Besoin de reprendre le travail progressivement ? Le mi-temps thérapeutique est la solution pour une reprise en douceur sans stress.
Fatigue persistante, appréhension de la reprise, besoin de temps pour se reconstruire… Après un arrêt maladie, retourner au travail à temps plein peut être difficile. C’est là qu’intervient le mi-temps thérapeutique (ou temps partiel thérapeutique) qui permet une reprise progressive. Comment fonctionne-t-il ? À qui s’adresse-t-il ? Quelles démarches effectuer ? On fait le point.
Dans cet article :
Qu’est-ce qu’un mi-temps thérapeutique ?
Le mi-temps thérapeutique est un aménagement du temps de travail proposé à un salarié après une période d’arrêt pour raison médicale. Il permet de reprendre son activité professionnelle à temps partiel, tout en étant encore considéré en convalescence. Son objectif : faciliter le retour à l’emploi sans aggraver l’état de santé.
Contrairement à ce que son nom laisse penser, il ne s’agit pas forcément de 50 % du temps de travail. La durée du temps partiel est fixée en fonction de la situation médicale et des besoins du salarié, en accord avec le médecin traitant et le médecin du travail.
Qui peut en bénéficier ?
Toute personne salariée du secteur privé ou public peut demander un mi-temps thérapeutique, à condition de remplir deux critères principaux :
- Avoir bénéficié d’un arrêt de travail indemnisé par l’Assurance Maladie ;
- Être reconnue apte à travailler à temps partiel par le médecin traitant puis, éventuellement, validée par le médecin du travail.
Ce dispositif est souvent utilisé après :
- une maladie de longue durée (cancer, dépression, burn-out…) ;
- un accident du travail ou une maladie professionnelle ;
- une intervention chirurgicale nécessitant une longue récupération.
VOIR AUSSI : Retour au travail après bébé : comment réussir sa reprise ?
Quelles démarches effectuer ?
- Consulter son médecin traitant : il juge si l’état de santé permet une reprise en temps partiel et établit un certificat médical mentionnant la demande.
- Envoyer la demande à la CPAM (Caisse Primaire d’Assurance Maladie) : celle-ci décide de l’accord de prise en charge (ou non) et du maintien des indemnités journalières.
- Informer l’employeur et organiser une visite de reprise avec le médecin du travail. Ce dernier peut donner des recommandations précises sur les horaires, les tâches ou les conditions de travail.
- Définir les modalités du temps partiel avec l’employeur (horaires, durée hebdomadaire, tâches adaptées).
💡 À noter : l’employeur peut refuser un mi-temps thérapeutique si l’aménagement demandé est incompatible avec le poste ou l’organisation du service.
Quelle rémunération pendant le mi-temps thérapeutique ?
La rémunération dépend de la convention collective et de l’accord de la CPAM :
- L’employeur verse un salaire à hauteur du temps de travail effectif ;
- L’Assurance Maladie peut compléter ce salaire via le maintien des indemnités journalières ;
- Certaines mutuelles peuvent aussi intervenir pour compenser la perte de revenus.
Il est donc possible de conserver un revenu proche du salaire initial, selon les situations.
Quelle durée maximale ?
Il n’existe pas de durée légale fixe, mais le mi-temps thérapeutique est accordé pour une période déterminée, renouvelable. En général, il ne dépasse pas 1 an au total, sauf cas particuliers (affections de longue durée, rechutes…).
Quels sont les avantages du mi-temps thérapeutique ?
Le mi-temps thérapeutique offre de nombreux bénéfices, tant pour le salarié que pour l’entreprise. Voici pourquoi il constitue un véritable levier de rétablissement :
1. Reprendre progressivement, sans se brusquer
Après un arrêt de travail long ou éprouvant, un retour brutal à temps plein peut être physiquement ou psychologiquement insurmontable. Le temps partiel thérapeutique permet une reprise en douceur, en respectant le rythme de récupération du salarié.
C’est une solution intermédiaire qui évite les rechutes et les arrêts en cascade.
2. Maintenir le lien avec le monde professionnel
Un arrêt prolongé peut entraîner un sentiment d’isolement ou de perte de confiance. Revenir au travail même à temps partiel permet de préserver un cadre social et professionnel, et de retrouver ses repères progressivement.
3. Adapter les missions aux capacités du moment
Grâce au suivi du médecin du travail, les tâches confiées peuvent être aménagées selon les capacités actuelles : horaires plus souples, réduction des charges physiques, environnement moins stressant… L’idée est de préserver la santé sans couper le lien avec le métier.
