Roller derby : plus que du patin, c’est une révolution en short et protections

Sport d’équipe sur patins, le roller derby mêle vitesse, stratégie et inclusivité. Voici ce que cache cette discipline spectaculaire.

C’est rapide, intense, coloré… et c’est bien plus que du patin à roulettes ! Le roller derby séduit de plus en plus d’adeptes en France. Ce sport d’équipe spectaculaire mêle agilité, stratégie et contact sur une piste ovale, avec des patins et une ambiance survoltée. Mais derrière les chocs et les noms de scène déjantés, se cache un univers bien plus profond : féministe, inclusif, engagé, et résolument communautaire. Que vous soyez curieux, futur joueur ou joueuse, ou simplement fan de sports alternatifs, voici tout ce qu’il faut savoir sur ce sport pas comme les autres.

Le roller derby, un sport pas comme les autres

Le roller derby, c’est un concentré d’énergie, de vitesse et de contact, pratiqué sur des rollers quad, c’est-à-dire à quatre roues, pas en ligne. Ce sport est arrivé pour la première fois aux États-Unis dans les années 1930 et il a vraiment gagné en popularité dans les années 2000 grâce à des équipes de femmes passionnées. Aujourd’hui, la discipline connaît un véritable engouement en France, grâce aux clubs de roller derby dynamiques et un esprit communautaire fort.

Joué sur une piste ovale appelée track, le roller derby est un sport de contact stratégique, où chaque action compte. Les équipes s’affrontent lors de manches explosives appelées des jams, qui durent 2 minutes maximum.

Les règles du roller derby : une affaire de stratégie et de vitesse

Sur le track, chaque équipe aligne 5 joueuses ou joueurs :

• 1 jammeuse, facilement reconnaissable grâce à l’étoile sur son casque,
• 4 bloqueuses, qui forment ensemble le pack, au cœur de la stratégie.

Le but du jeu

La jammeuse doit faire le tour de la piste et dépasser les membres de l’équipe adverse pour marquer des points. Chaque adversaire dépassé = 1 point. Mais attention, la défense peut être rude ! Le code du jeu autorise les contacts et les coups, mais dans des zones précises du corps. En cas de faute, c’est direction la penalty box.

Les coups autorisés et non

Type de contact	✅ Autorisé	❌ Interdit
Parties du corps utilisées pour frapper	Épaules, hanches, tronc, fessier	Coudes, mains, avant-bras, genoux, pieds
Zones du corps de l’adversaire qu’on peut viser	Hanches, épaules, tronc, cuisses	Tête, cou, dos, dessous des genoux
Contacts spécifiques	Bloc latéral avec l’épaule ou la hanche	Coup dans le dos, poussée avec les bras ou les mains
Comportements sanctionnés	Blocage contrôlé, dans les règles	Trébucher volontairement, charge, contact dangereux
Sanctions possibles	Aucune si légal	Avertissement, penalty box, expulsion

🛑 Rappel : Même les contacts autorisés doivent rester contrôlés, cadrés et sûrs. Le but n’est pas de blesser, mais de stratégiser le jeu.

Les règles du roller derby sont strictes et encadrées par la WFTDA (Women’s Flat Track Derby Association), qui régule ce sport à l’échelle mondiale. La flat track, surface sans inclinaison, est aujourd’hui la norme, ce qui permet de pratiquer ce sport dans la majorité des gymnases classiques, sans infrastructure spécifique.

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Comment devient-on joueuse de roller derby ?

Avant de foncer sur la piste et d’enchaîner les jams, il y a un véritable parcours de formation. Le roller derby demande des bases solides, tant sur le plan technique que stratégique. Chaque nouvelle recrue – appelée parfois fresh meat dans l’univers du derby – commence par un entraînement intensif pour acquérir les fondamentaux.

Étape 1 : apprendre à patiner

On commence par maîtriser les déplacements en avant, puis en arrière, apprendre à s’arrêter efficacement, à croiser les jambes dans les virages (le fameux cross over) et à adopter la bonne posture de derby, c’est-à-dire en position basse, proche du squat, pour mieux encaisser les chocs et gagner en stabilité.

Étape 2 : connaître les règles

En parallèle, les nouvelles joueuses doivent assimiler toutes les règles du jeu : les zones de contact autorisées, les fautes, la gestion du pack, les rôles de chaque poste… Cela passe par des sessions théoriques et un QCM officiel, validant la compréhension du code du roller derby, tel que défini par la WFTDA.

Étape 3 : réussir les tests physiques

Une fois les bases techniques et les règles acquises, il faut passer une série de tests physiques. Cela inclut des épreuves de vitesse (par exemple, être capacle de faire 27 tours de track en 5 minutes), des exercices de freinage, de sauts, de changement de direction, et des situations de contact contrôlé.

