Les performances de l’IA ne sont plus à prouver, mais ces dernières restent énergivores et les modèles sont cantonnés au cloud. Bien que certains modèles puissent tourner en local, leurs performances restent limitées. Ce microprocesseur peut tout changer.

Les processeurs numériques ont permis à l’informatique moderne d’avancer rapidement. Leur miniaturisation massive a ouvert la voie à la variété d’ordinateurs que nous avons aujourd’hui et c’est aussi grâce à elle que tourne la majorité des modèles d’IA. Des qualités que n’offraient malheureusement pas les processeurs analogiques. Pourtant, ils pourraient revenir sur le devant de la scène. En effet, les processeurs numériques semblent avoir atteint leur limite : avec les données qui sont de plus en plus massives et le traitement qui devient plus intensif, ces systèmes ont de la peine à suivre le rythme, en plus d’être très énergivores. La puissance de calcul de plus en plus massive que requiert l’IA pourrait avoir raison d’eux. C’est là que l’invention de ce microprocesseur par l’Université de Corneil pourrait tout changer.
Dans cet article :
Le processeur analogique se miniaturise et imite le cerveau
Moins précis, sensibles au bruit et difficiles à miniaturiser, les processeurs analogiques ont perdu peu à peu du terrain depuis l’arrivée de l’ENIAC et autres ordinateurs numériques. Depuis, ils ont été relégués au second rang et très peu utilisés. Mais en août 2025, les résultats publiés dans la revue Nature Electronics nous donnent à avoir un possible retour en force de ces systèmes. Le processeur est qualifié de « premier véritable réseau neuronal à micro-ondes entièrement intégré sur une puce en silicium ».
Plus simplement, le microprocesseur utilise les ondes électromagnétiques pour traiter des signaux de données très rapides, de l’ordre de nombreux gigahertz, et des données de communications sans fil. Elle n’utilise pas de tensions électriques numériques et tient sur une seule puce. C’est un ordinateur neuronal ultra-rapide et miniaturisé qui consomme très peu (moins de 200 milliwatts) et fonctionne en temps réel.
Grâce aux ondes électromagnétiques, le processeur dispose d’une vitesse de traitement très élevée. Il pourrait ainsi aider à traiter les données à haute fréquence et réduire drastiquement la consommation actuelle des serveurs. Selon les rapports, ces microprocesseurs consomment mille fois moins qu’un processeur numérique. Et pour ce qui est de la précision, les résultats actuels font état de 88%, donc assez proches des réseaux de neurones numériques.
VOIR AUSSI : Comment empêcher les pirates informatique d’exploiter nos failles de sécurité ?
Une précision à affiner, mais une grande amélioration des performances actuelles déjà en vue
Ce microprocesseur analogique et ses avantages représentent une avancée majeure. Ce n’est pas tant le système, mais le fait qu’il soit possible de le miniaturiser sans que ses performances soient altérées. Depuis des décennies, cette miniaturisation constituait le grand obstacle à franchir. Avec ce format compact, la précision de 88% est déjà une excellente nouvelle. Si elle venait à être améliorée pour atteindre le niveau des processeurs numériques, la micropuce pourrait être intégrée à divers objets du quotidien et décupler leurs performances.
De ce fait, la consommation excessive de l’IA pourrait être réduite. De même, plusieurs appareils pourraient également être en mesure d’exécuter des modèles d’IA en local, sans lésiner sur les performances. Avec sa capacité à traiter les communications sans fil, ce microprocesseur jouerait également un rôle déterminant en cybersécurité, notamment pour détecter en temps réel les anomalies. Dans le domaine de la recherche, il décuplerait les possibilités en permettant des simulations continues.
BuzzWebzine est un média indépendant. Soutiens-nous en nous ajoutant à tes favoris sur Google Actualités :