ChatGPT est une intelligence artificielle (IA) qui est disponible en ligne et libre d’accès. S’il ne manque pas d’étonner la galerie, il pose également quelques problèmes importants.
Depuis sa sortie en novembre 2022, un bon nombre de personnes a déjà testé les capacités de ChatGPT. Pour rappel, il s’agit d’une intelligence artificielle (IA) dont le but est de simuler une conversation avec l’utilisateur. En fait, c’est un peu comme un « monsieur-je-sais-tout » qui peut parfois se tromper. Justement, les étudiants en ont profité. Les établissements éducatifs commencent alors à se préoccuper des répercussions de cette technologie sur la société.
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Des étudiants en Master trichent avec ChatGPT
Quelque temps après la sortie de ChatGPT, des étudiants en Master à l’Université de Lyon en ont profité pour tricher. Concrètement, un professeur d’handicapologie à la faculté de Lyon (Rhône) a demandé à ses élèves de réaliser un devoir. Celui-ci était à faire à la maison et consistait en la rédaction d’un manuscrit sur le sujet « Définir les grands traits de l’approche médicale du handicap en Europe ».
À sa grande surprise, les devoirs de plusieurs élèves avaient des similitudes. Lorsqu’il a interrogé une de ses élèves, elle avoua que sept d’entre eux avaient confié leur tâche à ChatGPT.
Bien que leurs actes aillent contre l’éthique, aucun règlement ne l’interdit encore. Le professeur était alors forcé d’évaluer les copies et de donner 10 à 12/20 aux copies concernées, rapporte le Progrès. En effet, il était forcé d’admettre que l’intelligence artificielle avait relativement bien rédigé le devoir.
Le phénomène ne touche pas uniquement la France, mais bel et bien le monde entier. À New York, par exemple, ChatGPT est interdit sur tous les appareils informatiques des écoles publiques. En Australie, les huit plus grandes universités ont même renoncé à l’utilisation des ordinateurs durant les épreuves.
La portée du système universitaire remise en cause ?
ChatGPT, le chatbot qu’OpenAI a développé, peut aisément générer divers textes, comme une dissertation ou un poème, à partir d’une requête. La start-up californienne l’a construit sur la base du modèle de langage GPT-3.
Il est inutile de dire que cette intelligence artificielle impacte de nombreux domaines. D’ailleurs, l’innovation qu’elle représente impose un défi non négligeable aux systèmes éducatifs du monde entier. En fait, c’est la portée même du système universitaire qui est désormais remis en cause.
« Bien que l’outil puisse fournir des réponses rapides et faciles aux questions, il ne développe pas les compétences de pensée critique et de résolution de problèmes, qui sont essentielles à la réussite scolaire et tout au long de la vie. »
Jenna Lyle, attachée de presse pour la Ville, auprès de CNN
Quelle attitude adopter devant cette révolution ?
Plutôt que de craindre Chat GPT, plus d’un préconise plutôt l’utilisation à bon escient de l’outil et l’adaptation du système éducatif.
« Le fait d’avoir ChatGPT à gérer, ça nous confirme qu’il faut, d’ici quelques années, quitter le schéma des évaluations ou des devoirs faits à la maison. »
Olivier Wong Hee Kam, vice-président en charge du numérique à l’Université de Rennes
M. Olivier a notamment témoigné que l’Université de Rennes « n’a jamais abandonné l’évaluation classique au papier et stylo ». D’ailleurs, l’établissement a déjà adopté un logiciel de détection du plagiat depuis 2015. Cet outil permet de passer les copies au crible afin de détecter les copier-coller depuis Internet, par exemple. D’ailleurs, les enseignants et les étudiants recevaient même des formations.
Malgré tous ces efforts pour s’adapter aux nouvelles technologies, Olivier Wong Hee Kam a déclaré ceci : « l’enjeu n’est pas de se lancer dans une course à la technologie, mais plutôt d’appréhender ce qu’elle peut offrir ».
ChatGPT : le même problème qu’avec Wikipédia ?
Certains penseurs, comme Darren Hicks, ChatGPT a fait ressurgir d’anciens problèmes sous une nouvelle forme. En effet, le problème que pose ChatGPT rappelle l’avènement de Wikipédia, dans les années 2000. En ces temps, les professeurs craignaient fortement pour l’apprentissage des élèves. Pour cause, ils pouvaient tout simplement faire du copier-coller leur devoir sur le site Internet.
Darren Hicks a avoué à CNN que la situation actuelle lui rappelle plutôt les temps où les étudiants payaient pour que quelqu’un fasse leur devoir. La personne concernée pouvait être une personne qui avait déjà suivi le cours en question. Cependant, les tâches sont plus faciles avec ChatGPT puisque c’est à la fois rapide et gratuit. Il convient de noter que Darren Hicks est le professeur adjoint de philosophie à l’Université Furman.
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