À travers les époques comme à travers les espèces, les femmes vivent plus longtemps que les hommes. C’est une constante à laquelle la science cherche une réponse et certains ont peut-être trouvé l’explication.

Qu’il s’agisse de l’espèce humaine ou de l’espèce animale, les femmes ont une espérance de vie plus longue que les hommes, peu importe l’endroit où l’on se trouve sur la planète Terre. En 2024, les données de l’Insee donnaient à voir 85,6 ans pour les femmes et 80 ans pour les hommes. Cette disparité n’est pas inhérente à notre époque, car elle existait depuis des millénaires et les découvertes en santé n’ont pu la supprimer. Au fil des ans, certains ont tenté d’y trouver une explication rationnelle. À part les vidéos comiques qui montrent la gent masculine dans des situations dangereuses, aucune n’a jusque-là pu expliquer le phénomène. Mais la récente étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science Advances le 1er octobre 2025, offre notamment quelques explications.
Dans cet article :
Un privilège féminin en partie expliqué par la génétique
L’étude menée par l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutive à Leipzig en Allemagne s’est basée sur près de 1100 espèces de mammifères et d’oiseaux en captivité dans les zoos de divers pays du monde. Tout comme chez les humains où les femmes ont une espérance de vie moyenne de 12 % supérieure à celle des hommes, les femelles aussi vivent plus longtemps que les mâles, chez les mammifères. Chez 72% des mammifères, les femelles vivent plus longtemps. Il n’y a que chez les oiseaux où 68 % des mâles ont une plus longue espérance de vie. D’après les chercheurs, la raison de cette disparité viendrait de la répartition des chromosomes sexuels chez les deux groupes d’animaux.
Les chromosomes sont de petites structures constituées des molécules d’ADN. Elles contiennent les gènes, une partie de l’identité de la personne et assure la transmission de l’information génétique (comment une personne sera). Toutes les espèces n’en possèdent pas les mêmes et cela varie aussi selon le sexe.
Chez les mammifères femelles, on trouve deux chromosomes exemplaires XX. Ceci donne un avantage à leur organisme, car l’un peut prendre le relai de l’autre en cas d’anomalies génétiques. Les mâles n’ont pas cet avantage, car ils possèdent deux chromosomes XY. Le Y est plus réduit et ne contient pas assez d’informations pour suppléer le X en cas de défaut.
Selon les chercheurs, cette différence serait l’explication aux mutations génétiques auxquelles les hommes sont exposés. Toutefois, les scientifiques avancent aussi que la génétique ne répond pas dans tous les cas. « Par exemple, chez de nombreux rapaces, les femelles sont à la fois plus grandes et vivent plus longtemps que les mâles. Les chromosomes sexuels n’expliquent donc pas tout. »
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L’écologie et la sélection sexuelle pèsent aussi dans la balance de l’espérance de vie
Selon le comportement de chaque espèce, le danger qu’il rencontre réduit son espérance de vie. Ceci touche notamment à qui va chasser ou qui va rester au nid. Dans bien de cas, ce sont les femelles qui restent au nid et défendent les petits. Elles sont aussi plus sédentaires durant la reproduction. En conséquence, elles s’exposent moins. Les mâles, quant à eux, doivent défendre leur territoire, chasser et apporter à manger à leurs petits. Tout ceci entraîne une plus grande dépense énergétique, une grande prise de risque et une espérance de vie réduite.
Outre cette situation naturelle, la sélection sexuelle joue un grand rôle. Chez les espèces polygames, les mâles s’engagent dans une sorte de conflits et développent des comportements pour contrôler et protéger leur territoire. Tout cela entraîne une grande prise de risque et réduit leur espérance de vie.
Par ailleurs, l’investissement parental pourrait encore justifier cette disparité dans l’espérance de vie, d’apres les chercheurs. Chez la plupart des mammifères, comme chez l’humain, ce sont les femelles qui assurent l’éducation des petits. Ceci les expose moins et offre à leur progéniture une grande chance de procréer à leur tour.
Bien que tous ces dangers extérieurs n’existent plus dans les zoos, l’espérance de vie reste encore un privilège des femelles. Ce qui assure que les dangers seuls ne suffisent pas et que la génétique joue un rôle immense.
Tout cela peut être extrapolé à la situation humaine, en raison des grandes ressemblances. Malgré les découvertes et inventions du XIXe et XXe siècle, la différence dans l’espérance de vie n’a pas disparu.
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