Le cerveau humain est doué pour trouver des chemins de traverses qui lui permettent de ressentir le plaisir de la satisfaction. Ainsi, il est sujet à des biais cognitifs, des schémas de pensées qui concentrent toutes les subtilités qui le caractérisent.
Deux phénomènes cognitifs captivent l’attention des chercheurs et des penseurs : le biais de complaisance et le biais d’optimisme. Ces deux tendances, bien qu’étant relativement proche l’une de l’autre, dévoilent des nuances subtiles qui influencent la manière dont nous appréhendons le monde et dont nous prenons des décisions. D’un côté, le biais de complaisance est une quête inconsciente de confort mental, une inclination à sélectionner et interpréter sélectivement l’information pour étayer nos propres croyances. De l’autre côté, le biais d’optimisme colore notre vision de l’avenir d’une teinte particulièrement radieuse, avec cette propension à surestimer les possibilités positives et à minimiser les risques. Dans cet article, nous allons explorer les subtilités qui distinguent ces deux tendances cognitives et nous pencher sur leur influence.
Dans cet article :
Le biais de complaisance : la manie à rechercher la confirmation plutôt que la vérité
Le biais de complaisance aussi connu sous le nom de biais de confirmation positive, se manifeste lorsque nous avons une propension à rechercher, interpréter et rappeler sélectivement des faits qui confirment nos propres croyances, opinions ou attentes préexistantes. C’est une poursuite inconsciente d’un confort mental où nous privilégions les informations qui renforcent notre vision du monde.
Lorsque l’on est sujet au biais de complaisance, on évite de tenir compte des informations qui pourraient contredire notre bien-être mental. C’est-à-dire que l’on cherche des détours pour faire coïncider nos désirs avec la réalité, même si pour cela, il faut se voiler la face et ignorer la vérité. Ce biais peut contribuer à la formation de bulles cognitives. Dans ces conditions, notre esprit est exposé à des idées divergentes est limitée. Cela compromet grandement notre objectivité.
Le biais d’optimisme : la tendance à surestimer les possibilités positives
En ce qui concerne le biais d’optimisme, il reflète une tendance à surestimer les probabilités d’événements positifs par rapport aux événements négatifs. Avec ce biais cognitif, le cerveau a tendance à voir « la vie en rose ». C’est une projection positive et exagérée sur l’avenir, même en l’absence de preuves solides pour étayer cette évaluation plus qu’optimiste.
Les personnes sujettes au biais d’optimisme ont pour habitude de penser que les malheurs n’arrivent qu’aux autres.
Les individus souffrant de ce biais vont souvent minimiser les risques et ignorer les obstacles potentiels qui se présentent. Ainsi, cela peut parfois conduire à des décisions imprudentes ou à une préparation insuffisante face aux défis. De même, il n’est pas rare que ces personnes se mettent constamment en danger.
Des différences subtiles mais significatives
Le biais de complaisance et le biais d’optimisme sont deux concepts qui ont l’air d’être assez proches l’un de l’autre, mais qui en réalité sont très distincts. Ils influent considérablement sur la manière dont nous traitons l’information et percevons le monde. Voici les différences entre ces deux biais cognitifs :
1. La nature du biais
Le biais de complaisance : Il se manifeste lorsque nous avons tendance à systématiquement rechercher des informations qui vont dans le sens de nos propres désirs. C’est une inclination à privilégier les faits qui renforcent notre vision du monde, quitte à fermer les yeux sur les informations qui pourraient la contredire.
Le biais d’optimisme : Il se produit lorsque nous avons une propension à surestimer la survenance de faits positifs par rapport aux faits négatifs. C’est une vision positive exagérée, voire utopique de l’avenir. Dans ce biais, la personne a tendance à tout voir sous un jour plus agréable et prometteur que ne le laisse supposer la réalité. Même en l’absence de preuves solides pour étayer cette évaluation optimiste.
2. La manifestation
Le biais de complaisance est souvent observé dans le processus de formation et de maintien des croyances personnelles. Les individus qui y sont sujet ont tendance à chercher des informations qui confirment leurs opinions existantes, créant ainsi des bulles cognitives.
Avec le biais d’optimisme, il y a une anticipation de l’avenir. Les personnes sous l’emprise de ce biais ont une fâcheuse habitude à minimiser les risques et à adopter une vision exagérément positive des événements à venir. On dit d’elles qu’elles souffrent du « syndrome de la vie en rose ».
3. Le focus temporel
Le biais de complaisance est plus orienté vers le passé et le présent. Cela a pour incidence d’influencer la manière dont nous interprétons les événements qui se sont déjà produits ou qui sont en cours afin de les aligner avec nos croyances.
En ce qui concerne le biais d’optimisme, il se concentre davantage sur le futur. Cela permet de colorer nos attentes futures d’une perspective positive. Très souvent, ces espoirs sont surréalistes, parfaitement surestimés et parfois déconnectés de la réalité.
4. Les conséquences
Le biais de complaisance peut conduire à la persistance de fausses croyances, à des conflits relationnels dus au rejet d’opinions divergentes et à une prise de décision biaisée. Il n’est pas rare aussi que les personnes qui y sont sujets soient sensibles aux choc émotionnels. Cela en raison du fait que lorsqu’elles prennent de plein fouet la réalité des faits, ces personnes ont du mal à s’y conformer.
Le biais d’optimisme quant à lui peut entraîner une sous-estimation des risques, une préparation inadaptée face aux défis, une mise en danger et des déceptions lorsque la réalité ne correspond pas aux attentes exagérément positives. Il est donc important d’être en mesure de déceler les signes de ces deux biais cognitifs.
5. Les stratégies d’adaptation
En ce qui concerne le biais de complaisance, il faut une prise de conscience réelle du phénomène. Ainsi, il est nécessaire de se pencher sur la diversification des sources d’information et la volonté de remettre en question ses propres croyances et d’user de ces stratégies afin d’éviter de sombrer dans la réalité biaisée du biais de complaisance.
Pour ce qui est du biais d’optimisme, une évaluation réaliste des risques, la planification prévoyante, et une pensée plus nuancée peuvent aider à atténuer les effets de ce biais.
L’équilibre et la prise conscience pour se libérer
Naviguer entre le biais de complaisance et le biais d’optimisme demande un équilibre délicat. La prise de conscience de ces tendances cognitives est la première étape pour atténuer leur impact. En adoptant une approche réfléchie et en cultivant la capacité à évaluer objectivement les informations, nous pouvons progressivement contourner ces écueils cognitifs.
Bien que le biais de complaisance et le biais d’optimisme partagent une certaine propension à favoriser des perspectives positives, leur nature et leurs implications diffèrent. Comprendre ces nuances peut aider à renforcer notre pensée critique et à prendre des décisions plus éclairées dans le tumulte de l’information et des anticipations.
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2 commentaires
J’avais pas réalisé à quel point ces biais influencent notre perception. Par contre, je me demande comment on peut vraiment s’en détacher… C’est pas évident de changer sa manière de penser.
Super explication! J’ai souvent tendance à tomber dans le biais d’optimisme, et ça m’a posé des problèmes. Faut vraiment que j’apprenne à être plus réaliste. Des conseils pour ça?