Le style gothique est bien plus qu’un style, c’est un art. Et voici donc les 10 livres gothiques les plus connus.

Le gothique revient en force. On le voit partout : dans l’esthétique des réseaux sociaux, dans la mode, dans les tendances artistiques, et désormais au cinéma. Le renouveau est si net que Hollywood s’y replonge frontalement.
Après le Nosferatu ténébreux de Robert Eggers avec Lily-Rose Depp et le Frankenstein stylisé avec Jacob Elordi, puis avec un nouveau souffle qui s’annonce : « Hurlevent« , adaptation des « Hauts de Hurlevent », qui arrivera en salles en 2026 avec, toujours, Jacob Elordi dans le rôle central.
Une trilogie moderne qui confirme quelque chose d’essentiel : le gothique n’est pas juste un look, c’est un art, un langage, un imaginaire. Avant d’être visuel, il était littéraire.
Le gothique, c’est l’ombre, la passion, la folie, l’obscurité qui révèle la vérité humaine. C’est la nature déchaînée, les demeures hantées par les vivants, les amours impossibles qui brûlent jusqu’à la moelle, les monstres qui reflètent nos peurs. Une esthétique qui traverse les siècles et continue de fasciner parce qu’elle explore l’inavouable.
Voici donc les 10 livres gothiques indispensables pour comprendre le genre, ses origines et son héritage contemporain.
Dans cet article :
1. Frankenstein de Mary Shelley
Impossible de commencer ailleurs. Frankenstein n’est pas seulement un pilier du gothique : c’est l’un des premiers romans de science-fiction. Mary Shelley l’écrit à 18 ans, au cœur d’un été maudit à Genève. Le docteur Victor Frankenstein crée la vie, mais rejette sa créature, déclenchant une spirale de vengeance et de solitude.
Pourquoi c’est essentiel : le roman mêle atmosphères glacées, nature sublime et questionnements moraux vertigineux. C’est un texte sur la responsabilité, l’humanité, la monstruosité et le rejet. Et aujourd’hui, c’est aussi la matrice du cinéma gothique moderne, dont le nouveau film avec Jacob Elordi remet en lumière sa puissance.

2. Entretien avec un vampire d’Anne Rice
Les livres ont donné le film avec Tom Cruise et Brad Pitt. Le gothique moderne ne serait pas ce qu’il est sans Anne Rice. L’entretien entre Louis et Malloy recompose deux siècles de nuit, de désir, de violence et de beauté décadente. Les vampires d’Anne Rice ne sont pas des monstres : ce sont des créatures hantées par la mort, la morale, la solitude.
Anne Rice a posé les bases esthétiques du vampire romantique. Sensualité, mélancolie, réflexion sur l’éternité… On retrouve dans ce roman une noirceur majestueuse, un style ample et un sens aigu du tragique.

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3. Les Hauts de Hurlevent de Emily Brontë
Ce n’est pas un roman de fantômes, et pourtant c’est l’un des textes les plus hantés jamais écrits. La lande, la tempête, la maison Wuthering Heights, Catherine et Heathcliff… Tout y est. La passion y devient une force tellurique, presque surnaturelle.
Brontë a écrit l’un des grands romans de la violence amoureuse, où la nature reflète les états d’âme et où la frontière entre vivants et morts semble poreuse. Le futur film avec Jacob Elordi ne manquera pas de raviver son aura.

4. The Outer Dark de Cormac McCarthy
Ce titre surprend parfois dans un top gothique, mais Outer Dark est l’un des textes les plus sombres de McCarthy. L’histoire suit une femme abandonnée et un frère rongé par la culpabilité dans une Amérique rurale décadente.
Des hommes mystérieux, presque surnaturels, rôdent et marquent le récit d’une angoisse croissante. McCarthy y déploie un gothique rural, brutal, sans filtre. Une forme moderne de noirceur qui rappelle la folie religieuse, la fatalité et les paysages hostiles propres au genre.

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5. Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde
Seul roman d’Oscar Wilde, et l’un des textes les plus élégants du gothique fin-de-siècle. Dorian, jeune homme d’une beauté absolue, reste éternellement jeune tandis que son portrait absorbe ses péchés, ses excès et sa corruption morale.
C’est le gothique esthétique, celui des salles feutrées, des tentations, des masques sociaux. Oscar Wilde y associe beauté, décadence et damnation dans une écriture somptueuse.

