Alors que tous les étudiants semblent ‘‘passionnés’’ par l’IA ou que l’IA est désormais capable de ‘‘coder’’ avec un simple prompt, est-ce qu’il faut encore apprendre les langages bas niveau ? Avis !

La montée en puissance de l’IA générative a chamboulé tous les secteurs d’activité, a ouvert de nouvelles voies à la sortie des écoles et nourrit désormais de nouveaux rêves. De même, cette montée en puissance semble avoir changé les perceptions sur les outils que nous utilisions. Il n’y a qu’à considérer les commentaires sous mon récent article au sujet des langages de programmation pour s’en convaincre : les langages de bas niveau (C, C++, Rust, etc.) semblent être devenus obsolètes. Puisque l’IA est désormais le grand admiré, utilisant grandement du Python, la majorité des regards est désormais tournée vers ce langage de haut niveau et tous les autres de sa catégorie. Pourtant, le C et ses dérivés restent essentiels et fondamentaux pour quiconque veut aller loin dans ce secteur qu’est l’informatique.
Dans cet article :
Apprendre le bas niveau pour une connaissance profonde de l’informatique
Le tout premier langage de programmation que j’ai appris est le C. honnêtement, c’est un langage difficile avec des erreurs qui ont la capacité de briser ma motivation à chaque apparition. J’ai dû fermer mon PC pendant deux jours après avoir rencontré l’erreur Valgrind « The Impossible happened ». Ce n’est peut-être pas le meilleur langage pour démarrer sa formation, mais c’est ce que fait Epitech. Démarrer avec ce langage m’a apporté un bien énorme, je dois le reconnaitre : connaitre l’ordinateur, savoir comment il ‘‘réfléchit’’, comment il fonctionne réellement. Après le C toute la première année, j’ai découvert l’assembleur et le C++ en deuxième année. Aujourd’hui, je puis dire, sans crainte aucune de me tromper, que je connais grandement ma machine.
Apprendre le bas niveau est essentiel pour acquérir une compréhension approfondie sur l’informatique, sur l’ordinateur, les langages de programmation, etc. Cela aide à comprendre les concepts fondamentaux tels que la gestion de la mémoire, la compilation, les pointeurs, l’architecture des processeurs… Des connaissances précieuses pour devenir un développeur complet. Je pense qu’il offre un grand pouvoir d’optimisation et de débogage, permettant de créer des applications plus performantes et moins sujettes aux erreurs.
Par ailleurs, la connaissance des architectures matérielles, comme les processeurs et la gestion de la mémoire, enrichit la capacité à concevoir des solutions adaptées aux contraintes techniques.
VOIR AUSSI : Top 10 langages de programmation les plus utilisés en développement informatique
Performance et optimisation
La performance et l’optimisation sont deux des grandes compétences qu’on évaluait à chaque fois que je faisais un programme en langage bas niveau à l’école. Finalement, elles sont entrées dans mes KPI. Plus tard, quand j’ai touché aux langages haut niveau, la performance et l’optimisation n’ont pas quitté mes valeurs.
Et je pense qu’elles sont fondamentales, surtout pour développer des programmes pour des domaines où chaque milliseconde compte : jeux vidéo, systèmes embarqués, finance haute fréquence, etc.
Parlant des systèmes embarqués, je pense que celui qui ne connait pas le moindre langage de haut niveau ne saurait être un développeur efficace pour l’IoT, la robotique ou les systèmes critiques (aviation, médical, automobile). Dans ces domaines, robustesse et fiabilité sont sine qua non.
IA et bas niveau : un lien direct
Au contraire de ce que l’on pense, l’IA n’est pas dépendante du Python. Pour que cette technologie puisse avoir la rapidité qu’on lui connait, les langages de bas niveau travaillent dans l’ombre. En effet, l’IA repose sur du matériel et des bibliothèques optimisées en C/C++ (TensorFlow, PyTorch, CUDA). Comprendre ces langages permet d’optimiser les modèles et de travailler sur l’optimisation bas niveau des algorithmes.
Pour donc être un professionnel durable dans ce nouveau secteur plein d’enthousiasme, connaitre seulement le Python est risqué. Votre travail ne consistera pas uniquement à utiliser des solutions existantes. Il faudra, à un moment donné, briser la roue et inventer un nouveau système de roulement. Pourrait-on tout déléguer à l’IA ?
Dépendance aux IA de codage
Le vibe coding prend de plus en plus d’ampleurs sur le web. On pense que, puisque les LLM savent coder, quelques lignes suffisent pour développer une application fonctionnelle ou un site web tout efficace. Il s’agit là d’un mensonge qui n’emballe pas ceux qui s’y connaissent.
Si tout le monde se repose sur GitHub Copilot, ChatGPT ou DeepSeek pour coder en Python, qui écrira les moteurs sous-jacents ? Comprendre le bas niveau, c’est maîtriser la technologie plutôt que de la subir.
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