Un coup de pouce familial peut coûter cher s’il n’est pas déclaré. Évitez les erreurs fiscales en matière de dons en comprenant les règles.
Recevoir une somme d’argent, même modeste, ou un bien de valeur de ses parents peut être un vrai coup de pouce. Mais ce don ne se limite pas à un geste familial : il entraîne aussi des obligations vis-à-vis de l’administration fiscale. Alors, doit-on vraiment déclarer une donation parentale ? La réponse est oui, et voici tout ce qu’il faut savoir pour éviter les problèmes.
Dans cet article :
En bref : les règles de déclaration des dons des parents aux enfants
Type de don | Montant exonéré | Conditions | Délai de déclaration | Formulaire à utiliser | Qui déclare ? |
---|---|---|---|---|---|
Donation classique (argent, biens immobiliers ou mobiliers) | 100 000 € par parent et par enfant | Renouvelable tous les 15 ans | 1 mois après le don | Cerfa n°2735 (ou notaire si bien immobilier) | Le donataire (enfant) |
Don manuel (argent, bijoux, voiture, meubles, etc.) | Inclus dans l’abattement de 100 000 € | Déclaration obligatoire si valeur significative | 1 mois | Cerfa n°2735 | Le donataire |
Don familial de somme d’argent (don Sarkozy) | 31 865 € | Donateur < 80 ans et enfant majeur | 1 mois | Cerfa n°2735 | Le donataire |
Présent d’usage | Pas de limite précise | Doit rester proportionné aux revenus et au patrimoine du donateur | Pas de déclaration | Aucun | Aucun |
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Dons : une déclaration obligatoire auprès des impôts
Tout don manuel (argent, bijoux, voiture, assurance-vie, etc.) ou même une simple somme versée par virement bancaire doit être porté à la connaissance du fisc. La déclaration s’effectue avec le formulaire n°2735, disponible en ligne sur le site des impôts, ou directement auprès de votre service fiscal. Vous disposez d’un mois pour effectuer cette formalité.
Si le don est plus complexe (par exemple un bien immobilier), il doit obligatoirement passer par un notaire, qui se charge de la transmission et de l’enregistrement auprès de l’administration fiscale.
Pourquoi doit-on déclarer un don ?
La déclaration d’un don n’est pas qu’une simple formalité administrative. Elle a plusieurs objectifs importants :
- Lutter contre la fraude fiscale : sans déclaration, certains transferts d’argent pourraient échapper à tout contrôle. La déclaration garantit la transparence vis-à-vis de l’administration fiscale.
- Préserver l’égalité entre héritiers : si un parent aide un enfant plus qu’un autre, la déclaration permet de garder une trace officielle. Lors de la succession, ces sommes pourront être réintégrées pour assurer une répartition équitable entre enfants du même rang.
- Sécuriser le bénéficiaire : un don déclaré protège le donataire (l’enfant qui reçoit) car il devient incontestable. En cas de litige familial, la preuve de la donation est claire.
- Préparer la transmission du patrimoine : la déclaration permet de calculer précisément les abattements disponibles et d’optimiser la transmission future, par exemple pour réduire les droits de succession.
Les abattements et exonérations prévus par la loi
Heureusement, recevoir de l’argent de ses parents ne rime pas toujours avec impôt. Chaque parent peut donner jusqu’à 100 000 euros à chaque enfant, tous les 15 ans, sans droit de donation à payer. Cet abattement s’applique aussi aux transmissions de patrimoine comme les biens mobiliers ou immobiliers.
Il existe également un dispositif spécifique : le don familial de somme d’argent (appelé parfois “don Sarkozy”), qui permet d’offrir jusqu’à 31 865 euros en exonération totale, sous certaines conditions d’âge (le donateur doit avoir moins de 80 ans et l’enfant bénéficiaire être majeur).
Ces abattements se cumulent et se renouvellent tous les 15 ans, offrant ainsi une solution avantageuse pour anticiper une succession et alléger la fiscalité.
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Quand les droits de donation s’appliquent
Si la valeur totale des dons dépasse les abattements disponibles, le surplus est soumis aux droits de donation. Ceux-ci sont calculés selon un barème progressif, avec des taux allant de 5 % à 45 %. Plus le montant transmis est élevé, plus l’impôt augmente.
Prenons un exemple : un parent transmet 150 000 € à son enfant. Après l’abattement de 100 000 €, il reste 50 000 € taxés selon le barème. Le montant final à régler dépendra du revenu fiscal et de la tranche applicable.
Quels sont les risques d’une omission ?
Certains enfants pensent qu’il n’est pas nécessaire de déclarer une aide financière de leurs parents, surtout si elle reste dans le cadre familial. Mais en cas de contrôle, l’administration peut requalifier cette somme en don non déclaré, avec des pénalités et des intérêts de retard. De plus, cela peut compliquer le règlement d’une succession et léser les autres héritiers.
FAQ sur la déclaration des dons reçus de ses parents
Le donataire est la personne qui reçoit le don. Dans le cadre d’une donation parentale, il s’agit de l’enfant bénéficiaire. Le donataire doit effectuer la déclaration pour que le transfert soit enregistré par l’administration fiscale.
Toutes les donations sont concernées : qu’il s’agisse de biens immobiliers, de sommes d’argent ou encore de dons manuels (bijoux, voiture, meubles…). Même un présent d’une valeur importante peut être requalifié en donation par le fisc s’il dépasse l’usage normal lié à un événement (anniversaire, mariage, etc.).
La déclaration se fait à l’aide du formulaire Cerfa n°2735, disponible en ligne. Ce document doit être déposé au service des impôts dans le délai d’un mois suivant la remise du don. Pour certaines donations notariées, c’est le notaire qui s’occupe de la formalité.
Oui. Qu’il s’agisse du père ou de la mère, tout don doit être déclaré. Toutefois, grâce aux abattements légaux, l’enfant peut bénéficier d’exonérations importantes, ce qui permet souvent d’éviter tout paiement de droits de donation.
Non. Les revenus du donataire ne sont pas pris en compte dans le calcul des droits de donation. Seul le montant du don, après application des abattements, détermine l’éventuelle imposition.
Pour conclure, oui, il faut déclarer les dons reçus de ses parents, qu’il s’agisse d’argent, de biens immobiliers ou mobiliers, ou encore de contrats d’assurance-vie. La bonne nouvelle, c’est que grâce aux nombreux abattements et exonérations, une grande partie de ces transmissions échappe à l’impôt. La déclaration reste donc une formalité simple, qui sécurise votre patrimoine et prépare une succession dans de bonnes conditions.
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