6. L’Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde de Robert Louis Stevenson
Court, mais dévastateur. Le docteur Jekyll crée une potion qui révèle son double monstrueux, M. Hyde. Une métaphore devenue universelle sur la dualité humaine. Stevenson sculpte un Londres brumeux, inquiétant, où l’hypocrisie sociale nourrit le mal intérieur. Le thème du double est l’une des obsessions du gothique, et ce livre en est la base.

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7. Dracula de Bram Stoker
Le vampire le plus célèbre du monde est aussi l’une des pierres angulaires du gothique. Journal intime, correspondances, coupures de presse… Bram Stoker compose un roman polyphonique qui a façonné tout un imaginaire visuel.
Dracula réunit tous les marqueurs gothiques : château isolé, menace invisible, érotisme sous-jacent, science impuissante face au surnaturel, voyage dans l’inconnu.

8. Le Moine de Matthew Gregory Lewis
Publié en 1796, Le Moine fait partie des romans gothiques fondateurs. Il suit Ambrosio, moine admiré dont la chute morale devient spectaculaire et terrifiante. Sorcellerie, tentation, pactes… C’est l’un des textes les plus sulfureux du gothique originel, et un reflet des obsessions religieuses et morales de l’époque. Excessif, baroque, dangereux : le gothique à l’état pur.

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9. Jane Eyre de Charlotte Brontë
On croit parfois que Jane Eyre est un simple roman d’apprentissage, mais c’est aussi une œuvre profondément gothique. Le manoir de Thornfield, les cris dans la nuit, la nature complice, la figure de la femme enfermée… Charlotte Brontë offre un roman sur l’émancipation, mais enveloppé d’une atmosphère gothique douce et envoûtante. C’est une autre facette du genre : le gothique sentimental.

10. La Maison des Feuilles de Mark Z. Danielewski
Roman expérimental, roman-labyrinthe, roman-cauchemar. Une maison plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur, des escaliers infinis, une exploration en mode found footage littéraire… Ici, Danielewski réinvente le gothique en questionnant l’espace, la folie, la perception. C’est l’un des livres contemporains les plus influents dans la culture sombre et labyrinthique.

Bonus : Edgar Allan Poe
Impossible de parler de littérature gothique sans évoquer Edgar Allan Poe. S’il n’apparaît pas dans le top 10 principal, dominé ici par les romans fondateurs ou les œuvres les plus représentatives du genre, Poe reste l’une des figures essentielles de la tradition gothique.
Ses nouvelles comme « La Chute de la maison Usher« , « Le Cœur révélateur », « Le Puits et le Pendule » ou « Bérénice » incarnent la quintessence du gothique : obsession, folie, fièvres nocturnes, maisons vivantes, angoisse métaphysique.
Poe ne se contente pas de raconter une histoire sombre : il dissèque l’esprit humain, met en scène la dégradation psychologique, le macabre et l’irrationnel. Sa langue cisèle l’horreur avec une précision presque chirurgicale. PS : une très bonne série inspirée de La Chute de la maison Usher est également disponible sur Netflix.

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Autre bonus : H. P. Lovecraft
Si Edgar Allan Poe incarne la psyché tourmentée, H. P. Lovecraft représente l’autre grande colonne du sombre : l’insignifiance humaine face à l’inconnu. Même si son œuvre dépasse largement le gothique classique pour toucher à l’horreur cosmique, elle s’inscrit dans une lignée directe de récits hantés, de lieux maudits et de maisons imprégnées d’une présence malsaine.
Dans « L’Appel de Cthulhu« , « L’Abomination de Dunwich » ou « La Couleur tombée du ciel », Lovecraft développe un gothique nouveau, où la peur n’est plus seulement dans les maisons, mais dans les étoiles, dans les profondeurs marines, dans les dimensions inaccessibles. Le manoir isolé devient un laboratoire abandonné, une ferme dégénérée, une météorite qui infecte la terre elle-même.
Son influence est immense : Stephen King, Guillermo del Toro, Jeff VanderMeer, les jeux vidéo, les films d’horreur, la pop culture entière portent sa trace.

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