Les croisades ont été un épisode majeur de l’histoire médiévale, ayant eu lieu entre le XIe et le XIIIe siècle. Elles ont été directement dictées par des personnalités religieuses, y compris le pape.
Les croisades, qui ont eu lieu de 1095 à 1291, ont incité les chrétiens à se rendre en Terre sainte. Elles avaient pour but de libérer Jérusalem et ses alentours du contrôle des Turcs seldjoukides. Une fois ce but accompli, les croisés ont pu permettre aux pèlerins d’accéder à Jérusalem. Cependant, derrière cette reconquête se cachaient des projets ambitieux de l’Église catholique. Les croisades étaient motivées par des enjeux économiques, politiques et démographiques, et elles visaient également à étendre les territoires de l’Église.
Les pèlerinages vers la Terre-Sainte ont déjà eu lieu aux IIIe et IVe siècles, motivés par l’empereur Constantin, qui a fait du christianisme la religion de l’Empire romain. Ils continueront plusieurs siècles durant, mais prennent une tout autre dimension au Xe siècle. Après la conquête de la ville par les Turcs seldjoukides des steppes d’Asie en 1078, les Turcs ont interdit l’accès aux chrétiens. C’est pourquoi le pape Urbain II lança la première croisade en 1095 qui a été un grand succès. Cela conduit à la création des Nations latines orientales. Afin de défendre ces nouvelles nations, sept croisades ont été menées de 1147 à 1291.
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Vers la conquête de Jérusalem : la ville sainte !
En 324, l’empereur Constantin, sous l’influence de sa femme Hélène, se prend d’affection pour la ville de Jérusalem. Il la transforme alors en ville chrétienne en construisant des églises. On y trouve le Saint-Sépulcre (le tombeau du Christ), celui de Saint Étienne et quelques autres monuments.
L’invasion des Perses en 614 et l’occupation temporaire de Jérusalem provoquent de nombreux massacres et la destruction de plusieurs églises. Affaiblie par cette guerre, Jérusalem capitule devant le calife Omar en 638. Puis en 661, la dynastie omeyyade de Damas construit deux grandes mosquées (Dôme du Rocher et El-Aqsa). Sur la base des récits de Mahomet, les musulmans ont décidé que Jérusalem serait la ville de l’Islam. La ville était ainsi devenue un lieu de culte pour plusieurs religions, mais pas seulement pour les catholiques. Les deux parties n’étaient pas prêtes à se départager.
En 880, le pape Jean VIII a fait une déclaration qui a changé le point de vue des chrétiens. Il lança l’offensive contre les païens installés dans la ville sainte et convainquit le peuple de s’allier à sa cause, en échange de la repentance de leurs péchés et d’un aller simple assuré pour le paradis. À ses yeux, un guerrier qui mourrait en combattant les infidèles trouverait sûrement la vie éternelle. Forts de cette conviction, chevaliers, nobles et paysans s’investissent vigoureusement dans la lutte contre les infidèles. Ils partent à la reconquête de Jérusalem.
Les causes lointaines des croisades
1 – La situation de l’Europe au Moyen Âge
Au XI e siècle, le besoin de posséder des terres se fait ressentir auprès des chevaliers. À cette époque, l’agriculture était en plein essor. D’ailleurs, cette activité a été soutenue par la nouvelle organisation féodale.
Ce nouveau système avait pour but de réattribuer des terres à des paysans en contrepartie des récoltes et de taxes. Ces terres étaient donc sous la protection d’un vassal qui lui était sous la protection d’un seigneur. Il faut comprendre que durant le Moyen Âge, les routes et les villages étaient la proie des brigands. De ce fait, les plus faibles cherchaient la protection d’un seigneur et en deviennent dépendants. Ce système affaiblissait alors les royaumes et leur roi, mais enrichissait les seigneurs qui s’y trouvaient.
Pour résumer la structure, tout en haut de la pyramide, il y a le Roi, puis en bas, il y a les seigneurs. C’est après que viennent ses vassaux et tout en bas de l’échelle les paysans et les artisans. Une fois, la nouvelle structure adoptée, plusieurs jeunes chevaliers étaient dépourvus de terres et de richesse. Donc, l’appel à la croisade par le pape Urbain II était pour eux une aubaine de se faire un nom et d’avoir des terres à cultiver. Compte tenu des récompenses, paysans, chevaliers ou même seigneurs se sont réunis sous une bannière et partirent vers la Terre-Sainte.
