De Copilot à ChatGPT en passant par Tabnine, les outils d’IA pour développeurs deviennent nombreux. Mais oui, on peut encore être développeur sans utiliser d’IA en 2025.
Depuis l’article des chercheurs de Google « Attention is all you need », l’intelligence artificielle générative s’est immiscée dans nos vies. Elle a déjà révolutionné tous les secteurs d’activités avec ses fonctionnalités et celui du développement n’est pas en reste. Il suffit d’une petite phrase aujourd’hui pour que ces chatbots IA vous génèrent du code dans divers langages. Puisqu’ils peuvent permettre d’aller plus rapidement, plusieurs outils spécialisés ont été développés, dont Copilot, Tabnine ou encore Gemini Code Assist. Quoiqu’ils soient performants sur certains points, ils ne sont pas encore indispensables pour les développeurs en 2025.
Dans cet article :
Qu’est-ce fait déjà l’IA et que ne fait-elle pas encore ?
Dans le but de faire mon avis, pour ce qui est de savoir si l’IA pourrait ou non remplacer les développeurs, j’ai utilisé quelques outils. Mes diverses expériences m’ont amené à comprendre que l’IA, en ayant été formée sur la syntaxe des langages de programmation et sur les divers exemples de codes sources qui existent sur le web, sait comment fonctionne la programmation. Quand on parle de développement, elle sait beaucoup sur comment les choses pourraient être faites. Cela qui lui permet de faire de la complétion de code. C’est d’ailleurs dans cette dernière qu’elle excelle beaucoup.
Tout comme elle utilise la probabilité pour déterminer le mot suivant dans une phrase, elle est en mesure de déterminer ce qui devrait être la suite logique de votre code, en l’analysant. Grâce à cela, elle est aussi douée pour fournir du code générique sur la base d’un prompt.
Dans la majorité des cas, bien qu’elle s’améliore, l’IA génère encore du code approximatif, parfois erroné ou inefficace. Il n’est donc pas encore possible de l’utiliser dans des domaines critiques tels que la santé, la sécurité, etc. Aussi, plus votre programme est complexe, plus l’outil IA s’enfonce dans des bêtises.
Il faut alors prendre du temps pour analyser le code et corriger les erreurs ou simplement tout supprimer et repartir de zéro, ce qui peut annuler le gain de temps initial.
En revanche, les outils IA peuvent être d’un grand concours lorsqu’il faut déboguer. Au contraire de l’humain dont les capacités de jugement s’altèrent quand il est fatigué, l’IA est capable de repérer les erreurs, et plus rapidement, dans les codes qu’on lui fournit.
VOIR AUSSI : Si je me lançais dans la programmation en 2025, je n’apprendrais que trois langages : les voici et pourquoi
L’IA n’est pas encore utile dans tous les domaines
Si vous êtes un développeur généraliste, je pense que vous pouvez déjà utiliser l’IA pour augmenter votre productivité, si votre entreprise ne l’interdit pas. Après tout, les mathématiciens qui utilisent la calculatrice ne perdent pas forcément leur compétence en calcul. En revanche, pour ceux qui sont en bas niveau, sécurité informatique, cryptographie ou encore ceux qui font du développement spécifique, l’IA est encore peu utile pour vous.
Dans l’embarqué par exemple, l’optimisation reste l’une des grandes compétences à posséder et l’IA n’y excelle vraiment pas encore. Il en est du même dans le domaine de la sécurité où les attaques évoluent chaque jour, ce qui limite de plus en plus les capacités de l’IA. Elle doit de nouvelles mises à jour pour être efficace sur certains concepts. Enfin, pour du développement spécifique, certains projets nécessitent un raisonnement complexe que l’IA ne peut pas automatiser. Tout ce qui sort du générique semble lui poser encore des problèmes.
L’IA ne remplace pas l’expertise humaine
Quoiqu’on dise des développeurs qu’ils sont des paresseux, cette paresse ne fait surface que lorsque la tâche est répétitive. Si ce n’est pas le cas, le développement reste une affaire de contexte et de décisions. Chose qu’il est encore impossible de déléguer aux outils IA. En 2025 donc, un bon développeur doit :
- Comprendre les besoins des utilisateurs et les contraintes métiers.
- Concevoir des architectures logicielles robustes.
- Prendre des décisions critiques, en termes de performance, de sécurité, d’évolutivité, etc.
- Gérer des situations ambigües ou mal définies : même une architecture bien définie peut s’embrouiller.
À chacun de ces niveaux, je pense que l’IA est peu utile. Elle ne peut absolument pas encore remplacer ces compétences. Un développeur doit souvent adapter, corriger et intégrer du code dans un contexte précis. Cela demande une expertise que l’IA ne possède pas.
Non à la dépendance à l’IA
Même pour les développeurs qui travaillent dans des domaines où l’IA excelle, je pense qu’il est important de garder votre authenticité. En effet, utiliser l’IA à l’excès peut être un piège. Les dernières études de Microsoft ont montré que l’utilisation excessive peut nous priver de notre capacité à exercer la réflexion. Dans ce cas, vous risquez de ne plus pouvoir développer un programme fonctionnel sans IA. Ce qui serait très grave.
Sans comprendre ce qu’elle génère, on risque :
- De produire du code sous-optimal ou avec des failles de sécurité.
- De perdre en compétences et de ne plus savoir coder sans elle.
N’est-ce pas déjà la mort ? Vous aurez plus de difficulté à résoudre des problèmes et à vous adapter à de nouveaux paradigmes ou langages de programmation.
BuzzWebzine est un média indépendant. Soutiens-nous en nous ajoutant à tes favoris sur Google Actualités :