L’agriculture urbaine séduit citadins et jeunes diplômés. Découvrez ces nouveaux métiers qui font pousser la nature en pleine ville !

Dans les grandes villes, une petite révolution verte est en marche. Sur les toits, dans les cours d’immeubles ou au cœur des parcs urbains, un secteur en pleine croissance attire aussi bien les jeunes diplômés que les adultes en reconversion : l’agriculture urbaine. Plus qu’un simple phénomène de mode, c’est un véritable mouvement sociétal. À la croisée entre écologie, urbanisme et insertion sociale, il offre de nouveaux métiers, porteurs de sens et d’avenir.
Dans cet article :
Une bouffée d’air frais dans la ville
Depuis une dizaine d’années, la campagne fait son nid en ville. Potagers partagés, fermes urbaines, murs végétalisés : la nature reprend sa place dans le béton. Et avec elle, de nouveaux emplois émergent.
« En cinq ans, on a assisté à une explosion des projets d’agriculture urbaine. Les demandes se multiplient, les formations se développent et les opportunités se structurent », confirme Charlyne Bezicot, consultante indépendante du secteur.
Mais attention : on ne parle pas ici de produire massivement pour nourrir toute la ville. L’objectif est ailleurs. Reconnecter les habitants à la terre, recréer du lien, sensibiliser à l’écologie… voilà la mission première de ces nouvelles pratiques.
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Des métiers hybrides à forte dimension humaine
Les paysagistes, jardiniers animateurs, maraîchers urbains, ou encore conducteurs de travaux en agriculture urbaine sont devenus des profils très recherchés, autant par les collectivités que les associations et entreprises spécialisées. Mais ces métiers demandent plus qu’un savoir-faire horticole : ils exigent de véritables qualités relationnelles.
« Il faut aimer transmettre, parler en public, travailler avec des enfants, des seniors, des salariés. Le potager devient un outil pédagogique », explique Rémy, ingénieur agronome devenu animateur chez Ciel mon radis.
Ces fonctions ne se limitent donc pas à planter ou entretenir. Elles consistent aussi à fédérer des communautés autour de projets communs et à donner du sens à des actions locales.
Le rêve d’un métier utile séduit toutes les générations
Nombreux sont ceux qui aspirent aujourd’hui à changer de vie. Quitter un bureau pour retrouver le plein air, renouer avec le vivant, œuvrer pour le bien commun : ces envies se retrouvent chez les jeunes diplômés autant que chez les actifs en reconversion.
C’est le choix qu’a fait Nicolas, après son diplôme à l’École nationale supérieure de paysage. Il a préféré s’investir dans le service public plutôt que dans un bureau d’études : « J’avais besoin de voir l’impact concret de mon travail, de contribuer à améliorer la ville. »
Il est aujourd’hui chef de projet en agriculture urbaine à la mairie de Saint-Fons, où il pilote les projets nature initiés par les élus.
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Des formations encore rares mais en plein essor
L’un des freins majeurs au développement du secteur reste le manque de formations spécialisées. Peu de cursus paysagers ou agronomiques intègrent encore pleinement l’agriculture urbaine. Toutefois, des filières commencent à émerger :
- Licence pro Agriculture urbaine et périurbaine à Nantes
- Licence pro Éco-paysage végétal urbain à l’École Dubreuil
- Master Ingénierie des espaces végétalisés urbains à Agrocampus Ouest
Mais face à la demande, les recruteurs sont prêts à miser sur des profils curieux et passionnés, y compris ceux qui ont appris en autodidactes. C’est le cas de François, conducteur de travaux chez Ciel mon radis, engagé aussi dans un jardin partagé près de chez lui.
Comment tester sa vocation ?
Le meilleur moyen de se lancer ? Essayer sur le terrain. Charlyne Bezicot conseille vivement de multiplier les expériences :
- Stages en ferme urbaine
- Bénévolat dans un potager collectif
- Missions de wwoofing en toutes saisons
Ces immersions permettent de découvrir les réalités physiques et logistiques du métier : travailler dehors toute l’année, gérer les déplacements, et souvent, improviser avec peu de moyens.
« Ce n’est pas toujours idyllique. Il faut aimer se salir les mains et affronter les intempéries », prévient-elle.
Le nerf de la guerre : les salaires
Côté rémunération, le secteur reste encore fragile. Les salaires sont souvent bas, notamment dans les petites structures. Mais le sens du travail compense largement, selon les premiers concernés.
« J’ai dû retourner vivre chez mes parents pour continuer ce métier », raconte Canelle, 26 ans, maraîchère urbaine chez Culture en ville. « Mais je suis épanouie, je me lève chaque matin avec le sourire. »
Marie Fiers, coordinatrice de projets à l’AFAUP, confirme : « Le turnover est faible car les salariés partagent les valeurs des entreprises. »
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Une professionnalisation en marche
Malgré tout, le secteur se professionnalise. Les structures comme Ciel mon radis visent des croissances rapides : de 30 à 100 potagers urbains d’ici 2026. Pour accompagner cette montée en puissance, les postes évoluent, et les parcours internes se développent.
Rémy, par exemple, espère devenir conducteur de travaux dans les années à venir. Une évolution logique dans un secteur en pleine structuration.
Des ponts avec les métiers du paysage
En parallèle, les métiers du paysagisme s’adaptent aussi à cette vague verte. D’ailleurs, certaines formations comme le BTS aménagements paysagers ou la licence pro en développement durable intègrent désormais la dimension écologique et urbaine.
Des entreprises comme idverde, leader du secteur, misent sur l’innovation : végétalisation de toitures, infrastructures sportives écologiques, projets sociaux à Marseille, etc.
Avec plus de 10 000 collaborateurs et des projets emblématiques dans toute l’Europe, elles montrent que nature et ville peuvent se conjuguer au futur.
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Conclusion : Travailler dans la nature, même en ville, c’est possible
Face aux crises climatiques, sociales et économiques, les métiers de l’agriculture urbaine répondent à une quête de sens, de proximité, et de transition écologique. Ils s’adressent à ceux qui veulent agir concrètement, au cœur de la cité.
Reconnexion au vivant, solidarité locale, respect du rythme naturel : ces valeurs attirent chaque jour de nouveaux profils, bien décidés à réenchanter le bitume.
Et vous, si votre bureau devenait un jardin ?
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