Faut-il vraiment sortir la calculette à chaque repas pour espérer perdre du poids ? À l’heure où les régimes se multiplient et les applications de suivi alimentaire fleurissent, une question divise : compter ses calories est-il encore la clé d’un amaigrissement durable… ou une fausse bonne idée ?
Perdre du poids reste l’un des objectifs les plus courants en matière de santé et de bien-être. Tous, hommes ou femmes souhaitons avoir le physique de rêve et la morphologie idéale. Cela est en plus exacerbé par l’image que nous renvoient les réseaux sociaux, avec le culte du corps parfait ou encore les tendances en matière de perte de poids et de régime. Depuis des décennies, la méthode la plus répandue pour y parvenir est le fameux « compte des calories ». Mais est-ce réellement la solution la plus efficace ? Est-ce que cette technique fonctionne pour tout le monde ? Et surtout, est-elle durable ? Des pistes de réponses dans cet article.
Dans cet article :
Comprendre le principe des calories
Avant de trancher, il est essentiel de comprendre ce qu’est une calorie. Une calorie est une unité d’énergie. Notre corps en a besoin pour fonctionner, bouger, respirer, digérer… Lorsqu’on consomme plus de calories que l’on en dépense, le surplus est stocké sous forme de graisses. À l’inverse, lorsqu’on consomme moins de calories que ce que l’on brûle, on perd du poids. C’est le principe du déficit calorique.
Le comptage des calories : une méthode simple mais rigoureuse
Le comptage calorique consiste donc à surveiller de près la quantité d’énergie que l’on absorbe chaque jour. Des applications, des balances alimentaires et des tableaux nutritionnels facilitent ce suivi. L’objectif est clair : rester en dessous du seuil calorique nécessaire au maintien du poids pour enclencher une perte.
Cette méthode a l’avantage de la précision. Elle permet de prendre conscience de ses habitudes alimentaires, de ses excès, mais aussi de ses besoins réels. Pour les personnes disciplinées, elle peut s’avérer redoutablement efficace.
Les limites du comptage calorique
Mais tout n’est pas aussi simple. Compter les calories ne tient pas toujours compte de la qualité nutritionnelle des aliments. Ainsi, une barre chocolatée de 300 calories n’a pas le même impact qu’un bol de lentilles du même apport. D’un côté, des sucres rapides, des graisses saturées ; de l’autre, des fibres, des protéines, des vitamines.
De plus, cette pratique peut devenir obsessionnelle. Certains se mettent à peser chaque aliment, à traquer la moindre bouchée, ce qui nuit au rapport naturel à la nourriture. Cela peut aussi entraîner frustration, stress, voire des troubles du comportement alimentaire à long terme.
Attention ! Tous les corps ne réagissent pas de la même façon
Autre élément à considérer : le métabolisme. Deux personnes peuvent consommer le même nombre de calories, mais ne pas réagir de la même façon. L’âge, le sexe, le niveau d’activité physique, le sommeil ou encore le stress influencent la manière dont le corps utilise l’énergie.
De plus, un déficit calorique trop important peut ralentir le métabolisme. Le corps, en mode « économie d’énergie », brûle moins de calories. Résultat : la perte de poids stagne, voire s’inverse, ce qui peut être démoralisant.
Mieux manger plutôt que moins manger
Plutôt que de se concentrer uniquement sur le nombre de calories, il est souvent plus pertinent de réfléchir à la composition des repas. Un plat riche en fibres et en protéines tiendra plus longtemps au ventre et évitera les fringales. À l’inverse, un aliment ultra-transformé, même pauvre en calories, peut provoquer un pic de glycémie suivi d’un coup de fatigue et d’une envie de grignoter.
De nombreuses études montrent que les personnes qui privilégient des aliments bruts, peu transformés, riches en nutriments, parviennent mieux à gérer leur poids. Cela, sans avoir besoin de tout peser.
L’importance d’être à l’écoute de son corps
Un autre point souvent sous-estimé : l’écoute des sensations de faim et de satiété. Beaucoup mangent par habitude, par ennui ou pour gérer leurs émotions, sans vraiment avoir faim. Réapprendre à distinguer les vraies sensations peut permettre de manger moins, sans frustration.
C’est ici qu’interviennent des approches comme l’alimentation intuitive. Elles invitent à se reconnecter à ses besoins, à ses envies, tout en respectant son corps. Cela ne veut pas dire manger n’importe quoi, mais manger en conscience.
Les alternatives au comptage des calories
Outre l’alimentation intuitive, d’autres méthodes permettent de perdre du poids durablement :
- Le jeûne intermittent : c’est la tendance en ce moment sur les réseaux sociaux. Le jeûne a de nombreux bienfaits pour le corps. Toutefois, il peut ne pas convenir à tout le monde. Cela consiste à alterner périodes d’alimentation et de jeûne pour réduire les apports sans compter les calories.
- La densité calorique : choisir des aliments peu caloriques, mais rassasiants (fruits, légumes, protéines maigres).
- Le mindful eating : manger en pleine conscience pour réduire les excès liés aux émotions.
- L’optimisation du microbiote intestinal : car un intestin en bonne santé facilite la régulation du poids.
Le rôle de l’activité physique
L’exercice reste l’un des piliers majeurs d’une perte de poids saine. Il permet non seulement de brûler des calories, mais aussi de préserver la masse musculaire pendant un régime. Cela évite de ralentir le métabolisme, comme cela peut arriver avec un simple déficit calorique mal géré.
Il n’est pas nécessaire de faire des séances intenses. Marcher plus, bouger régulièrement, pratiquer une activité sportive plaisante suffit souvent à renforcer les effets de l’alimentation.
Le piège des régimes hypocaloriques
Certains régimes très pauvres en calories promettent une perte rapide. Mais, attention : ils sont souvent déséquilibrés, épuisants et difficiles à tenir sur le long terme. Ils provoquent un effet yo-yo, où l’on reprend le poids perdu, voire plus.
Il vaut mieux perdre lentement, mais sûrement, en adoptant de nouvelles habitudes alimentaires pérennes, plutôt que de chercher à tout prix à fondre en quelques semaines.
Faut-il alors compter ou non ?
La réponse dépend des profils. Pour une personne très rigoureuse, qui aime les chiffres et les objectifs précis, compter les calories peut être une méthode structurante. À condition de ne pas tomber dans l’excès.
Pour d’autres, cela risque de provoquer anxiété, culpabilité et perte de plaisir à table. Dans ce cas, mieux vaut miser sur des repères simples : portions équilibrées, aliments frais, bons gras, fibres, hydratation, et un rapport sain à l’alimentation.
L’accompagnement, un facteur clé
Enfin, il ne faut pas oublier l’importance de l’accompagnement par un professionnel. Diététiciens, nutritionnistes ou coachs spécialisés peuvent aider à établir un plan alimentaire adapté, personnalisé, en tenant compte du mode de vie, des préférences et des éventuelles pathologies.
Un bon suivi permet aussi de garder la motivation sur la durée, d’éviter les erreurs courantes et de réagir aux baisses d’énergie.
Compter les calories peut être une méthode efficace pour maigrir. Toutefois, ce n’est ni la seule technique ni la plus durable pour tout le monde. Le plus important reste d’adopter une alimentation équilibrée, adaptée à ses besoins et à son rythme de vie, tout en écoutant son corps. Le bien-être passe aussi par le plaisir de manger et la bienveillance envers soi-même. Mieux vaut parfois manger un peu plus et être en paix avec son assiette, que de se restreindre à tout prix au risque de perdre l’essentiel : la santé et l’équilibre.
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