2 – La puissance de l’Église catholique au Moyen Âge
L’Église a imposé aux hommes une vision entièrement chrétienne. C’est elle qui est à l’origine de la segmentation de la population entre hommes de Dieu (clergé), combattants (nobles) et paysans (soit 98 % de la population). Riches, pauvres, nobles ou mendiants, chacun devait rester à sa place. L’Église catholique était en très bonne posture, personne ne pouvait se permettre de l’interroger ou de la remettre en cause. Elle avait assimilé cette situation à la volonté de Dieu. Nul ne pouvait la contester, même le Roi, car elle était au-dessus.
Usant de son plein pouvoir, l’Église pouvait excommunier toute personne qui ne respectait pas les lois ou les commandements du tout-puissant. Au Moyen Âge, être excommunié était un châtiment pire que la mort, car la personne serait bannie du paradis en plus de la société. Abandonné de tous, c’est la mort qui l’attend. Tout le monde ne voulait rien avoir avec lui, sauf si la personne était riche !
Cette influence et ce pouvoir que l’Église détient lui permettent de tout contrôler à sa guise. Les hautes personnalités religieuses pouvaient châtier homme ou femme qui refusaient de se faire baptiser. Ainsi, ils pouvaient facilement convaincre des hommes pour s’allier à leurs causes et partir en croisades.
3 – La détresse de l’Empire byzantin face aux Turcs
Durant le premier millénaire, le pèlerinage vers Jérusalem pouvait se faire en toute sécurité. Toutefois, cette croisée en toute sérénité était impossible sans l’existence de l’Empire byzantin. Ce dernier était comme le bouclier de la foi chrétienne. Il vivait en harmonie avec les nations musulmanes présentes dans la région. Mais aux VIIIe et IXe siècles, l’aristocratie gagnait de plus en plus de pouvoir au sein de l’empire. Elle contrôle la quasi-totalité de l’armée et menace l’empire. Pour éviter pire, l’empereur ainsi que ces fidèles conseillers ont décidé de réduire leur puissance militaire. Un pari qui s’avère risqué, car la puissance des autres nations ne cesse d’accroître.
En 1071, lors de la bataille de Manzikert, l’Empire byzantin perdit l’Anatolie centrale au profit des Seldjoukides. D’ailleurs, ces derniers avaient déjà conquis le califat de Bagdad. Battus et affaiblis militairement, les Byzantins cherchent tant bien que de mal le soutien militaire de l’Occident, par le biais des mercenaires, puis directement auprès du pape. Au concile de Présence, en mars 1095, et au concile de Clermont en novembre de la même année, le pape Urbain II demanda aux chevaliers chrétiens d’aider l’Empire byzantin contre les Turcs et de libérer la Terre sainte en même temps.
4 – Les richesses promises pour délivrer Jérusalem
L’explosion démographique au XIe siècle en Occident accroît la pauvreté. Il y en a qui ont été dépourvus de leurs terres, paysans ou nobles. L’appel du Pape Urbain II pour partir en croisade était pour beaucoup un salut, car cette quête était bien payée (Terres, richesses, gloire…). Un message qui a eu des répercussions considérables parmi les plus humbles, attirés par les grandes richesses de l’Orient. Motivé par la réussite des croisades depuis 1095 jusqu’au XIIIe siècle, le peuple se rallie sous une même cause.
La majorité des jeunes chevaliers partis en guerre sainte étaient dans une situation financière difficile. Tentés par la gloire et l’appât du gain, les croisés avaient pillé et extorqué la population locale, dont le sac de Constantinople en 1204.
Au cours de deux siècles, 8 croisades successives ont profondément modifié les relations géopolitiques et économiques entre les deux royaumes. Elles ont amené la création des pays latins de l’Orient et la croissance du commerce européen. Malheureusement, ils échouent à défendre la Terre sainte, accentuant ainsi la guerre entre les chrétiens et les musulmans puis le fossé entre les catholiques et les orthodoxes.
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