Qu’est-ce que la cancel culture, ce concept dont on entend beaucoup parler en ce moment ? Définition et exemples.
Depuis plusieurs années, avec l’émergence des mouvements #METOO ou du #BalanceTonPorc, nous avons vu apparaitre un autre mouvement : la cancel culture. Son but est simple : boycotter une entreprise ou une personne à cause d’idées que l’on juge négatif. On détaille ensemble pour que vous compreniez bien ce que cela implique.
Dans cet article :
Cancel Culture : un mouvement qui provient du wokisme
Directement issue de la Woke Culture, la Cancel Culture est une forme de wokisme, ou plutôt une conséquence du wokisme. Le mouvement woke, c’est quoi pour faire bref ? C’est le fait d’être « éveillé » et conscient des inégalités sociales et des discriminations et de militer contre ces inégalités systémiques.
Par exemple, le wokisme combat les discriminations systémiques (qui se trouvent dans notre système et qui sont alimentées par celui-ci) et plus particulièrement les discriminations plus subtiles, qui passent inaperçues pour la masse. Par exemple, les propos machos subtiles, la culture du v*ol (propos et actes sexistes qui promeuvent sans s’en rendre compte le v*ol), le fait de mégenrer des personnes trans, les « blagues » racistes sous le couvert de l’humour noir…
À la base, le wokisme est donc une très bonne chose puisque le mouvement vise à ouvrir la parole aux victimes de ces discriminations et à faire de notre monde et d’internet un lieu plus sécuritaire pour les minorités sociales et les personnes qui sont discriminées par notre système. Par exemple pour les femmes, les personnes noires, métisses, asiatiques…, toute la communauté LGBT+, etc.
VOIR AUSSI : Surpoids et confiance en soi : Comment accepter ses rondeurs ?
Une condamnation sur le tribunal d’internet
Mais, c’est là qu’intervient la cancel culture, souvent évoquée comme péjorative dans les médias et par les politiques. Le but de la cancel culture est donc de prendre la défense des personnes discriminées et de condamner des propos et actes que les adeptes du mouvement jugent comme nocifs et péjoratifs, anti-woke finalement.
Comment cette « condamnation » se caractérise ? Actuellement, elle prend pied sur les réseaux sociaux, majoritairement. Sur Twitter plus particulièrement. Ce n’est pas pour rien que le réseau social est maintenant surnommé le « tribunal d’internet« . La cancel culture, c’est le fait de « cancel » une personne, donc littéralement de « l’annuler ».
Par « annuler », il faut davantage comprendre « boycotter« . La personne / l’entreprise / l’œuvre est donc « boycottée » sur les réseaux sociaux parce que les personnes du mouvement ont jugés qu’elle a eu des propos ou a fait des choses inacceptables, discriminatoires, pas woke. Sur internet, les choses vont vite lorsqu’on parle du boycott d’une personne.
En premier lieu, la personne est soupçonnée d’avoir fait quelque chose de mal du point de vue woke. Par la suite, on reproche à cette personne d’avoir fait ce dont on l’accuse, sans preuves parfois. Parfois oui. Ensuite, dès que la personne est jugée comme coupable par des adeptes de la cancel culture, sur la toile, la personne devient alors « mauvaise » pour le wokisme. Ses « mauvaises actions » présumées ou vérifiées deviennent ce qui la définit comme personne. Elle est « irrécupérable » peu importe l’acte anti-woke et s’il y a des preuves ou non. Évidemment, on parle d’une généralité, mais beaucoup de gens du mouvement ne sont pas aussi drastiques.
VOIR AUSSI : Chantage à la webcam et menace de diffusion de vidéo : que faire ?
Les personnes qui « soutiennent » la personne boycottée, aussi boycottés ?
Ils vont donc la boycotter, dire à tout le monde de ne plus lui parler, de ne plus acheter ses produits, de ne plus soutenir ses œuvres (par exemple si c’est un acteur, d’aller voir ses films). Et très souvent, les personnes qui choisissent de continuer à voir les œuvres de la personne boycotter, de payer pour sa marque, etc… Ces personnes sont vues comme « complices » des discriminations de la personne boycottée.
C’est comme cela que beaucoup d’internautes qui ne prenaient pas parti dans une affaire de cancel culture étaient, eux aussi, « cancel » par la communauté qui appelle au boycott. Pourquoi ? Parce que si quelqu’un ne participe pas au boycott, il est souvent vu comme quelqu’un qui, par défaut, « soutient » la personne « canceled ».
L’exemple de l’autrice J.K Rowling et Harry Potter
Il n’y a pas meilleur exemple que l’autrice J.K. Rowling. Celle qui a écrit la saga de livres Harry Potter est actuellement accusée de transphobie, mais aussi d’homophobie, entre autres. Sur Twitter, elle est donc canceled par de nombreux utilisateurs qui boycottent ses films et toutes les œuvres qui découlent de l’univers Harry Potter. Pourquoi ? Parce que payer pour un œuvre Harry Potter soutiendrait financièrement J.K Rowling et donc cela soutiendrait ses actes et propos anti-LBGT+.
Beaucoup de fans de Harry Potter ont été harcelés sur les réseaux car ils étaient accusés de soutenir l’autrice de la saga et de partager les mêmes opinions qu’elle sur la communauté LGBT+. Beaucoup de personnes qui cancel quelqu’un et toutes ses œuvres partent également du principe que si vous payez pour ses œuvres, c’est que vous validez ses opinions. Le jeu Hogwarts Legacy a d’ailleurs souffert de cette cancel culture. Beaucoup d’internautes contre J.K Rowling appelaient à ne pas acheter et jouer au jeu.
La cancel culture : La justice pas toujours juste
Mais pourquoi autant de haine allez-vous dire ? Actuellement, en tout cas en France, la justice peut être très décevante. Les gens veulent donc faire justice eux-mêmes. On ne peut pas leur jeter les pierre puisque, très souvent, les victimes de discriminations (et surtout de discriminations subtiles, systémiques) ne sont pas beaucoup écoutés devant la justice.
D’ailleurs, beaucoup d’accusés, et surtout des célébrités, s’en sortent sans dommages devant le tribunal (s’il y a procès, car, ça aussi, ça n’arrive pas souvent). Le but est donc de protéger les victimes, de leur donner la parole, face à une société où les persécutions et la répression sont devenues une banalité, malheureusement.
VOIR AUSSI : Végan, végétalien, végétarien : quelle différence entre les régimes alimentaires ?
Vidéos : quelques vidéos sur le sujet de la cancel culture pour creuser le sujet
Et vous, vous en pensez quoi ? Le débat est ouvert. Dites-nous si vous êtes pour ou contre la cancel culture, et pourquoi. Cela peut être intéressant de comprendre tous les points de vue.
BuzzWebzine est un média indépendant. Soutiens-nous en nous ajoutant à tes favoris sur Google Actualités :