Imaginez que, à votre décès, ce n’est pas un proche qui récupère vos biens… mais votre chien ou votre chat. Cela ressemble à un scénario de film, et pourtant, c’est déjà arrivé plusieurs fois dans le monde.

Il existe en effet des cas où des célébrités ou de riches propriétaires ont choisi de léguer leur fortune à leur animal de compagnie. Pour ce faire, il a fallu une véritable démarche juridique : les maîtres organisent une succession encadrée par la loi pour s’assurer que leur compagnon à quatre pattes soit pris en charge dans les meilleures conditions. Mais ces choix soulèvent aussi de nombreuses questions d’éthique et de société.
1 – Gunther VI – 400 millions de dollars
Derrière ses airs de berger allemand classique, Gunther VI est à la tête d’une fortune estimée à près de 400 millions de dollars. Son histoire a commencé en Allemagne, avec une comtesse excentrique qui décide de léguer sa richesse à son chien, Gunther III. Depuis, la fortune s’est transmise de génération en génération… canine !
Gunther VI vit aujourd’hui dans une villa ayant appartenu à Madonna, voyage en jet privé et dispose d’une équipe chargée de gérer ses placements financiers. Ce chien est littéralement plus riche que la plupart des stars mondiales.
2 – Trouble – 2 millions de dollars
En 2007, Leona Helmsley, milliardaire new-yorkaise et reine de l’immobilier, est décédée en laissant derrière elle une surprise : 12 millions de dollars pour sa petite chienne bichon maltais, nommée Trouble.
Le scandale fut immédiat. Ses héritiers humains, furieux, ont contesté le testament. Finalement, un juge a réduit l’héritage de Trouble à 2 millions de dollars, une somme jugée suffisante pour couvrir « ses besoins alimentaires, vétérinaires et de sécurité ». En effet, la chienne a dû bénéficier d’un garde du corps après avoir reçu des menaces de mort !
3 – Tommaso – 10 millions d’euros
L’histoire de Tommaso, un chat de gouttière italien, a ému la planète. Recueilli dans les rues de Rome par une vieille veuve sans enfant, il devient, à la mort de sa maîtresse en 2011, l’héritier d’une fortune de 10 millions d’euros en biens immobiliers.
La loi italienne ne permet pas de léguer directement à un animal. C’est donc une infirmière de confiance, désignée comme tutrice, qui a reçu la gestion de l’argent, avec l’obligation de prendre soin de Tommaso jusqu’à sa mort.
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Et en France, est-ce possible de léguer sa fortune à un animal ?
En France, un chien ou un chat ne peut pas hériter directement, car il n’a pas de personnalité juridique. En revanche, il existe des moyens détournés pour assurer son bien-être après sa mort :
- confier l’animal à un proche ou à une association via un testament, en y attachant des fonds pour son entretien,
- créer une fondation dont la mission est de financer ses soins,
- prévoir une clause imposant à un héritier d’utiliser une partie de l’héritage pour le compagnon à quatre pattes.
Mais attention : la réserve héréditaire impose de transmettre une part minimale du patrimoine aux enfants. Impossible donc, en France, de déshériter totalement sa famille au profit de son animal, contrairement à certains pays plus souples.
Pourquoi ces héritages étonnants existent-ils ?
Au-delà du côté insolite, ces histoires traduisent une réalité : pour beaucoup de personnes isolées, leur chien ou leur chat devient leur seul véritable compagnon de vie. Leur léguer une fortune est ainsi une façon d’assurer leur survie et de témoigner de leur affection.
Ces héritages traduisent aussi une évolution de la société : l’animal de compagnie est considéré comme un membre de la famille à part entière. Et certains maîtres, parfois excentriques, vont jusqu’au bout de cette logique, quitte à créer des héritiers improbables.
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