C’est une question fréquemment posée : mais à qui appartient la lune ? Peut-on la coloniser sans souci ? Réponse.

La Lune est mystérieuse, fascinante et omniprésente dans l’imaginaire collectif. Depuis que l’humanité l’observe, elle suscite rêves, mythes et ambitions. Mais une question se pose : à qui appartient-elle ? Peut-on revendiquer un bout de ce caillou stellaire ? Et surtout, que dit le droit international sur le sujet ?
Le Traité de l’Espace : la Lune, bien commun de l’humanité
En 1967, les Nations unies ont adopté le Traité sur l’espace extra-atmosphérique, souvent appelé « Traité de l’Espace ». Il stipule que la Lune et les autres corps célestes ne peuvent être appropriés par aucun État.
Elle est considérée comme le patrimoine commun de l’humanité. Pas de drapeau synonyme de possession, même si les Américains en ont planté un en 1969.
En 1979, un second texte a tenté d’aller plus loin : l’Accord sur la Lune, qui interdit toute appropriation privée et étatique.
Mais problème : seulement 18 pays l’ont ratifié… et parmi eux, aucune puissance spatiale majeure (ni les États-Unis, ni la Russie, ni la Chine). Autrement dit, cet accord a autant de poids juridique qu’un post Facebook.
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Et si quelqu’un voulait acheter un bout de Lune ?
Si aucun État ne peut s’approprier la Lune, qu’en est-il des entreprises et des particuliers ? Dans les années 1980, un Américain du nom de Dennis Hope a flairé le bon filon.
Il a déclaré la Lune comme sienne (oui, vraiment) et a commencé à vendre des parcelles à qui voulait bien y croire. Des milliers de personnes ont acheté des « titres de propriété » lunaires… qui, évidemment, n’ont aucune valeur légale. Même certaines célébrités (Tom Cruise, George Lucas) se sont laissé tenter.
Mais avec l’arrivée des entreprises privées comme SpaceX ou Blue Origin, la question devient plus sérieuse. Certains imaginent déjà des mines lunaires pour exploiter l’hélium-3 ou des métaux rares.
Pour l’instant, la législation est floue : le Traité de l’Espace interdit l’appropriation territoriale, mais ne dit rien sur l’exploitation des ressources.
Ainsi, les États-Unis ont adopté en 2015 le Space Act, qui autorise leurs entreprises à exploiter les ressources spatiales. D’autres pays, comme le Luxembourg, ont suivi.
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Et demain ? Une ruée vers l’or lunaire ?
L’avenir de la Lune se joue en ce moment. Les grandes puissances spatiales préparent des missions d’exploration et rêvent de bases lunaires permanentes. Qui contrôlera ces futures installations ? Qui exploitera ses ressources ? La question juridique est encore ouverte.
Certains spécialistes estiment qu’il faudra bientôt un nouveau traité international pour encadrer ces ambitions. Mais l’histoire nous l’a montré : quand il y a de l’argent en jeu, la loi a tendance à s’adapter… tardivement.
Alors, à qui appartient la Lune ? Aujourd’hui, officiellement à tout le monde. Mais demain, ceux qui y mettront le pied (et les machines) pourraient bien se l’approprier de facto.
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