La maladie mentale est un sujet délicat. Néanmoins, une meilleure compréhension des facteurs favorisant la folie aide à prévenir son développement et éventuellement à y faire face.
La folie ou maladie mentale est un trouble complexe. Elle a intrigué et préoccupé les sociétés à travers l’histoire. De nombreuses questions se posent : pourquoi certaines personnes deviennent-elles folles ? Quels sont les facteurs qui contribuent à la détérioration de la santé mentale ? Dans tous les cas, la folie ne vient pas toute seule. Il existe des facteurs qui prédéterminent un individu au trouble mental.
Dans cet article :
Le stress chronique
Le stress chronique est la conséquence d’une exposition prolongée, répétée ou les deux à des situations stressantes. Ces dernières comprennent notamment les pressions et les problèmes quotidiens au travail, à la maison, la perte d’un être cher ou d’un emploi. Cet état de stress prolongé est délétère pour la santé mentale et la santé en général.
Pour cause, le corps libère des hormones comme le cortisol en cas de stress. Cette hormone a différents rôles, dont la préparation du sujet au combat et à la douleur. Toutefois, des régions cérébrales impliquées dans la régulation des émotions, telles que l’amygdale et l’hippocampe, peuvent être atteintes. C’est le cas quand le cortisol est présent à des niveaux élevés sur une longue période. Si ces problèmes de stress persistent, la personne a davantage de risques de développer une maladie mentale.
Les traumatismes peuvent rendre fou
Les traumatismes, tels que les abus, les accidents graves ou la guerre, peuvent marquer profondément la psyché humaine. Ils ont le potentiel de perturber la stabilité émotionnelle, conduisant à des réponses psychologiques graves. Ces évènements altèrent parfois les croyances fondamentales qu’une personne a sur elle-même et sur le monde. Sa confiance en soi peut notamment être gravement compromise.
C’est pourquoi, les enfants exposés à des traumatismes sont plus susceptibles de développer des troubles mentaux une fois adultes. Par ailleurs, les expériences difficiles favorisent la mise en place de schémas de pensée négatifs. Des modèles comportementaux néfastes qui persistent au fil du temps peuvent également se développer. Dans ces cas, se comporter sainement en société devient difficile.
La défaillance des mécanismes de défense
Face à des événements traumatiques, le cerveau peut déployer divers mécanismes de défense pour tenter de limiter l’impact émotionnel. Cependant, ces mécanismes sont susceptibles d’échouer, conduisant à des troubles psychiatriques. La dissociation, un détachement émotionnel de la réalité pour échapper à la douleur psychologique, en est un exemple.
En outre, les individus exposés à des événements traumatisants peuvent aussi développer le trouble de stress post-traumatique (TSPT). Ce dernier se caractérise par des flashbacks, des cauchemars, une hypervigilance et des réactions intenses face aux rappels du traumatisme. Selon les cas, ces symptômes peuvent considérablement perturber la vie quotidienne et sociale pour entraîner une détresse psychologique sévère chez le sujet.
Des facteurs génétiques et biologiques
Des études scientifiques ont démontré que la génétique peut jouer un rôle dans la prédisposition à certains troubles mentaux. Ainsi, une personne ayant un parent atteint de trouble bipolaire, par exemple, est plus susceptible de développer cette même maladie.
Il convient de noter que les chercheurs n’ont pas découvert de gènes spécifiques étant invariablement à l’origine de telles affections. D’autant plus que l’environnement et le mode de vie jouent également un rôle crucial dans le développement d’un trouble psychiatrique.
P.S : Les autres facteurs mentionnés dans cet article concernent tout le monde, prédisposé génétiquement ou non. Seulement, une prédisposition devrait pousser la personne concernée et ses proches à faire davantage attention.
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La chimie du cerveau
Les maladies mentales sont souvent associées à des déséquilibres chimiques dans le cerveau. Ce problème touche principalement les neurotransmetteurs qui facilitent la transmission des signaux entre les cellules nerveuses. Ces substances chimiques ont un rôle crucial dans la régulation de l’humeur, du comportement et de la cognition.
Par conséquent, des niveaux anormaux de ces substances contribuent au développement de troubles mentaux. Parmi ces neurotransmetteurs, il y a la sérotonine, la dopamine, la noradrénaline et le cortisol, mentionné plus tôt.
L’épigénétique et la folie
L’épigénétique peut influencer la façon dont les gènes sont exprimés de manière réversible. Ces modifications sont induites par l’environnement au sens large, comme les expériences de vie, le stress, l’alimentation et autres. Ces altérations peuvent être positives comme négatives, influençant ainsi le risque de développer des troubles mentaux ou non.
Ainsi, une personne génétiquement prédisposée à la schizophrénie peut ne pas développer cette maladie. Pour réduire les risques, elle doit être exposée à un environnement favorable à son bien-être et bénéficier d’un soutien social adéquat. À l’inverse, un environnement malsain et stressant augmente les risques déjà présents chez une personne étant génétiquement prédisposée.
Des facteurs sociaux de la folie
Le besoin d’interactions sociales et de sentiment d’appartenance est profondément enraciné dans l’évolution humaine. Lorsqu’une personne se sent seule et isolée, elle a moins de ressources pour faire face au stress et aux difficultés. D’ailleurs, le soutien social est généralement un facteur protecteur important contre une maladie mentale. Par conséquent, son absence augmente la vulnérabilité psychologique.
De plus, l’isolement social peut entraîner des sentiments de solitude, de désespoir et affecter l’estime de soi. Cette situation peut conduire à des sentiments d’inutilité et à une baisse de la confiance en soi. Dans sa théorie interpersonnelle et psychologique du suicide, Thomas Joiner a pointé l’impact déterminant de la perte d’appartenance et de la perception d’être un fardeau. Ces facteurs augmentent le risque de comportements autodestructeurs ou de pensées suicidaires.
L’abus de substances psychoactives peut mener à la folie
L’utilisation de substances psychoactives, comme l’alcool, les drogues dures ou les médicaments psychotropes, peut altérer la perception de la réalité. Dans ce cas, la pensée, la vision et l’interprétation des événements du consommateur subissent des changements. Ces derniers peuvent alors conduire le sujet à des comportements inhabituels et éventuellement à une perte de l’inhibition latente.
L’inhibition latente représente un concept psychologique expérimental. Celle-ci décrit la capacité à filtrer les stimuli. Lorsqu’elle atteint un bas niveau, cela provoque un énorme flux d’informations chez les personnes qui ne peuvent pas gérer cet état. Cela peut les rendre malades et potentiellement générer une forme de psychose. Plus globalement, l’usage chronique ou addictif de substances psychoactives augmente les risques de contracter des maladies mentales.
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