Caution de location non rendue à temps ? Connaissez vos droits, les délais légaux et les recours pour éviter toute mauvaise surprise.

Au moment de quitter un logement, une question revient toujours : dans quel délai le propriétaire doit-il restituer le dépôt de garantie, communément appelé caution de location ? Entre délais légaux, retenues possibles et recours en cas de litige, mieux vaut connaître ses droits pour éviter les mauvaises surprises.
Dans cet article :
Qu’est-ce que le dépôt de garantie ?
Versé lors de la signature du bail, le dépôt de garantie sert de couverture au propriétaire en cas d’impayés ou de dégradations dans le logement. Contrairement à l’idée reçue, il ne s’agit pas d’une somme dont le bailleur dispose librement. Son montant est strictement encadré par la loi : il correspond à un mois de loyer hors charges pour une location vide, et peut atteindre deux mois pour une location meublée (pour les baux signés après 2014).
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Combien de temps pour rendre la caution ?
Depuis la loi Alur de 2014, le délai est clair : le bailleur dispose d’un mois pour restituer la caution si l’état des lieux de sortie correspond à celui d’entrée. En revanche, si des dégradations ou des impayés sont constatés, ce délai peut être porté à deux mois. Dans tous les cas, le point de départ est fixé à la remise effective des clés par le locataire, et non à la simple date de départ mentionnée dans le préavis.
Peut-on retenir une partie de la caution ?
Oui, mais uniquement pour des raisons légales et justifiées. Le propriétaire est en droit de déduire des sommes si des loyers ou charges restent impayés, ou si le logement présente des dégradations nécessitant des réparations. Attention toutefois : la loi distingue bien les dégâts réels de l’usure normale liée au temps. Une peinture qui a jauni ou un parquet légèrement marqué par les années ne peuvent pas être retenus au titre de la caution.
Dans tous les cas, le bailleur doit fournir des justificatifs clairs – factures, devis de réparation ou relevés de charges – pour expliquer la retenue effectuée. Sans preuve, celle-ci n’a aucune valeur légale.
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Quels recours en cas de retard ?
Si le propriétaire tarde à restituer la caution au-delà du délai légal, le locataire peut d’abord envoyer une lettre de mise en demeure en recommandé. Si cette démarche reste sans effet, la commission départementale de conciliation peut être saisie, puis en dernier recours le tribunal judiciaire. La loi prévoit également une sanction financière pour les bailleurs en retard : une majoration de 10 % du loyer mensuel hors charges est appliquée par mois de retard commencé.
Comment éviter les litiges ?
Le meilleur moyen de prévenir les conflits reste un état des lieux précis et complet, réalisé aussi bien à l’entrée qu’à la sortie du logement. Conserver des factures d’entretien (ménage, chaudière, réparations mineures) permet également de prouver sa bonne foi. Enfin, la remise des clés doit être faite de manière officielle : en main propre contre récépissé ou par courrier recommandé.
FAQ sur la restitution de la caution
Le délai est d’un mois si l’état des lieux de sortie ne révèle aucune anomalie. Il peut être porté à deux mois si des dégradations ou des impayés sont constatés.
Oui, mais uniquement pour des motifs légitimes et avec justificatifs à l’appui : loyers ou charges impayés, réparations dues à des dégradations, etc. L’usure normale du logement ne peut pas être retenue.
Il faut commencer par envoyer une lettre de mise en demeure en recommandé. Si le propriétaire ne réagit pas, le locataire peut saisir la commission départementale de conciliation, puis le tribunal judiciaire.
Oui. La loi prévoit une majoration de 10 % du loyer mensuel hors charges par mois de retard commencé.
Le délai commence à courir à partir de la remise effective des clés au bailleur ou à son représentant, et non à la date de fin du préavis.
Restituer une caution n’est pas une faveur accordée par le propriétaire, mais une obligation légale encadrée par des délais précis. Un mois si tout est en ordre, deux mois si des retenues justifiées s’imposent. En cas de retard ou d’abus, le locataire dispose de leviers efficaces pour récupérer son dû.
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