4. Prévenir la désinsertion professionnelle
Le mi-temps thérapeutique limite le risque que la maladie entraîne un éloignement durable de l’emploi. Il offre une transition réaliste entre arrêt et reprise, réduisant les risques de licenciement pour inaptitude ou de perte de compétences.
5. Garder une stabilité financière relative
Même si une perte de revenu est possible, le salarié continue de percevoir une rémunération partielle et peut cumuler salaire et indemnités journalières. Certaines mutuelles ou conventions collectives compensent en partie cette perte, ce qui atténue l’impact financier.
6. Mieux gérer les émotions liées à la reprise
Anxiété, peur du jugement, pression… Le mi-temps thérapeutique permet aussi de revenir sans se mettre la pression, de prendre confiance petit à petit, et de retrouver du sens et du plaisir dans son activité.
VOIR AUSSI : RQTH : avantages et inconvénients, ce que vous devez savoir sur les bénéfices/risques
Quelles sont les limites du mi-temps thérapeutique ?
Malgré ses nombreux atouts, le mi-temps thérapeutique n’est pas exempt de contraintes :
- Rémunération réduite : même avec les indemnités journalières de la Sécurité sociale, il peut y avoir une perte de salaire si la mutuelle ou l’employeur ne compensent pas intégralement.
- Complexité administrative : entre les démarches auprès du médecin traitant, de la CPAM, du médecin du travail et de l’employeur, le processus peut sembler lourd et décourageant.
- Acceptation par l’employeur non automatique : celui-ci peut refuser le temps partiel thérapeutique si les conditions de reprise ne sont pas compatibles avec les besoins du service.
- Risque de charge mentale : certains salariés ressentent une pression à reprendre “comme avant”, ou à prouver leur efficacité, même en étant encore fragiles.
- Pas toujours adapté à tous les postes : pour certains métiers très physiques ou à horaires fixes (industrie, restauration…), il peut être difficile d’adapter réellement les conditions de travail.
Le mi-temps thérapeutique a-t-il un impact sur la retraite ?
Oui, le passage en mi-temps thérapeutique peut influencer la retraite, mais les conséquences varient selon le statut du salarié et la durée du dispositif.
Les trimestres pour la retraite
👉 Bonne nouvelle : pendant toute la période de mi-temps thérapeutique indemnisée par l’Assurance Maladie, le salarié continue de valider des trimestres pour sa retraite au même titre que pendant un arrêt maladie classique.
✅ Il suffit que le salarié perçoive un montant minimal d’indemnités (environ 1 690 € bruts en 2025 pour valider 1 trimestre). Ainsi, en mi-temps thérapeutique, il est tout à fait possible de valider 4 trimestres par an, même si l’on travaille à temps partiel.
Le montant de la pension
📉 En revanche, là où cela peut jouer, c’est sur le calcul du montant de la pension. En effet, si le mi-temps thérapeutique réduit fortement le salaire perçu pendant plusieurs années (salaire + IJSS), cela peut baisser la moyenne des 25 meilleures années (dans le privé) servant de base au calcul de la retraite.
Mais cela ne concerne que les longues périodes de temps partiel thérapeutique ou les personnes proches de la retraite. Pour une reprise temporaire de quelques mois ou un an, l’impact reste minime.
💡 En résumé :
- Aucun impact sur la validation des trimestres, tant que les IJSS sont perçues.
- Effet possible sur le montant de la pension, si le salaire est durablement réduit.
VOIR AUSSI : Est-ce que le chômage compte pour la retraite ?
Quelles précautions à prendre ?
- Bien communiquer avec l’employeur pour que la reprise soit adaptée ;
- Ne pas hésiter à revoir le médecin du travail en cas de difficultés ;
- Évaluer régulièrement son état de santé avec son médecin traitant.
Le mi-temps thérapeutique est un outil précieux pour reprendre le travail après un coup dur physique ou psychologique. Il permet de retrouver un rythme, sans pression, et d’éviter une reprise trop rapide avec des potentielles conséquences néfastes sur la santé physique et mentale. À condition d’être bien encadré, il offre un vrai tremplin vers un retour à la normale, en douceur et en sécurité.
BuzzWebzine est un média indépendant. Soutiens-nous en nous ajoutant à tes favoris sur Google Actualités :