Naâman, j’ai eu la chance de la voir en concert il y a plusieurs années, ce fut une révélation : retour sur le reggaeman français.
Le reggae français vient de perdre l’une de ses figures emblématiques. Martin Mussard, alias Naâman, s’est éteint le 7 février 2025, à seulement 34 ans, des suites d’une tumeur cérébrale. Une disparition prématurée qui laisse un vide immense dans le paysage musical. Retour sur la carrière fulgurante de cet artiste hors norme, qui a fait vibrer des milliers de fans au rythme de son reggae solaire.
Dans cet article :
1. Les débuts : une passion dévorante pour le reggae
Né en 1990 à Dieppe, en Normandie, Naâman tombe très jeune sous le charme du reggae. Son déclic ? L’album Uprising de Bob Marley, qui lui ouvre les portes d’un univers où se mêlent engagement, spiritualité et sonorités ensoleillées.
Il abandonne ses études de graphisme pour se consacrer pleinement à la musique et commence à se produire sur les scènes locales. Rapidement, son flow unique et sa voix chaude attirent l’attention.
En 2010, il publie ses premiers morceaux sur Internet, attirant une audience de plus en plus large. Son style, entre reggae roots et hip-hop, commence à marquer les esprits.
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2. L’ascension : de la Normandie à la Jamaïque
Son premier projet, Deep Rockers, sort en 2012 et marque un tournant. Mais c’est Deep Rockers, Back a Yard (2013), enregistré en Jamaïque dans le mythique studio Harry J, qui l’impose comme une référence. L’album est une véritable déclaration d’amour au reggae roots, teinté d’influences hip-hop et soul.
Porté par des titres comme House of Love et Outta Road, le succès est immédiat. Les festivals s’arrachent ce jeune prodige, qui entame des tournées en Europe, en Russie et même en Chine. Son style libre et son message positif résonnent au-delà des frontières.
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3. Confirmation et maturité artistique de Naâman
En 2015, il revient avec Rays of Resistance, un album plus éclectique où se croisent reggae, hip-hop et soul. L’opus devient disque d’or en 2019, confirmant son statut d’artiste incontournable.
Deux ans plus tard, Beyond enfonce le clou. Plus introspectif, plus abouti, cet album explore de nouvelles sonorités tout en restant fidèle à l’ADN reggae de l’artiste. Il y intègre des influences soul, des chœurs gospel et des rythmes caribéens.
Son dernier projet, Temple Road (2022), est le reflet de son évolution personnelle. Influencé par ses voyages en Inde et sa vie à Goa, il y mêle des sonorités spirituelles, entre reggae mystique et introspection profonde.
Son engagement dans la spiritualité et la nature l’amène à s’investir dans des projets alternatifs, entre agriculture bio et rencontres avec des sages indiens. Cette période le pousse à redéfinir sa musique et à y insuffler encore plus de sincérité.
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4. Un combat contre la maladie
Diagnostiqué d’une tumeur cérébrale en 2019, Naâman n’a jamais cessé de créer et de se produire. Son dernier concert, en juillet 2024 à Dieppe, fut un moment d’émotion intense, un adieu vibrant à son public.
Malgré la maladie, il a continué à défendre les valeurs qui lui étaient chères : l’amour, la liberté, la spiritualité et la musique comme vecteur de paix.
Jusqu’au bout, il a cherché à transmettre un message d’espoir et d’amour à travers sa musique. Sa dernière chanson, Mon amour, sortie en décembre 2024, est un poignant hommage à la vie et à la résilience.
Naâman laisse derrière lui une discographie riche et un impact indélébile sur la scène reggae française et internationale. Il restera l’un des rares artistes hexagonaux à avoir su conquérir un public bien au-delà des frontières de la France. Son message et son énergie positive continueront d’inspirer. Son reggae, lui, ne s’éteindra jamais.
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