Apparemment, les millénales, soit les 29-44 ans, seraient davantage sujets aux cancers que leurs parents, mais pourquoi ?

Les millenials, soit la génération Y née entre 1981 et 1996, est désormais âgée de 29 à 44 ans. S’il s’agit encore d’une population jeune, elle semble cependant bien plus sujette aux cancers que leurs parents de la génération précédente.
Dans cet article :
Les cancers précoces en augmentation de 79 %
En effet, les chiffres sont implacables. Entre 1990 et 2019, les cas de cancer précoce (avant 50 ans) ont augmenté de 79 % dans le monde, et la mortalité associée de 28 %. Autrement dit : votre génération est la première à être plus exposée au cancer que celle de vos parents.
La faute à quoi ? Pas à la génétique, pour la plupart. Environ 80 % des cancers sont dits sporadiques, c’est-à-dire causés par des facteurs extérieurs : alimentation, pollution, stress, manque de sommeil, sédentarité… bref, tout ce qu’on appelle pudiquement le mode de vie moderne.
L’alimentation, premier coupable
L’épidémie commence dès l’enfance. L’obésité infantile a explosé à partir des années 1980. En 2022, selon l’OMS, 390 millions d’enfants et d’adolescents étaient en surpoids, dont 160 millions obèses.
Et ce n’est pas qu’un problème esthétique : le surpoids chronique crée un état inflammatoire, modifie les hormones et augmente le risque de cancer colorectal, mammaire ou de l’endomètre.
Ces effets ne disparaissent pas avec l’âge. Une méta-analyse menée sur 4,7 millions de personnes a montré qu’un IMC élevé dans l’enfance accroît de 39 % le risque de cancer colorectal chez les hommes, et de 19 % chez les femmes.
Les habitudes alimentaires ont aussi bouleversé notre microbiote intestinal, comme il est expliqué ici. Les aliments ultra-transformés, omniprésents dans nos assiettes, réduisent la diversité bactérienne et favorisent des souches pro-inflammatoires. Cela donne donc explosion des troubles digestifs chroniques (intestin irritable, SIBO, ballonnements permanents) devenus presque un badge générationnel.
L’alcool, ce faux ami social
Autre facteur majeur : l’alcool. Longtemps perçu comme inoffensif à petites doses, il est désormais classé par l’OMS et le CIRC comme cancérogène de groupe 1, au même niveau que le tabac.
Le corps transforme l’éthanol en acétaldéhyde, une molécule qui endommage directement l’ADN.
La différence entre générations est frappante : les baby-boomers buvaient souvent, mais modérément, les millennials, eux, boivent moins souvent mais plus intensément. Le fameux binge drinking. Et cette pratique est bien plus risquée pour l’organisme.
Pire encore : une étude publiée dans Environmental Science & Technology a révélé que de nombreuses bières contiennent des PFAS, les fameux polluants éternels, liés à des cancers du rein et des testicules. Autant dire que la pinte du week-end n’est pas toujours aussi anodine qu’on voudrait le croire.
Le manque de sommeil augmente les cancers ?
Vos nuits aussi se sont raccourcies. Les millennials et la Gen Z dorment en moyenne 30 à 45 minutes de moins par nuit que les baby-boomers. La faute aux écrans, au stress et à cette lumière bleue qui dérègle tout : la production de mélatonine, hormone clé du sommeil mais aussi antioxydant naturel, en prend un coup.
Alors, l’organisme répare moins bien l’ADN, les mutations s’accumulent, et la régénération cellulaire devient chaotique. Moins de mélatonine, plus de risques de cancer. Simple et terrifiant.
Quand le rythme circadien est perturbé, certains gènes réparateurs cessent d’être correctement activés. Les erreurs s’empilent, et les cellules déraillent. Une fatigue chronique qui, à long terme, se paye cher.

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Le stress, carburant invisible des tumeurs
Hyperconnectés, sur-sollicités, souvent précarisés : les millennials vivent avec un taux de cortisol (l’hormone du stress) constamment élevé. Le problème ? Le cortisol, sur le long terme, affaiblit l’immunité, favorise l’inflammation et empêche le corps d’éliminer les cellules anormales.
Des études ont montré que les personnes soumises à un stress chronique ont jusqu’à deux fois plus de risques de mourir d’un cancer. Et chez certains, le stress peut même réactiver des cellules tumorales dormantes. Autrement dit : l’angoisse permanente n’abîme pas que la santé mentale, mais aussi la santé tout court.
L’automédication, un risque sous-estimé
Dernier point noir : notre manie de tout soigner nous-mêmes. Douleurs, insomnies, règles douloureuses, anxiété… Les médicaments sont devenus réflexes. Or, une consommation répétée de paracétamol peut endommager le foie et augmenter le risque de cancer hépatique.
Même logique pour les pilules contraceptives prises sur de longues périodes : elles augmentent légèrement le risque de cancer du sein et du col de l’utérus, même si elles protègent contre ceux des ovaires et de l’endomètre.
Les antiacides et les antibiotiques pris à répétition peuvent aussi dérégler la flore intestinale, favorisant des déséquilibres liés à certains cancers digestifs.
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