective d’un souvenir que de remettre en question ce que l’on croit être vrai.
Ce qui est certain, c’est que notre cerveau est constamment influencé par des biais, des perceptions et des informations extérieures.
Si vous avez d’autres cas d’Effet Mandela à partager, mentionnez-les dans les commentaires.
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