Ce n’est qu’après avoir validé toutes ces étapes que l’on peut intégrer officiellement une équipe, participer aux matchs, et arborer fièrement son nom de derby. Une vraie progression, exigeante mais valorisante !

Le nom de guerrière : une identité sur roulettes

Entrer dans le monde du roller derby, c’est aussi se choisir une nouvelle identité. Chaque joueuse (et joueur) adopte un nom de derby, souvent drôle, décalé, provocateur ou inspiré de la pop culture. C’est une tradition forte qui permet d’affirmer sa personnalité sur le track… et de se sentir un peu super-héroïne.

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Le matériel : entre passion et rupture de stock

Pour pratiquer le roller derby, il faut un équipement spécifique, pensé pour la vitesse, les contacts et la stabilité sur la piste :

• des roller quad spécifiquement conçues pour le derby,
• des roues de roller robustes et adhérentes, comme les célèbres roues Radar,
• des protections complètes (casque, genouillères, coudières, protège-poignets),
• un maillot personnalisé aux couleurs de l’équipe et avec son nom.

Dans le milieu, certaines marques sont devenues incontournables, comme Riedell, connue pour des patins de haute qualité, très prisés par les joueuses de niveau avancé.

Avec la montée en popularité du derby, certains articles connaissent même des périodes de rupture de stock, notamment les patins d’entrée de gamme ou les roues spécifiques. C’est pourquoi les ligues de roller recommandent souvent de se fournir tôt ou d’opter pour du matériel d’occasion pour commencer.

Le prix d’un équipement complet varie généralement entre 150 € et 400 €, selon la qualité et les marques choisies. Certaines équipes mettent à disposition du matériel en stock pour les débutant·es qui souhaitent essayer sans s’équiper tout de suite.

Un sport de femmes, de minorités et d’inclusivité

Le roller derby n’est pas seulement un sport spectaculaire, c’est aussi un engagement. Il offre un espace de liberté pour les femmes, les minorités de genre, les personnes queer ou non-binaires. Chaque joueuse se crée son propre personnage. Ces femmes s’affranchissent des standards traditionnels du sport et de la beauté en adoptant un nom de scène percutant et des tenues extravagantes.

Les ligues sont souvent autogérées, où chaque membre a son rôle : organisation, arbitrage, communication, entraînement… tout est fait maison. Cette gestion participative permet à chacun·e de s’impliquer bien au-delà du match.

Pourquoi rejoindre une équipe de roller derby ?

Pratiquer le roller derby, c’est bien plus que faire du sport. C’est rejoindre une équipe soudée, se dépasser physiquement, apprendre à chuter, à pousser, à défendre… mais aussi à s’affirmer. L’ambiance des matchs est souvent électrique, avec un public fidèle et enthousiaste.

C’est aussi un moyen de se reconnecter à son corps, de gagner en confiance, et de porter des valeurs fortes : inclusion, sororité, diversité, autonomie. Sur le track, les joueuses et joueurs écrivent une autre manière de faire du sport : plus libre, plus politique, plus humain.

Alors, si vous êtes intéressés, sachez que de nombreuses villes en France ont leur derby club : Lille, Paris, Nantes, Toulouse, Marseille…

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Le roller derby à l’écran : Bliss et Derby Girl

Ce n’est pas un hasard si le roller derby a attiré les caméras. En 2009, le film Bliss (Whip It en VO), réalisé par Drew Barrymore, met en scène une adolescente rebelle (incarnée par Ellen Page, aujourd’hui Elliot Page) qui découvre ce monde de liberté, de sororité et de dépassement de soi grâce au roller derby. Le film a largement contribué à faire connaître ce sport au grand public.

En France, la série Derby Girl, disponible sur la plateforme France.tv Slash, a aussi mis un coup de projecteur sur ce sport déjanté. On y suit Marilou, une ex-miss (interprétée par Chloé Jouannet, la fille d’Alexandra Lamy) contrainte de rejoindre une équipe de roller derby. C’est drôle, rythmé, et ça offre une belle visibilité à l’univers si particulier du derby roller.

FAQ sur le roller derby

Le roller derby n’est vraiment pas un sport comme les autres. Il est explosif et profondément humain. Sur la piste, les joueuses se battent pour marquer des points. En dehors, elles construisent une communauté vibrante, inclusive et résolument tournée vers l’avenir. Que vous soyez attiré·e par l’adrénaline, l’esprit d’équipe ou les valeurs fortes, une chose est sûre : le roller derby, une fois essayé… on ne l’oublie jamais !