Chocolat noir rime-t-il avec risque caché ? Le cadmium s’invite dans nos douceurs préférées… Voici comment continuer à en profiter sans danger !

Depuis quelques semaines, impossible de passer à côté du sujet : le cadmium s’invite dans nos tablettes de chocolat. Ce métal lourd, dont on parle surtout à propos de la pollution industrielle, serait présent dans certaines fèves de cacao, au point d’inquiéter les autorités sanitaires et les consommateurs. Alors, de quoi s’agit-il vraiment ? Est-ce dangereux ? Et surtout, doit-on se priver de chocolat noir, souvent présenté comme l’allié santé par excellence ?
Dans cet article :
Le cadmium, un métal lourd qui s’accumule dans l’organisme
Le cadmium est un élément naturellement présent dans les sols, mais aussi rejeté par certaines activités humaines comme l’utilisation d’engrais ou les fumées industrielles. Le problème, c’est que notre organisme ne sait pas bien l’éliminer. À long terme, une consommation excessive peut abîmer les reins, fragiliser les os et même augmenter le risque de cancer. Pas vraiment ce qu’on imagine en croquant un carré de chocolat…
Pourquoi le cacao est particulièrement exposé
Tout commence dans les plantations. Les cacaoyers puisent le cadmium directement dans la terre par leurs racines. Dans certaines régions d’Amérique latine, notamment au Pérou, en Équateur ou en Colombie, les sols volcaniques sont naturellement riches en ce métal. Résultat : les fèves issues de ces zones affichent des teneurs plus élevées.
Autre facteur : plus le chocolat est concentré en cacao, plus la dose potentielle grimpe. Autrement dit, les amateurs de tablettes à 85 ou 90 % sont plus concernés que ceux qui se tournent vers un chocolat au lait. On croit souvent bien faire en choisissant du chocolat noir pour ses vertus santé, mais c’est justement là que le paradoxe se cache : plus le pourcentage de cacao est élevé, plus le risque de cadmium augmente.
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Dans quels chocolats le cadmium se cache-t-il vraiment ?
Tous les produits au cacao ne sont pas touchés de la même manière. Les tablettes de chocolat noir sont en première ligne, car elles concentrent beaucoup de pâte de cacao, la partie de la fève qui accumule le cadmium. Plus le pourcentage est élevé – 70 %, 85 % ou 90 % – plus le risque augmente. À l’inverse, le chocolat au lait contient moins de cacao et davantage de lait et de sucre, ce qui dilue fortement la présence du métal. Quant au chocolat blanc, il ne présente pas ce problème puisqu’il est fabriqué uniquement avec du beurre de cacao, qui n’absorbe pas le cadmium.
Et qu’en est-il des biscuits, gâteaux ou crèmes dessert ? Là encore, tout dépend de la recette. Un moelleux préparé avec une tablette de chocolat pâtissier 70 % n’aura pas le même profil qu’un gâteau industriel au chocolat au lait. Mais globalement, les produits transformés affichent des teneurs plus faibles que les tablettes de chocolat noir consommées telles quelles.
Des seuils surveillés de près
Face à cette réalité, l’Union européenne a fixé des limites strictes. Depuis 2019, le taux maximal autorisé varie selon le pourcentage de cacao dans le produit final. Un carré de chocolat noir très corsé peut contenir plus de cadmium qu’un chocolat au lait, mais toujours dans des proportions encadrées.
Pour un adulte de 70 kilos, la dose hebdomadaire tolérable est estimée à environ 180 microgrammes. Pour un enfant, ce seuil est beaucoup plus bas, ce qui explique pourquoi les autorités insistent particulièrement sur la vigilance chez les plus jeunes.
Afin de se faire une idée plus parlante, il faut savoir qu’un carré de chocolat noir (environ 10 g) peut contenir entre 2 et 4 microgrammes de cadmium. Rapporté aux recommandations officielles, cela signifie qu’un adulte de 70 kilos ne devrait pas dépasser l’équivalent de 45 à 90 carrés par semaine, tandis qu’un enfant de 30 kilos atteint déjà son seuil avec 18 à 37 carrés. Dit autrement, quelques carrés de temps en temps ne posent pas de problème, mais attention à la consommation quotidienne et importante, surtout chez les plus jeunes, peut vite faire grimper l’exposition.
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Doit-on changer nos habitudes ?
Avant de céder à la panique, rappelons un point essentiel : manger du chocolat n’est pas synonyme d’empoisonnement. Une consommation raisonnable reste compatible avec les seuils fixés par l’EFSA. Le risque apparaît surtout si l’on mange tous les jours de grandes quantités de chocolat noir très concentré, notamment chez les enfants.
De plus, vous pouvez faire attention aux origines, car toutes ne se valent pas. Comme cité ci-dessus, ce sont surtout les fèves originaires d’Amérique latine qui posent problème, car les sols volcaniques sont naturellement riches en cadmium. Ainsi, vous pouvez vous tourner vers les chocolats d’Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Ghana), où les sols sont généralement moins contaminés.
Les marques, de leur côté, multiplient les analyses et les contrôles. Certaines coopératives vont jusqu’à cartographier les sols pour éviter les parcelles trop riches en cadmium. D’autres mélangent des fèves de différentes origines afin de diluer le taux de métal.
FAQ – Cadmium et chocolat
Oui, mais en quantités variables. Le cadmium est naturellement présent dans certains sols, et les cacaoyers l’absorbent. Tous les chocolats en contiennent donc à des niveaux différents, selon leur origine et leur teneur en cacao.
Les tablettes de chocolat noir riches en cacao (70 % et plus) présentent généralement les taux les plus élevés. Le chocolat au lait en contient beaucoup moins, et le chocolat blanc n’en contient pratiquement pas.
Une consommation occasionnelle ne présente pas de risque particulier. Le danger vient surtout d’une consommation quotidienne et importante de chocolat noir très concentré, surtout chez les enfants, plus sensibles aux métaux lourds.
Pas systématiquement, mais c’est parfois le cas. Les fèves bio proviennent souvent d’Amérique latine, où les sols volcaniques sont naturellement plus riches en cadmium. Ce n’est donc pas lié au mode de culture bio en soi, mais plutôt à la géographie.
Il suffit de varier les types de chocolat (alterner noir, lait, blanc), de diversifier les origines et de garder une consommation modérée. Les marques font aussi des contrôles pour rester en dessous des seuils fixés par la réglementation européenne.
Donc, oui, le cadmium existe bel et bien dans le chocolat. Ainsi, il mérite qu’on en parle, car il s’accumule dans le corps. Mais non, il n’est pas nécessaire de bannir totalement vos tablettes préférées. Comme souvent, la clé est dans l’équilibre : varier les origines, alterner chocolat noir et au lait, et garder la dégustation comme un plaisir, plutôt qu’une habitude quotidienne.
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