Un mot peut tout changer : certaines phrases, anodines en apparence, sapent la motivation des équipes. Alors, managers, choisissez-les avec soin !

Ce n’est pas toujours le salaire, les horaires ou les objectifs qui démotivent. Ce sont parfois juste… des mots. Des petites phrases dans le quotidien professionnel, qui peuvent paraitre anodines, mais qui en réalité ont un impact dévastateur sur l’engagement et le moral des salariés. Car derrière une remarque banale se cache parfois un message qui blesse, dévalorise ou nie la réalité de l’autre.
Dans cet article :
Un rapport au travail en pleine mutation
Aujourd’hui, le travail n’est plus seulement un moyen de subvenir à ses besoins, mais aussi de s’épanouir. Cette évolution s’explique : on choisit plus librement ses études, on peut se reconvertir à tout âge, créer son activité, changer de métier, partir à l’étranger ou télétravailler à l’autre bout du monde.
Résultat ? Les salariés ne veulent plus simplement « tenir bon ». Ils cherchent du sens, de la liberté, une reconnaissance réelle et un cadre motivant où ils peuvent s’impliquer sans s’épuiser.
Dans ce contexte, la motivation n’est plus un acquis. C’est un équilibre fragile qui se construit au quotidien. Et c’est un enjeu majeur pour tout le monde :
- Pour les salariés, parce qu’elle conditionne leur santé mentale, leur confiance, leur engagement.
- Pour les entreprises, parce qu’un collaborateur démotivé ne reste pas. Il se désengage ou s’en va, parfois sans prévenir.
C’est là que le rôle du manager change profondément. On ne peut plus encadrer une équipe comme on le faisait il y a 15 ans. Le management ne repose plus uniquement sur des chiffres ou des objectifs. Il repose aussi, et surtout, sur la qualité des relations humaines, la façon dont on communique, et les mots que l’on choisit.
Un mot maladroit, une remarque blessante ou une phrase mal calibrée peuvent suffire à éteindre quelqu’un, même compétent et motivé. À l’inverse, une reconnaissance sincère, une écoute attentive ou un simple « merci » peuvent raviver l’envie, l’énergie et l’envie de bien faire.
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Les cinq phrases à éviter pour garder la motivation des équipes
Dans le feu de l’action, par fatigue ou par automatisme, certaines phrases finissent par devenir des réflexes. On les dit sans forcément les penser, sans toujours mesurer leur impact. Pourtant, ce sont souvent ces petites remarques du quotidien qui sapent l’envie de s’investir, donnent le sentiment de ne pas être écouté ou reconnu, et finissent par creuser un vrai désengagement.
Voici cinq de ces phrases, parmi les plus fréquemment entendues au travail, à éviter si vous tenez à conserver une équipe motivée, engagée… et humaine.
1. « Tu devrais déjà être content·e d’avoir un job »
Un grand classique. Derrière cette phrase, l’idée que toute forme de plainte ou de critique est injustifiée, puisqu’il faudrait se contenter de ce qu’on a. Mais cette injonction à la gratitude permanente empêche toute remise en question constructive.
🎯 Ce que cela provoque :
De la culpabilité, un sentiment d’injustice, et une autocensure croissante du salarié.
2. « On a toujours fait comme ça »
Ce refus du changement traduit souvent une peur ou une résistance interne, parfois inconsciente. Mais pour celui qui propose une idée, c’est un vrai mur.
🎯 Ce que cela provoque :
De la frustration, un désengagement progressif, et un arrêt net de toute initiative.
3. « Ce n’est pas personnel, c’est le boulot »
Formule typique pour justifier une décision difficile, sans assumer son impact humain. Or, le travail n’est jamais totalement « impersonnel » : il engage, affecte, mobilise.
🎯 Ce que cela provoque :
Un sentiment d’isolement et une perte de confiance envers la hiérarchie.
4. « Tu t’investis trop, faut que tu prennes du recul »
C’est parfois une vraie alerte bienveillante. Mais souvent, cette phrase cache une gêne face à quelqu’un de trop impliqué, de trop « remuant ». Résultat : on freine l’enthousiasme au lieu de l’accompagner.
🎯 Ce que cela provoque :
Un repli sur soi, une désillusion chez les profils passionnés et parfois une démission.
5. « Ce n’est pas si compliqué, tu vas y arriver »
L’intention est positive. Mais elle minimise la difficulté réelle que rencontre la personne. Elle fait passer la demande d’aide pour un aveu de faiblesse.
🎯 Ce que cela provoque :
Un manque de confiance, une peur de demander de nouveau de l’aide et une spirale d’isolement.
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Conclusion : des mots qui engagent, ou qui abîment
Le langage du travail n’est pas neutre. Ce que l’on dit — ou ne dit pas — façonne la culture managériale autant que les décisions stratégiques.
À l’heure où les entreprises veulent fidéliser, réengager, retenir les talents, il est urgent de prendre au sérieux l’impact des mots. Un manager n’a pas à tout résoudre, mais il a le pouvoir de valoriser, d’écouter, de reconnaître. Ou, au contraire, de décourager, parfois sans s’en rendre compte.
Parce que la motivation ne se donne pas. Elle se cultive, jour après jour, souvent… phrase après phrase.
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